Beckham: Une opération courte mais juteuse
Combien vaut la marque Beckham ?
David Beckham, 37 ans, est le deuxième footballeur le plus rémunéré au monde, juste derrière Lionel Messi et devant Cristiano Ronaldo selon le classement 2012 du magazine Forbes. Huitième sur l'ensemble des sportifs, Beckham, égérie de H&M et Adidas, ambassadeur de Samsung, a la particularité de devoir la majeure partie de ses revenus à ses contrats publicitaires (27 millions d'euros sur 34).
A-t-il cédé une partie de son droit à l'image au PSG ?
Probablement. Cette pratique, peu commune en France mais très répandue en Angleterre et en Espagne -deux des principaux pays de résidence footballistique de Beckham-, consiste à céder une partie (souvent 50%) de ses revenus publicitaires à son club en contrepartie d'un salaire plus élevé. La partie cédée au club ne concerne que les contrats signés après la signature de l'engagement sportif. En pratique, Beckham continuera de percevoir l'intégralité des recettes publicitaires sur ses contrats H&M, Adidas et Samsung mais versera au PSG la moitié des émoluments sur ceux qu'il pourrait conclure dans les cinq mois à venir.
En France, seul Yohan Gourcuff a négocié un tel contrat en rejoignant Lyon. Une opération catastrophe pour l'OL qui avait alors déboursé un salaire très élevé (480.000 euros mensuels) en espérant des rentrées publicitaires qui ne sont jamais arrivées ! Au PSG, le contrat de Zlatan Ibrahimovic contient probablement une cession partielle du droit à l'image.
Dans quelle mesure sera-t-il intéressé aux profits que le PSG réalisera grâce à son image ?
Tout joueur perçoit des royalties sur les produits dérivés à son effigie ou son nom. "Après, c'est une affaire de négociation", explique Franck Hocquemiller, agent d'image de nombreux joueurs de foot. "Le prix du marché se situe entre 10 et 20%. Est-ce que l'on est sur la marge bénéficiaire, sur le chiffre d'affaire?" Dans le cas de Beckham, "il n'y a aucune raison que l'on soit à moins de 20%, logiquement, sur le chiffre d'affaires réalisé par le PSG sur les produits. Ca peut être colossal", poursuit-il. A 110 euros le maillot, on peut estimer à un minimum de 10 euros la part reversée au joueur dont on estime qu'il avait fait vendre un million de maillot à son nom durant son séjour de quatre ans au Real Madrid (2003-2007).
Le fait de reverser son salaire à des organisations caritatives a-t-il un intérêt fiscal ?
Pas vraiment. Du moins pas suffisamment significatif pour expliquer ce geste. Les 800.000 euros de salaires (selon les estimations de la presse britannique) donnés à des associations pour enfants malades lui offriront certes un abattement sur le reste de ses revenus mais ce dernier est plafonné à 20 % de l'ensemble des gains. "Certes, il paiera un peu moins d'impôts mais c'est surtout une belle opération de communication", juge Franck Hocquemiller. "Il arrive dans un pays en crise et tente de faire taire ses détracteurs ainsi." Quoi qu'il arrive, et compte tenu de la proportion de ses revenus annexes dans l'ensemble de ses gains, Beckham ne fera pas une opération blanche au PSG.
Le PSG et Beckham ont-ils réussi le coup marketing parfait ?
Presque! Seule la durée du contrat (5 mois) est le point noir de ce mariage d'affaires. La panoplie du supporteur doit être faite dans l'urgence pour permettre au club d'en écouler un maximum avant l'échéance et de profiter de l'image de sa star. "Cinq mois, c'est très court. Un contrat de 12 ou 18 mois avec une clause libératoire après six mois aurait donné plus de confort. Là, ça sent vraiment la pige marketing", juge Franck Hocquemiller.
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