Pro A : Les hostilités sont ouvertes
C’est le grand jour ! Après trois mois hors des parquets, les 18 équipes de Pro A font leur rentrée ce vendredi soir. Très ouvert, le championnat de France de basket n’est jamais joué d’avance. Chalon peut en témoigner : le champion en titre ne possédait l'an passé que la 9e masse salariale du championnat. En 10 saisons, six clubs différents ont soulevé le Graal français, preuve qu’il n’existe aucune suprématie. cette année encore, plusieurs effectifs se disputeront le titre : Strasbourg, Monaco, Nanterre, Chalon, Levallois et surtout l'Asvel peuvent espérer sortir victorieux des périlleux Playoffs (à partir du 12 juin).
Un championnat dépeuplé ?
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Comme à son habitude, le championnat a subi de lourdes pertes cet été. Les jeunes Yakuba Ouattara et Frank Ntilikina sont partis outre-Atlantique. Le premier à la faveur d’un « two-way contract » signé avec les Nets de Brooklyn, le second drafté en 8e position par les New York Knicks dont il est destiné à mener le jeu dès cette année. Vincent Poirier a décidé de parfaire ses gammes à Vitoria, en Espagne, tandis que le géant français Moustapha Fall, meilleur rebondeur de Pro A l’an passé, va malmener les raquettes adverses en Turquie, à Sakarya, où il croisera la route du meilleur scoreur de l’an dernier, Cameron Clarke, parti à Gaziantep.
La formule
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Les 18 clubs engagés en Pro A se rencontrent lors d’une phase régulière aller-retour. A l’issue des matches aller, les 8 premiers du championnats s’affronteront lors de la Leaders Cup tandis qu’à la fin de la saison régulière, les huit premiers s’affronteront lors des playoffs avec des quarts de finale au meilleur des 3 matches et des demi-finales et finale au meilleur des 5 manches afin de désigner le champion de France. Les deux dernières équipes seront reléguées en Pro B.
Les favoris
ASVEL
Huitièmes du championnat l’an dernier, l’aventure de l’Asvel s’est terminée en demi-finales de playoffs face à Strasbourg (2-3) après avoir mené la série 2-0. Mais le club rhodanien s’est admirablement renforcé cet été, au point de devenir le grand favori de cette saison. Les champions 2016, sous l’impulsion de leur président Tony Parker, ont recruté David Lighty, A.J Slaughter et John Roberson sur les lignes arrières ainsi que le pivot tout juste drafté par Atlanta (NBA), Alpha Kaba (2,08m, 21 ans) qui tournait à 10,7 points et 9,8 rebonds avec les Serbes de Mega Leks l’an passé. Ajoutez des hommes comme Charles Kahudi ou Darryl Watkins et vous avez-là un effectif taillé pour le titre.
Strasbourg
La série est cruelle : l’équipe de Vincent Collet reste sur 5 finales perdues d’affilée. A croire que l’entraîneur de l’équipe de France est maudit. Ce fut cette fois au tour de Chalon d’avoir raison des Strasbourgeois, qui ont terminé quatrièmes de la saison régulière, après 5 matches plein de rebondissements. Ce qui n’empêchera pas la SIG de jouer à nouveau le titre. Sauf que cette saison, Strasbourg devra composer sans Frank Ntilikina (New York Knicks) ni Paul Lacombe (Monaco). Pour les remplacer, Zack Wright, Louis Labeyrie et Michael Dixon ont posé leurs valises en Alsace. Avec une raquette sensée dominer plus d’un match, cette équipe a tout d’un candidat au titre. Une nouvelle fois.
Monaco
Depuis 2015 et son retour en Pro A, Monaco est redevenu un incontournable du championnat. Première l’an dernier, la Roca Team a littéralement coulé en playoffs, se faisant disqualifier au premier tour par l’Asvel (2-1). Cet été, le club du Rocher a été amputé de nombreux éléments importants : Dee Bost, Yakuba Ouattara et Zach Wright. Même si le staff monégasque a recruté Dru Joyce III (Minsk), Gerald Robinson (Bayern), Elmedin Kikanovie (Alba Berlin), Aaron Craft (Trente) et surtout Paul Lacombe (Strasbourg), l’effectif parait moins clinquant. « Individuellement, il y a moins de talent cette année », admet même Amara Sy, l’intérieur vétéran de Monaco. La Roca Team a une grande profondeur de banc mais ne pourra plus compter sur son jeu ultra-rapide, sa marque de fabrique. Changer d'identité leur permettra-t-il de les emmener jusqu’au titre national ?
Nanterre
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Nanterre a parfaitement entamé sa saison mardi soir en étrillant Chalon-sur-Saône (95-69) lors du match des champions. En s’appuyant sur l’apport de ses recrues Lahaou Konaté (16 points, 4 interceptions) et Terran Petteway (17pts), les Franciliens ont soulevé leur 8e trophée en 6 saisons. Les départs de Chris Warren, Spencer Butterield et de Mathias Lessort paraissent comblés. Troisièmes de la saison régulière l’an dernier mais éliminé d’entrée de jeu en play-offs par Paris-Levallois, les hommes de Pascal Donnadieu ne verront pas leur ambition à la baisse pour autant. La mayonnaise semble en tout cas avoir déjà pris.
Levallois
Tous les yeux sont rivés sur les Franciliens depuis que Boris Diaw a annoncé son intention de rejoindre les Levallois Metropolitans. Si la DNCG donne son feu vert pour que le vétéran NBA (16 saisons) fasse son come-back en Pro A, il sera la grande star du championnat de France. Associé à son grand ami Florent Pietrus dans le rôle du fer de lance de la défense et au meneur Louis Campbell en plus d'être coachés par Fredéric Fauthoux, les demi-finaliste de l’an dernier ont tout pour devenir le véritable poil à gratter de la saison.
Chalon
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« Il faut bien que les gens comprennent que ce qu’on a fait l’an passé était une anomalie » a rappelé l’entraîneur chalonnais. Et si les joueurs n’en étaient pas convaincus, le match des champions, disputé mardi face à Nanterre, le leur a rappelé. Défaits 95 à 69, Jean-Denys Choulet a tenu à marquer le coup : « Du foutage de gueule. C'est inacceptable et impardonnable » lançait-il après le match au micro de SFR Sport. Pour leur défense, les champions de France en titre ont vu leur effectif décimé lors de l’intersaison : Axel Bouteille (Limoges), John Roberson (ASVEL), Moustapha Fall (Sakarya) et Cameron Clark (Gaziantep) ont tous quitté le club. Pour compenser, Chalon a notamment fait venir James Farr, le longiligne Raphael Puttney (2,07m pour 79 kg), l'arrière Adam Smith destiné à jouer meneur et Jevohn Shepherd, blessé pour ce début de saison. Comme le dit si bien leur star Jérémy Nzeulie : « le plus important est de donner tout ce qu’on a. Il ne faut pas faire d’amalgames avec l’an passé ». Bref, du temps, de la patience et une bonne étoile pour recréer l’exploit.
Calendrier de la 1re journée :
Vendredi :
20h00 : Le Portel – Cholet
20h30 : Antibes – Strasbourg ; Dijon – Châlons-Reims
Samedi :
18h30 : Chalon – Pau-Orthez
19h30 : Hyères-Toulon – Boulazac
20h00 : Le Mans – Gravelines ; Levallois – Monaco ; Nanterre – Bourg-en-Bresse
Dimanche :
18h30 : ASVEL - Limoges
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