Copa Libertadores: réunion au sommet à la Conmebol après le fiasco Boca-River
Violents incidents aux abords du stade, joueurs blessés, accusations de trahison entre dirigeants: depuis samedi, la situation se tend d'heure en heure autour de cette rencontre qui devait être un évènement sportif majeur de la planète foot, cette compétition sud-américaine étant l'équivalent de la Ligue des champions.
Les images des supporters de River caillassant le car des joueurs de Boca, des échauffourées aux abords du stade, des arrestations, des rues de ce quartier huppé de Buenos Aires plongées dans un nuage de gaz lacrymogènes ont fait le tour du monde.
Alors que des dizaines de milliers de spectateurs étaient massés samedi dans le stade, dont le président de la Fifa Gianni Infantino, les organisateurs ont finalement dû reporter la rencontre jusqu'à nouvel ordre.
L'autocar a pénétré dans l'enceinte de River avec plusieurs vitres cassées. Des joueurs sont sortis en toussant, les yeux irrités. Le capitaine Pablo Pérez a été conduit dans un hôpital pour un examen médical. La passion et la rivalité sont telles entre River Plate et Boca Juniors, les clubs les plus titrés d'Argentine, que les rencontres sont régulièrement émaillées d'incidents.
Par ailleurs, ces scènes de violence urbaine sont du plus mauvais effet à quelques jours du sommet du G20, qui doit se tenir dans la capitale argentine les 30 novembre et 1er décembre, où sont attendus les chefs d'Etat et de gouvernement des vingt principaux pays riches et émergents.
Après avoir donné son accord pour un report du match, Boca Juniors réclame désormais une victoire sur tapis vert après les incidents de samedi. Le match aller s'était soldé par un nul 2-2.
En face, le président de River Plate Rodolfo D'Onofrio dénonce une trahison. "J'ai du mal à croire qu'il ne puisse pas tenir sa promesse. Nous avons signé un document, et nous nous sommes serré la main. Puis j'apprends que Boca saisit la Conmebol et sollicite qu'ils soient champions par décret", a déclaré lundi D'Onofrio à Radio Mitre.
D'Onofrio précise que sans son soutien à la demande de report faite par le président de Boca Juniors, le match se serait joué samedi soir, car la Conmebol insistait en ce sens malgré les incidents et la blessure de Pablo Perez.
Une première démission
Boca demande que River soit sanctionné car l'attaque à coup de pierres et de gaz lacrymogènes de l'autocar de Boca a été perpétré par des supporteurs ultras de River, exploitant une faille dans le dispositif de sécurité de la police argentine.
Le responsable de la sécurité de Buenos Aires Martin Ocampo a d'ailleurs démissionné lundi.
Outre la rencontre de mardi entre présidents, la demande de sanctions par Boca à l'encontre de River "doit être examinée par le Tribunal de discipline de la Conmebol, un organisme indépendant composé de dix membres", a déclaré lundi à l'AFP une source au sein de la Confédération.
Le président de la Conmebol Alejandro Dominguez a appelé les présidents des deux clubs à parvenir à un compromis. "C'est beaucoup plus qu'un titre sportif qui est en jeu. Ou tous les acteurs du football sud-américain s'unissent pour en terminer avec la violence, ou la violence en finira avec le football sud-américain", a-t-il averti.
En 2015, lors d'un huitième de finale entre les deux rivaux, Boca Juniors avait écopé d'une sanction, match perdu sur tapis vert (3-0), car un de ses supporters avait aspergé d'un gaz irritant les joueurs de River Plate, dans le tunnel gonflable qui mène des vestiaires à la pelouse.
Diego Maradona, fan de Boca, a lui aussi mis son grain de sel. "Moi j'aime gagner sur le terrain, mais si on ne respecte pas les normes, il faut une sanction. Et la sanction c'est de donner les points à Boca", plaide-t-il.
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