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MMA : Un show à l'américaine mais une drôle d'ambiance à Bercy

Un show réglé au millimètre, des KO foudroyants mais des sièges vides : le spectacle a été au rendez-vous samedi à Bercy pour la première grande soirée de MMA en France depuis sa légalisation même si l'ambiance a fait défaut en raison d'une jauge limitée à 1 000 spectateurs, Covid-19 oblige.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Le show était au rendez-vous à Bercy pour la première soirée de MMA en France  (FRANCK FIFE / AFP)

Deux jours après une mise en jambes chaotique à Vitry-sur-Seine (retard d'une heure et demie, cage pas aux normes, pas de distanciation sociale) sous la houlette d'un promoteur français (MMA GP), c'était au tour des Américains du Bellator d'entrer en scène et de commencer à défricher le prometteur marché tricolore. En attendant l'arrivée prochaine des stars de l'UFC (Ultimate Fighting Championship), la plus puissante ligue de MMA au monde, le Bellator avait la lourde charge de présenter le savoir-faire américain aux Français et un aperçu de ce sport controversé, encore méconnu du grand public, qui permet coups de pied, poing, genou et coude, ainsi que coups au sol, étranglements et clés à l'intérieur d'une cage.

Yves Landu porte un coup au visage de Terry Brazier (FRANCK FIFE / AFP)

Au programme, douze affrontements dont celui du vétéran Français Cheick Kongo (45 ans), un ancien de l'UFC, en "main event". Seul couac, les deux combats de boxe prévus en début d'après-midi ont été annulés, pour cause de tests positfs au Covid-19, selon les organisateurs. Le Bellator n'avait d'ailleurs pas lésiné sur le protocole sanitaire, le bord du ring étant strictement réservé aux officiels et le personnel de sécurité se montrant pointilleux pour faire respecter la distanciation sociale dans les gradins.

Un événement non télévisé

Malgré l'absence de ferveur, hormis pour les combattants français, la sono assourdissante et le speaker américain, officiant uniquement en anglais, étaient là pour combler les silences. Pas de quoi désespérer les fans, peu nombreux mais conscients de vivre un moment unique après des années à guetter une reconnaissance officielle des arts martiaux mixtes, finalement survenue en février sous l'égide de la Fédération française de boxe.

"Que l'on puisse avoir ça, c'est exceptionnel. Jusque-là je regardais le MMA à travers les réseaux sociaux et internet et je n'ai pas réfléchi une seule seconde pour venir", a expliqué Romain Dufrenoy, coach sportif. "Je suis comme un gamin, je m'en souviendrai toute ma vie, a jubilé Lotfi Allali, animateur territorial et entraîneur de lutte et de grappling à l'US Ivry. C'est un évènement historique. J'attends depuis les années 2000 que ce soit légalisé en France et enfin on y est. Que le Bellator fasse le déplacement ici, c'est sensationnel. On sent le professionnalisme à l'américaine. Le bémol, c'est que l'on aurait pu avoir plus de sensations et d'adrénaline avec plus de spectateurs. Mais c'est déjà très bien que cet évènement ait été autorisé.". Autorisé, mais pas télévisé.

Maguy Berchel face à Lucie Bertaud (FRANCK FIFE / AFP)

"Le train est en marche, on ne pourra pas l'arrêter"

"Les combats de MMA ont toujours fait polémique en France et on est content que ça se passe dans de supers conditions, malgré le Covid-19. C'était une longue attente", a embrayé Deborah Zizzo, avocate et vice-présidente de la section boxe du barreau de Paris. Au rayon personnalités, outre la ministre des sports Roxana Maracineanu, JoeyStarr, les acteurs Ramzy Bédia et Nicolas Duvauchelle ainsi que le champion olympique de boxe (2000) Brahim Asloum avaient notamment pris place parmi le maigre public.

"On est enfin chez nous, a résumé Lucie Bertaud, victorieuse de son combat face à une autre Française Maguy Berchel. On ne peut pas interdire une discipline qui est la convergence d'autres arts martiaux qui sont eux légaux. C'est illogique et c'était purement politique. Cela va prendre de l'impact. Le train est en marche, on ne pourra pas l'arrêter."

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