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Champion olympique à Londres et transplanté d’un rein, Aries Merritt rêve d’or à Rio

Son histoire est digne d’un film hollywoodien : en 2012, Aries Merritt connaissait l’immense joie de devenir champion olympique. Trois ans plus tard, le recordman du monde du 110m haies se voit transplanter d’un rein suite à une malade génétique rare. A quelques mois des Jeux de Rio, le hurdler américain espère y obtenir sa qualification, et défendre son titre.
Article rédigé par Mathilde L'Azou
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Aries Merritt, en mars dernier. (HARRY HOW / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

"Si je gagne, ça vaudrait un film, c'est sûr", plaisante Aries Merritt, depuis Doha où il s’apprête à reprendre la compétition, après plusieurs mois passés loin du tartan et des haies. Il y a 248 jours, l’athlète américain subissait une transplantation d’un rein, suite à une maladie génétique détectée en 2013. L'histoire débute aux Mondiaux de Moscou, où le champion olympique n’est que l’ombre de lui-même : "je ne pouvais pas terminer ma course alors que je suis bon et un homme de championnats. Je suis rentré à la maison et je suis tombé malade", raconte-t-il.

Le hurdler de 30 ans passe alors une batterie de tests, qui lui diagnostiquent une maladie génétique rare : la glomérulosclérose segmentaire et focale, qui fait que son système immunitaire attaque ses reins, qui ne fonctionnent plus qu’à hauteur de 20%. Aries Merritt décide de garder cette nouvelle pour soi. Qu’importent les rumeurs qui circulent à son compte, notamment de dopage. "Il y a eu des spéculations sur le fait que je ne courrais plus vite parce que j'avais justement arrêté de prendre ces produits. Mais je faisais face à des problèmes de vie, pas de dopage", explique-t-il.

Bronzé à Pékin, transplanté quatre jours plus tard

Le recordman du monde du 110m haies réalise tout de même l’exploit de remonter sur le podium d’un championnat du monde, en prenant la médaille de bronze à Pékin, en août dernier. Et ce, quatre jours avant de subir sa transplantation. C’est sa sœur Latoya qui est la donneuse. Après plusieurs semaines de convalescence, Aries Merritt retrouve le chemin de l’entraînement le 20 décembre, avec un seul objectif en tête : Rio, et les Jeux.

L’athlète américain estime qu’il a deux mois de retard sur son programme d’entraînement. Un retard dû en partie à son traitement. Chaque jour, j'ai un cocktail de pilules, en gros sept le matin, cinq le soir. Je suis sous immuno-dépresseur (pour éviter le rejet de la greffe) et ce sera le cas toute ma vie". A cela se rajoutent d’autres médicaments, afin qu’il se protège du virus Zika. Pour sa rentrée la semaine dernière, il a couru en 13’’61. Soit 81 centièmes de plus que son record du monde.

"Des choses extraordinaires arrivent"

Pas de quoi cependant l’inquiéter, lui qui vise une sélection pour les Jeux, et qui sait qu’il devra donc répondre présent en juillet prochain, à Eugene pour les sélections américaines. "Je suis très confiant sur le fait qu'en juillet mon corps sera en très bonne forme, parce qu'en juillet c'est toujours le cas", explique-t-il, en ajoutant que "faire partie de la sélection, ce serait déjà une énorme histoire, personne n'a jamais été transplanté d'un rein pour ensuite courir dans les 12 mois suivants".

Aries Merritt est conscient que s’il y parvient, son retour au plus haut-niveau serait l'un des plus beaux come-back de l'histoire du sport. Comme il le dit lui-même, "il n'y a jamais de limite, quand vous êtes aux JO, des choses extraordinaires arrivent". Et ce chemin jusque Rio passe par Doha, ce vendredi.

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