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Mormeck : "C'est très frustrant"

Si Jean-Marc Mormeck a fait part de sa frustration à l'issue de son combat rapidement perdu face à Vladimir Klitschko, sa défaite n'en a pas été moins logique, un gouffre séparant le Français et l'Ukrainien dans la quête de la triple ceinture WBO-IBF-WBA des lourds.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Jean-Marc Mormeck (PATRIK STOLLARZ / AFP)

Pourquoi Vladimir Klitschko était le plus fort?
Invaincu depuis 2004, Vladimir Klitschko n'a jamais été inquiété par Mormeck durant le combat. En sept minutes, il n'a été touché qu'"une fois" - "et je n'ai pas aimé ça", a-t-il souligné en souriant après la rencontre. L'Ukrainien a, lui, fait mouche à plusieurs reprises, frappant fort et juste. "Son jab fait mal et sa droite est très puissante et surprenante, a détaillé Mormeck. En outre, il a été précis." Le Français a incontestablement payé son déficit de taille (-17 cm), d'allonge (-18 cm), de poids (-13 kg) mais aussi d'expérience, n'ayant disputé que trois combats précédemment chez les lourds. Klitschko a, lui, "vingt championnats du monde à son actif", rappelle Mormeck. Au final, dès les premières secondes du combat, l'issue ne faisait guère de doute tant la différence était flagrante.

Quels enseignements peut tirer Mormeck de ce combat?
Expédié en moins de quatre rounds, le Français n'a pas eu le temps ni l'occasion de montrer quoi que ce soit. "C'est très frustrant", a-t-il répété à l'envi. Un peu grippé avant le combat, "tendu" au moment de monter sur le ring, il a semblé tétanisé au premier round. Sa tactique défensive a été parfaitement déjouée par l'Ukrainien, qui n'a pas eu de mal à trouver la faille tout en annihilant les tentatives du Français d'amener le combat au corps à corps. Au grand dam de Mormeck qui assure avoir été défavorisé par un arbitre qui "n'a pas tenu tenu son rôle" en ne sanctionnant pas Klitschko. "A chaque fois que je m'approchais de Klitschko, il me tenait la tête en bas, a-t-il martelé. L'arbitre (ndlr: Luis Pabon) lui en faisait la remontrance dans un coin et quelques secondes après il recommençait. Dans ces conditions on ne peut pas déclencher le moindre coup sur la cible, ce qui est tout de même l'objectif!"

L'arbitre a-t-il eu raison d'arrêter le combat ?
Selon Mormeck, non. Au milieu du deuxième round, le Français est compté une première fois après avoir mis un genou à terre, sonné par un terrible direct du droit. Au mitan du quatrième round, Mormeck encaisse un crochet du gauche puis est séché par une droite cinglante suivie d'un nouveau crochet du gauche. Précipité au sol, il est compté jusqu'à 7 par l'arbitre mais se relève. M. Pabon choisit pourtant d'en rester là. "Je n'étais vraiment pas sonné", jure Mormeck qui aurait aimé poursuivre, ne serait-ce qu'"un round de plus seulement". "Je pense qu'il aurait dû me laisser continuer, a-t-il renchéri. Je me sens très frustré après cet arrêt de l'arbitre un peu prématuré."

Quelles perspectives s'ouvrent pour Mormeck ?
A 39 ans, le Guadeloupéen a la majeure partie de sa carrière derrière lui. S'il assure avoir "toujours la flamme", ce défi face à Klitschko ressemblait fort à une tentative de s'offrir un chant du cygne. La frustration d'un combat qu'il estime tronqué le poussera peut-être à poursuivre dans une catégorie des lourds où il lui manque une victoire majeure. A moins que le fossé le séparant du niveau de Klitschko ne l'ait définitivement découragé. "Je suis quelqu'un de raisonnable dans tout ce que j'entreprends", a-t-il rappelé après le combat. Dans l'immédiat, il compte simplement s'offrir des vacances . "En tout cas, si j'annonce un jour que je m'arrête cela ne sera pas pour revenir", a-t-il conclu.

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