Rouen: Akin Akingbala licencié après un tweet sur Charlie Hebdo
"Je ne suis pas Charlie, je suis Ahmed, le policier mort. Charlie a ridiculisé ma foi et je suis mort en défendant son droit de le faire", avait retweeté en anglais Akingbala, le 9 janvier, au surlendemain de la tuerie dans les locaux du journal satirique.
C'est ce message, diffusé la veille par un chroniqueur du quotidien flamand Standaard, Dyab Abou Jahjah, qui a valu au basketteur de 31 ans d'être renvoyé du SPO Rouen, actuel quatorzième de la ProA. "Le club estime qu'il a porté atteinte à son image en partageant ce tweet", explique, l'avocat d'Akingbala, Romuald Palao, qui a porté l'affaire devant le conseil des prud'hommes de Rouen.
"Ce message n'a rien d'infamant. Akin Akingbala est chrétien. Dans son esprit, cela n'avait rien à voir avec la religion. C'était une manière de dire qu'il fallait aussi parler des policiers et pas seulement de Charlie Hebdo", souligne Me Palao, confirmant des informations de presse. Le club de Rouen n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP. Son président, Yvan Gueuder, indique dans un communiqué, avoir procédé au licenciement du joueur pour "non respect des clauses de son contrat de travail", en précisant qu'il avait fait l'objet de "plusieurs avertissements" et qu'il a quitté le club mardi matin.
D'après l'avocat du joueur, le retweet a plutôt été utilisé comme un "prétexte" par son club qui "voulait s'en séparer depuis plusieurs mois". L'intérieur nigérian, qui s'est vu notifié son licenciement le 17 février, cinq jours après son entretien préalable, réclamera devant les prud'hommes ses salaires jusqu'à la fin de saison, d'un montant total évalué à environ 45.000 euros par son conseil. L'affaire doit être plaidée le 4 juin.
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