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Ces Bleus qui pâlissent

La victoire en Albanie (2-1) a apporté les trois points nécessaires et obligatoires pour laisser l'équipe de France sur le chemin de l'Euro-2012. Mais la fébrilité affiché collectivement en deuxième période et certaines performances individuelles sonnent comme une piqure de rappel à l'aube d'aller en Roumanie pour un deuxième match crucial. Et en l'absence des Mexès, Rami, Gourcuff, Sagna, Sakho, les "remplaçants" n'ont pas tous marqué des points.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Laurent Blanc avait mis la pression sur deux "cadres" avant le match: Samir Nasri et Franck Ribéry. Mais comme lors de chaque sortie, tous les joueurs étaient logés à la même enseigne. Dans la chaleur de Tirana, certains ont tiré leur épingle du jeu, d'autres sont passés à côté. Dans le premier camp, Hugo Lloris a été, comme toujours, impeccable, sauvant plusieurs fois son but. Au même niveau, Yann M'Vila a été la véritable plaque tournante du jeu tricolore, interrompant nombre d'actions adverses, relançant le jeu et ouvrant même son compteur de buts sous le maillot bleu. Enfin, Karim Benzema a été le buteur froid et précis qu'il est devenu au Real Madrid, bougeant sur tout le front de l'attaque, proposant des solutions et montrant le chemin sur une frappe enroulée pour son 13e but en 39 sélections.

En revanche, d'autres ont du souci à se faire. Younes Kaboul n'a pas vraiment brillé par sa sérénité et sa solidité défensive, son retour tardif sur l'égalisation albane étant presque plus gênante pour Abidal et Lloris qu'autre chose. Heureusement pour lui, aux côtés de quelques erreurs d'appréciation, il y a cette tête sur le poteau en fin de match, qui aurait mérité meilleur sort. En milieu de terrain, Alou Diarra continue à afficher des performances déconcertantes. Visiblement, et cela fait plusieurs mois que cela dure, le capitaine n'est pas encore revenu en grande forme physique, son principal atout. Du coup, il pèse moins dans l'entre-jeu, n'est plus la sentinelle qu'apprécie Laurent Blanc, et c'est même lui, en voulant jouer à une touche de balle, qui a perdu le ballon amenant à la réduction du score des Albanais. Au moment où la France s'affolait, il aurait dû jouer les pompiers de service et remettre de l'ordre dans la maison. Il ne l'a pas fait. Devant, le trio Malouda-Nasri-Ribéry a bien du mal à donner sa pleine mesure. Exilé sur le côté droit pour "la paix des ménages", le joueur de Chelsea perd beaucoup de sa percussion et de son impact, même s'il aurait pu aggraver le score en toute fin de match sur une accélération de Ribéry. Le joueur du Bayern, qui évoluait sur son côté préféré, n'a allumé que quelques mèches, comme sur cette action ou sur un coup franc bien dévié par le portier d'Albanie sur sa barre transversale (37e). Mais comme l'avait déclaré le sélectionneur avant le match, on attend plus de l'ancien Marseillais. C'est aussi le cas de Samir Nasri. En position de meneur de jeu comme de milieu droit en fin de match, le nouveau Citizen semble perdu sur le terrain, portant parfois trop le ballon et ne se montrant pas souvent décisif. Sa copie aurait pu être améliorée si le poteau n'avait pas renvoyé sa frappe sur une centre en retrait d'Evra, laissé passé intelligemment par Ribéry (86e). 

Quant aux Réveillère, Abidal ou Evra, leur sortie s'est révélée correcte, voire quelconque. Et pour tous, contre la Roumanie, mardi soir, ces performances tant individuelles que collectives devront être largement rehaussées. Les Bleus restent leader sud groupe D, mais ils n'ont pas de marge d'erreur. Au classement comme sur le terrain.

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