Blatter garde son cap: responsable, pas coupable
Ce n'est pas moi, c'est les autres. Empêtré depuis des mois dans les scandales de corruption au sein de la Fifa, Sepp Blatter ne varie pas d'un iota. Il n'est coupable de rien, et si les responsables autour de lui tombent les uns derrière les autres dans le cadre des enquêtes, lui ne savait rien et n'a rien fait. Mais lundi soir, la BBC a dévoilé que les investigations du FBI avaient mis en lumière son rôle dans les pots-de-vin liés aux droits TV des Coupes du monde gérés alors par la société ISL, société de marketing sportif soupçonnée d'avoir versé 92 millions d'euros de pots-de-vin pour obtenir les droits de diffusion dans les années 90. Selon ce média britannique, un document, détenu par le FBI, mettrait sérieusement en doute les dénégations du Suisse. Joao Havelange, l'ancien président de la Fifa, y écrirait notamment avoir bien reçu les paiements d'ISL, et que Blatter avait "pleinement connaissance de toutes ces activités".
Dans cette enquête de la BBC, Lord Triesman, membre de la Fédération anglaise, prétend que deux sources proches des services secrets britanniques, auraient établi que le Qatar aurait dépensé 160 millions d'euros pour obtenir l'organisation de la Coupe du monde 2022, à laquelle prétendant la Grande-Bretagne.
Mais Sepp Blatter ne cède aucun terrain. Il n'était pas au courant, assure-t-il à la chaîne ARD. "On ne peut pas me faire des reproches si je n'étais pas impliqué", clame-t-il. "Je ne suis pas le comptable de la Fifa." Selon lui, le comptable de l'organisation "aurait dû dire quelque chose", ou le secrétaire général ou encore le chargé des finances. Suspendu provisoirement, comme Michel Platini, pour 90 jours jusqu'au 5 janvier, le Valaisien ne concède qu'un regret dans cette interview: "Mon seul regret est de ne pas m'être retiré après le Mondial-2014. On me l'avait suggéré, particulièrement ma famille: arrête maintenant. Et j'aurais dû le faire".
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