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Coronavirus : Pendant ce temps là, la Biélorussie continue d'avancer avec des œillères

Alors que les compétitions sportives sont à l'arrêt partout dans le monde, la Biélorussie refuse les mesures de confinements et la suspension du championnat de football. Ce week-end encore, les supporters étaient bien présents dans les stades, avec quelques minces mesures sanitaires.
Article rédigé par William Vuillez
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
  (SERGEI GAPON / AFP)

Vous dites ? Le coro quoi ? En Biélorussie, la vie continue presque comme si de rien n'était : restaurants et salles de concerts ouverts et du monde dans les rues... et dans les stades. Le pays, qui ne compte que 94 cas officiellement recensés de nouveau coronavirus, et aucun décès, se refuse a arrêter ses activités pour endiguer l'épidémie. Ainsi, quand toute la planète sport est au point mort, le championnat de football biélorusse se déroule presque comme d'habitude. Unique mesure mise en place : des stewards gantés et masqués examinent avec des caméras thermiques la température des supporters, certes moins nombreux qu'avant, à l'entrée des stades.

Samedi, quelques milliers de fans ont pris place dans les travées du stade de Mozyr pour voir l'équipe locale battre le BATE Borisov, longtemps meilleur club du pays et détrôné la saison dernière par Brest. Dans la capitale, le petit stade du FK Minsk était à moitié rempli pour le derby contre le Dinamo et comme souvent en Europe de l'Est, les supporters des deux camps ont fini le match torse nu. "Même si on est venus ici, on essaie de s'isoler : on se tient à l'écart, on est venu en voiture, on s'est lavé les mains 10 fois", assure à l'AFP Igor, 33 ans, un peu étonné de l'insouciance de certains: "C'est comme s'ils n'étaient au courant de rien, ils vont et viennent, ils sourient".

Un président très autoritaire

Si le championnat de football biélorusse et le dernier d'Europe à continuer c'est dû à la politique Alexandre Loukachenko. Depuis le début de la crise, le président en poste depuis 1994, refuse les mesures de confinement et a même dénoncé une "psychose", affirmant que la "panique" en découlant était plus dangereuse que le virus lui-même. Il avait auparavant appelé ses 9,5 millions de concitoyens à continuer de travailler, à aller aux champs, à conduire des tracteurs car "le tracteur guérit tout le monde".

"Ici, il n'y a pas de virus"

Il en a remis une couche samedi, assurant durant un match de gala de hockey sur glace que "mieux vaut mourir dignement que vivre à genoux". "Ici, il n’y a pas de virus. C’est comme un frigo ici. Le sport et surtout le sport hivernal est le meilleur moyen de combattre le coronavirus. Buvez de la vodka, allez au sauna et travaillez dur", a t-il ajouté à cette occasion.

Pour combien de temps ?

L'atmosphère a néanmoins changé à Minsk, les journaux des télévisions publiques ayant soudainement commencé cette semaine à parler de la pandémie. Mais ils répètent qu'un confinement généralisé n'est pas une solution. Minsk est, elle, plus calme ces derniers jours, les plus de 65 ans étant invités à rester chez eux et les élèves autorisés à ne pas venir en classe. Aux heures de pointe, le métro n'est plus rempli, de nombreuses entreprises étant passées au télétravail.

Mais bars, cafés, salles de sports et magasins restent ouverts, sans consignes particulières à destination des clients. Les autorités justifient la souplesse des mesures par le strict confinement des malades. La vice-ministre de la santé, Elena Bogdan, a assuré que tous les porteurs du coronavirus, même asymptomatiques, étaient isolés et hospitalisés. Les gens les ayant côtoyés sont tous mis en quarantaine. Le contrôle aux frontières est également très strict.

Avec AFP.

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