Cet article date de plus de quatre ans.

Clément Mignon, dans le sillage d'un nageur toujours hors de l'eau

Clément Mignon fait partie de l'équipe de France de natation qui rêvait de Jeux Olympiques cet été. C'est partie remise à l'année prochaine, et le sprinteur de Marseille a donc choisi de vivre le confinement comme des vacances, sans entraînement et sans stress.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
  (STEPHANE KEMPINAIRE / KMSP)

Le premier jour du confinement, Clément Mignon avait subi un contrôle antidopage inopiné et inattendu à son domicile. Près de deux mois après, le confinement passé, il retrouve, comme tous les Français, un peu de liberté. "Ça m'a fait bizarre de me promener sans attestation", confie-t-il, de retour d'une visite chez son médecin. "Ça fait du bien de voir que la vie reprend son cours dans les rues, de voir les commerçants se préparer à rouvrir. C'est une sorte de petit printemps humain.

Pourtant, le sociétaire du Cercle des nageurs de Marseille, contrairement à la plupart des Français, n'a pas retrouvé son activité. Pour le moment, pas d'ouverture des bassins, donc pas de retour dans l'eau. "Ce n'est pas le fait d'être envieux ou impatient qui changera quelque chose", assure tranquillement le coéquipier de Florent Manaudou. Dans l'attente d'une autorisation du Préfet pour replonger dans son bassin d'entraînement habituel, il fait un bilan de ce confinement. "Au début, j'étais parti pour continuer la préparation physique à la maison. Puis, quand ils ont annoncé le report des Jeux Olympiques, j'ai changé de direction : je me suis mis en vacances. Cela ne servait à rien de faire dans l'à peu près. On n'avait aucune échéance à venir. J'ai donc totalement changé de rythme. Au début, je m'entretenais tous les jours, puis deux fois par semaine, puis une fois, et là, ces derniers temps, c'était canapé, canapé, canapé", rigole-t-il.

"Un petit bourrelet par-ci par-là"

Alors ce mercredi matin, à la pesée, il a vu : "J'ai maigri, j'ai perdu le peu de muscles que j'avais. Il y a un petit bourrelet par-ci par-là", énumère-t-il sans en rajouter. "Par rapport à d'autres, je suis peut-être en retard, mais c'était mon choix. Je reprendrai dans une situation comparable à l'après-vacances." En 2018, il avait déjà observé, volontairement cette fois, un retrait des bassins durant quelques mois : "Cela ne m'avait pas manqué. J'aime nager, mais ce n'est pas un besoin vital. En revanche, ce qui me manque, c'est de me dépenser, d'être en groupe..."

Cette reprise, elle va néanmoins se faire un peu différemment. "On doit prendre rendez-vous chez le médecin pour passer tous les tests", glisse-t-il. "Quand on aura l'autorisation, on repartira sur une séance par jour, plus une préparation physique. Il n'y a aucune échéance dans les quatre prochains mois, ça ne sert donc à rien d'être un avion de chasse." Et puis, il y aura aussi les protocoles spécifiques face au Covid-19 : "On évitera de nager les uns sur les autres, il n'y aura qu'un nageur par ligne, et chacun aura son gel hydroalcoolique", explique-t-il. Et lorsqu'on l'interroge sur son état d'esprit à l'heure de replonger, il coupe tranquillement : "Il n'y a pas plus de risques à nager que quelqu'un qui retourne au boulot. Lui a le masque, nous des litres d'eau chlorés. Il faut vivre intelligemment."

Champion du monde en relais 4x100m en 2015 avec l'équipe de France, finaliste du 100m nage libre des championnats du monde 2019, Clément Mignon aspire juste à replonger dans le tourbillon des bassins de compétition. Tranquillement.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.