Boghossian: "Pas tous des Bernardo"
"Le feu est éteint." En ce jeudi matin, Alain Boghossian a joué les pompiers de service pour éteindre l'incendie face à la presse. Quelques heures après la parution dans les médias des échanges très vifs entre les joueurs suite à la défaite contre la Suède, l'adjoint de Laurent Blanc était en conférence de presse. Présent dans le staff tricolore depuis quatre ans, il était bien placé pour déclarer que ces "altercations ne sont pas comparables avec celles de Knysna". Le traumatisme de l'Afrique du Sud est dans tous les esprits. Et lorsque les esprits s'échauffent dans les vestiaires, il remonte rapidement à la surface. "C'est normal qu'il y ait des tensions. Il n'y a rien de cassé, au contraire. Laurent a parlé dans le vestiaire. Et comme à chaud on peut dire des bêtises, on a fait une réunioin derrière pour tout éclaircir, et que les choses repartent à zéro. Tout le monde a dit ce qu'il avait à dire. Tout le monde se parle. Ils se disent les choses, sur le terrain, sous les douches, dans les vestiaires. Ce ne sont pas tous des Bernardo. Pour moi, c'est quelque chose de positif. On s'est dit les choses, et elles sont claires. Le groupe vit bien." On avait bien vu contre la Suède que les Français n'avaient pas de Zorro dans leurs rangs...
Face aux différents foyers (Nasri, Ben Arfa, Mexès), le Marseillais est monté au feu: "Il n'y a pas eu d'accrochage plus que ça entre Hatem (Ben Arfa) et Laurent (Blanc). Il y a eu une discussion. Les deux personnes se sont expliquées et se sont serrées la main", a-t-il affirmé. Des reproches faits au défenseur milanais ? "Il y a eu des échanges tactiques à la mi-temps. Le carton qu'il a pris ? cela peut arriver, c'est dû à de l'engagement, et même s'il l'a fait dans une position très haute sur le terrain qui ne servait pas à grand-chose, mais si tout le monde avait eu cet investissement..." Quant aux critiques qui s'abattent sur Samir Nasri, le technicien nie qu'elles existent à l'intérieur du groupe, et assure que "Samir est assez fort mentalement pour (les) accepter. Il en a fait les frais à son arrivée dans son nouveau club en Angleterre. A lui de nous montrer à l'entraînement qu'il n'est pas touché par ces critiques."
"Pas de leader de terrain qui se détache"
Sur le fond, Alain Boghossian évoque les raisons de la faillite suédoise. "Il y a eu un relâchement qu'on a senti avant le match. Et les matches internationaux ne permettent pas de relâchement. On n'était pas dedans, on a été puni, et c'est lourd de conséquences", assène-t-il. "Il faut retrouver les échanges techniques entre les joueurs qu'on avait vus lors des éliminatoires et qu'on a moins vus là." L'absence de leader, à même de remobiliser les troupes lorsque les prémices d'un relâchement se font sentir, a également été abordé: "Un leader, on peut pas claquer des doigts pour en avoir. On fait avec les joueurs qu'on a, et il n'y a pas de leader de terrain qui se détache. Et cela ne va pas se résoudre d'ici samedi."
A deux jours du quart de finale contre l'Espagne, l'entraîneur adjoint veut rester positif: "Aujourd'hui, l'équipe favorite, c'est l'Espagne. A nous de trouver les moyens de s'imposer. On a des idées, à nous de les mettre en place. On sait comment faire pour passer l'Espagne. On peut surprendre à tout moment avec des joueurs différents. Il va falloir se servir de cette défaite pour rebondir." Rebondir également pour effacer cette sale image née sur le terrain, puis en-dehors, mardi.
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