Cet article date de plus de quatre ans.

Coronavirus: les joueurs de foot en Angleterre, "des cibles faciles" selon Rooney

Dans une tribune publiée dans le Sunday Times, l'attaqant anglais Wayne Rooney s'en prend ouvertement à la gestion de la suspension du football anglais durant la pandémie du coronavirus. Le joueur de Derby County et ancien cadre des Three Lions évoque "une honte" à ses yeux, alors que les dirigeants du football anglais et le ministre de la Santé anglais ont réclamé des efforts financiers aux joueurs, des "cibles faciles" selon l'ancien de Manchester United.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
 

L'attaquant Wayne Rooney, ancien capitaine de l'Angleterre, affirme dimanche que les footballeurs professionnels, fustigés par certains membres du gouvernement et une partie de l'opinion pour tarder à accepter de baisser leurs salaires, sont "des cibles faciles".

"Si le gouvernement me contacte afin que j'aide financièrement les infirmiers ou que je finance l'achat de respirateurs, je serais fier de le faire, tant que je sais où va l'argent", déclare dans une chronique du Sunday Times l'ancien avant-centre de l'Angleterre, évoluant aujourd'hui, à 34 ans, en deuxième division à Derby County.

"Pourquoi les footballeurs sont-ils soudainement les boucs émissaires ?"

Mais "la façon dont les choses se sont déroulées est une honte", estime l'ancienne gloire de Manchester United. "Selon moi, c'est une situation sans issue", ajoute Rooney, pour qui la pression publique exercée sur les joueurs professionnels en Angleterre est inutile.

"Je suis dans une situation qui me permet de lâcher quelque chose, ce qui n'est pas le cas de tous les footballeurs. Et subitement, l'ensemble de la profession a été mis sur la sellette avec une demande de réduction de salaires de 30% dans tous les domaines. Pourquoi les footballeurs sont-ils soudainement les boucs émissaires ?" s'offusque l'attaquant. "Quelle que soit notre manière de voir les choses, nous sommes des cibles faciles", lâche-t-il.

L'annonce mardi par Tottenham de la réduction des salaires, voire de mise au chômage partiel en profitant des mesures gouvernementales, de son personnel non-joueur sans que celui de l'effectif ou du staff ne soient touché, a mis le feu aux poudres. Mercredi, la direction de Bournemouth, après avoir décidé de placer 50 de ses salariés au chômage technique pour au moins trois semaines, annonçait que le président du club, Neill Blake, l'entraîneur de l'équipe première Eddie Howe et son entraîneur assistant Jason Tindall avaient accepté volontairement des baisses de salaire conséquentes, pour aider le club dans la crise financière provoquée par l'épidémie de Covid-19.

Jeudi, le ministre britannique de la Santé, Matt Hancock, a invité les joueurs à prendre leur part de l'effort national. Des propos exprimant bien "le point de vue du gouvernement", selon un porte-parole du Premier ministre.

La Premier League a réagi vendredi en annonçant, au terme d'une réunion de tous ses actionnaires, que "les clubs de Premier League ont décidé à l'unanimité de consulter les joueurs au sujet d'un ensemble de mesures combinant une réduction et un report conditionnels des salaires pour un total représentant 30% du montant annuel".

Si aucun accord n'a encore été trouvé en Angleterre, en Espagne, les joueurs du FC Barcelone et de l'Atlético de Madrid ont accepté des réductions de 70% tandis que les stars des champions italiens de la Juventus recevront un montant réduit pour les quatre prochains mois.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.