Brésil: Deschamps mise sur "le groupe"
Qu'attendez-vous de cette Coupe du monde pour les Bleus?
DD: "Qu'elle soit la plus belle possible. On va partir là-bas avec beaucoup d'ambition et le devoir vis-à-vis du public français de lui faire vivre des émotions et de montrer de la détermination, de la conviction, de l'enthousiasme. L'objectif numéro un est de gagner le premier match contre le Honduras, cela nous placerait idéalement dans la phase de poules. Pour rappel, le dernier match que la France a gagné en phase de poules en Coupe du monde remonte à 2006 et c'était le Togo, avec tout le respect que j'ai pour le Togo."
Où en êtes-vous au niveau de la constitution de votre liste?
"Je l'ai déjà dit, par rapport aux deux ans qui se sont écoulés, j'ai une vingtaine de noms en tête. Je sais que je vais faire des malheureux, mais j'ai des choix à faire. Il y a encore des interrogations et des incertitudes aujourd'hui. Il y a la vérité du terrain, mais il y a aussi la notion de groupe qui est fondamentale pour une Coupe du monde. Faire la prochaine liste, ce n'est pas comme faire une liste pour un match amical ou une double confrontation. Il y a des caractères, des personnalités, ce n'est pas évident. Quand je dis que je ne prendrai pas les 23 meilleurs joueurs, ça veut dire que je prendrai les 23 les plus aptes à aller le plus loin dans la compétition ensemble."
Quels sont justement vos critères pour constituer cette liste?
"Le critère de forme a aujourd'hui peu d'importance, c'est plus le potentiel du joueur qui m'intéresse, ce qu'il est capable de faire ou ce qu'il a fait avec son club, ce qu'il a fait avec l'équipe de France s'il a déjà été appelé. Après, sur une période de 10 mois de compétition, il y a toujours une période d'un mois et demi, deux mois, où tous les joueurs sont moins bien. Il vaut mieux bien finir la saison plutôt que de bien la commencer et mal la finir, mais ça reste relatif pour moi."
Avez-vous fait le choix entre une liste de 30 noms et une liste de 23 avec 7 réservistes?
"Je communiquerai cela le 13 mai. J'y réfléchis depuis un petit moment, même avant que l'on soit qualifié. Il n'y a pas une bonne solution de tous points de vue. Il y a une opposition entre une logique sportive et une logique humaine. Donc, je vais prendre la solution la moins mauvaise."
Il y a une interrogation forte sur Samir Nasri et Eric Abidal, plus alignés en Bleu depuis le barrage aller en Ukraine...
"Vous le saurez le 13 mai. Il n'y pas de condamnation."
Y a-t-il un avant et un après-barrages pour les Bleus?
"Bien évidemment. Sur les 24 joueurs, mis à part trois qui étaient en finale en 2006, aucun n'avait vraiment un lien positif avec le maillot de l'équipe de France. Là, ils l'ont. Parce qu'il y a eu des émotions, une communion. C'est un élément fondateur sur lequel je compte m'appuyer. Le haut niveau, c'est être capable de rééditer ces performances dans le temps. Le niveau de l'équipe de France, c'est le match aller en Ukraine ou le match retour? On est capable de faire les deux. Aujourd'hui, on ne fait pas partie des 6-8 meilleures nations mondiales ou européennes."
Avez-vous un rêve de sélectionneur?
"Je ne rêve pas mais j'ai beaucoup d'ambitions, j'ai envie d'emmener les joueurs le plus haut possible. Je ne suis pas devenu entraîneur ou sélectionneur pour m'amuser, mais pour avoir les meilleurs résultats. Après, c'est l'histoire des joueurs, je ne dis pas que le sélectionneur ne compte pas, mais sur le terrain, c'est eux qui prennent les décisions, je n'ai pas une télécommande."
L'Euro-2016 est-il aussi dans un coin de votre tête?
"Oui. J'ai pas mal incorporé de jeunes. Sur la dernière liste, j'avais neuf joueurs de moins de 25 ans. On va aller faire la meilleure Coupe du monde possible, mais le fait d'être là après m'oblige à penser à ce qui peut arriver en 2016. Des joueurs vont connaître leur première phase finale et plus il y en aura, plus ça servira pour l'Euro-2016."
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