Bellucci, sur les pas de Kuerten
Il est gaucher, il a un revers à deux mains, il a le cheveu court et son jeu peut le porter plus volontiers vers le filet. Thomaz Bellucci est donc à l'opposé de Gustavo Kuerten et ses tenues bariolées, qui avait enchanté Roland-Garros le temps de trois consécrations pleines d'amour et d'échange (1997, 2000, 2001). Mais il se place bien dans le sillage de son glorieux ainé, avec des arguments qui lui sont propres, mais aussi un point commun de première importance. Depuis le mois de décembre dernier, il est en effet entraîné par Larri Passos, ancien mentor de Guga. Du haut de son mètre quatre-vingt-huit, le Paoliste dispose d'un service puissant, grâce à un bras très rapide qui lui permet également de placer de sacrées accélérations de coup droit. Voici quatre ans, il faisait son entrée parmi les 200 meilleurs joueurs du monde. Un an après, c'était les 100. En 2009, il intégrait le Top40, qu'il gravit peu à peu, à son rythme, pour devenir désormais un outsider de premier plan. Andy Murray et Tomas Berdych l'ont confirmé à leurs dépens en étant dominés en 16e et en quarts de finale du tournoi de Madrid, avant que l'insatiable Novak Djokovic ne mette fin à sa progression en trois manches.
Certes, Bellucci est encore inconstant, capable de perdre comme à Barcelone ou à Rome contre Giraldo (63e mondial) ou Lorenzi (128e mondial). Mais le talent est là, comme pour son adversaire du premier tour, le Kazakh Andrey Golubev, et comme Richard Gasquet, qu'il pourrait croiser au 3e tour. L'an dernier, en atteignant les 16e de finale ici-même, il avait été le premier à succéder à Gustavo Kuerten à ce stade de la compétition, six ans après. Avec sa progression linéaire mais régulière, il veut désormais accrocher beaucoup plus régulièrement les membres du Top 15, et pourquoi pas devenir redouté par les membres du Top 5.
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