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Un tout petit Monde

Qu'on est loin du mythe d'une Coupe du monde de foot. Victime de l'omnipotente NBA, la basket international va traîner sa misère en Turquie. Privé de ses stars (Bryant, James, Gasol, Ming, Parker, etc.), le Mondial qui s'ouvre samedi suscite des interrogations. Le niveau de jeu va-t-il s'en ressentir ? Faut-il poursuivre avec ce format ? Que va faire la France, amputée elle aussi de ses principaux cadres ? Début de réponse samedi contre l'orge espagnol.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Ou sont les stars ?

NBA vs FIBA, le match est joué d'avance. Face au pouvoir financier de la ligue nord-américaine, la fédération internationale ne pèse pas plus que le Try (la livre turque) face au Dollar. A deux ans des JO, les superstars de la NBA ont tous décidé de bouder le rendez-vous mondial pour garnir leur compte en banque. Ok, le constat est très simpliste mais il faut se rendre à l'évidence. Un joueur qui reçoit plusieurs millions de dollars de son club peut difficilement mettre son contrat au panier en choisissant de porter le maillot de son pays. La NBA n'interdit rien à ses pensionnaires mais le risque de la blessure et de la fatigue (même si certains sont en vacances depuis mai...) sont trop importants pour de tels enjeux. Malgré l'envie affichée des James, Gasol et autres Noah, c'est à la télé ou dans les gradins qu'ils suivront la compétition. "On sait que les Américains sont intéressés par le business. Il faut  s'inscrire dans des solutions +gagnant-gagnant+", estime le président de la FFBB Yvan  Mainini, futur président de la Fédération internationale début septembre à Istanbul. La faute au système mais aussi à un Mondial qui n'offre qu'un billet pour les JO au seul champion. C'est bien trop peu pour motiver les troupes.

USA - Espagne, duo de choc

Dans ce contexte étrange, on peut se réjouir que le Mondial n'ait pas été organisé en France (ndlr : la France a été battue d'une voix par la Turquie lors de l'attribution de la compétition). Fort heureusement, l'engouement des Turcs pour le basket garantit déjà un beau succès populaire. Pour le jeu, on demande à voir. Si ce ne sont pas les stars qui font exclusivement les grands matches, on espère malgré tout voir du haut niveau. Dans deux styles très différents, on devrait retrouver Américains et Espagnols en haut de l'affiche. Sans Bryant, James, Wade, les USA ont choisi une voie différente. L'équipe est athlétique mais avec un seul pivot fort, coach K tente un coup de poker. Bluff ? L'Espagne, superbe finaliste des JO de Pékin et championne d'Europe, a les moyens conserver son titre de 2006. Gasol absent et Calderon forfait, la Roja ne sera pas désarmée. Avec Rubio, Navarro, Fernandez et Garbajosa, les Ibères peuvent voir venir. Surtout, ils possèdent un vécu au plus haut niveau qui vaut tous les Kevin Durant de la terre. Derrière ces deux nations fortes, il faudra garder un oeil sur le Brésil et l'Argentine, capables d'accéder au podium. Pour la France, une place en quarts est plus réaliste.

L'éternel chantier français

Ce n'est un secret pour personne, l'équipe nationale n'arrive pas à décoller. Depuis sa finale surprise aux JO de Sydney, les Bleus évoluent sur une montagne russe. Le potentiel est énorme mais les résultats sont toujours en dents de scie. 2010 ne viendra pas changer la donne d'autant que Vincent Collet a dû bâtir une équipe avec les moyens du bord. Décimés à l'intérieur et sur des postes clés comme la mène, les Bleus sont contraints de faire le dos rond. Les trop rares éclaircies entrevues au Tournoi de préparation à Villeurbanne ne sont pas de nature à rassurer. Même le capitaine Boris Diaw ne s'attend pas à "une progression fulgurante dans le trois prochains jours." Libérée de toute pression, la France peut toutefois accéder aux huitièmes si les Diaw, Piétrus, Batum, De Colo et Traore jouent à leur niveau. Si ce n'est pas le cas, gare à la chute. "Le tournoi de Villeurbanne a confirmé qu'on n'avait pas de marge, même face à des adversaires de niveau moindre", souligne Collet. Le message est clair, il ne faudra pas se louper contre le Canada, le Liban, la Lituanie et la Nouvelle-Zélande.

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