Diot, retour en grâce
18 mai 2010. Sur une passe anodine lors du quart de finale aller de Pro A entre Le Mans, son équipe, et Paris, Antoine Diot ressent une douloureuse pointe dans le dos."Je ne pouvais plus bouger et j'étais complètement bloqué. J'ai tout de suite compris que ça allait être difficile de recommencer à jouer dans les semaines et les mois suivants" se remémore le meneur de jeu. 23 novembre 2012. Sous le maillot du Paris-Levallois club qu'il a rejoint à l'inter-saison, l'international français score 33 points contre Strasbourg. Il bat son record en carrière et confirme son retour sur le devant de la scène. Entre ces deux dates, le natif de Bourg-en-Bresse a traversé un long désert fait de douleurs, de rechutes et de doutes. "J'étais persuadé de retrouver mon niveau mais peut-être pas aussi vite. J'avais confiance et grâce au soutien de mes proches j'ai senti que je pouvais y arriver. Physiquement je ne pensais pas être aussi bien aussi vite" concède-t-il d'ailleurs aujourd'hui.
Successeur désigné de Parker
Grand espoir du basket français lorsqu'à 20 ans à peine il rejoignait l'équipe de France pour disputer l'Euro 2009 en Pologne, Diot devait grandir dans l'ombre de Tony Parker avant de lui succéder. L'hernie discale diagnostiquée il y a deux ans en a finalement décidé autrement. TP privé du Mondial 2010, Antoine ne peut le suppléer et se morfond en rééducation, avant d'être rappelé pour l'Euro 2011. Malgré une saison insipide au Mans, Vincent Collet - qui l'a lancé dans la Sarthe et en sélection - choisit de lui renouveler sa confiance. Las, son dos le lâche à nouveau, et celui qui fut médaillé européen dans toutes les catégories de jeunes doit une nouvelle fois renoncer au maillot bleu, comme lors des derniers JO. " Tout le monde connaît l'attachement que j'ai pour le maillot bleu et j'ai envie de le retrouver le plus vite possible" confie le Bressan dans un sourire.
La saison 2011-2012 est un calvaire. Toujours handicapé par ses douleurs dorsales, Diot ne peut jouer que 4 matches et doit se résoudre à passer sur le billard. Au lieu de sombrer, le meneur de jeu se rapproche de sa famille et se ressource. Pour compenser un corps qu'il sait désormais fragile, il choisit de muscler sa tête aux côtés d'Olivier Guillet, préparateur mental. "Cela a été très important pour moi (…). Le but était de mettre en place des objectifs, travailler sur la confiance, l'imagerie mentale. Je suis revenu plus fort mentalement" assure l'ancien membre de l'INSEP.
Renaissance au Paris-Levallois
Symbole de ce désir de renouveau, "Rigaudiot" a quitté Le Mans, son club de toujours, pour le Paris-Levallois cet été. Non sans une pointe d'amertume. "J'ai l'impression de leur devoir encore une année. Le Mans a été mon premier club pro et il m'a beaucoup apporté. Je suis un peu déçu que ça se soit fini comme ça mais j'ai passé de fantastiques années là-bas (…). Je faisais partie de l'équipe même si je ne jouais pas l'an dernier. Je les remercie pour ça." Toutefois, celui qui affiche une moyenne de 14,8 points et 3,9 passes décisives par match depuis le début de saison ne regrette pas son choix. "Le projet de Paris m'intéressait grandement. J'ai beaucoup communiqué avec le coach (Christophe Denis, ndlr) pendant ma rééducation, détaille l'international tricolore. Je l'ai senti impatient de me faire venir".
Candidat au titre national avec le PL mais également à celui de MVP Français de l'année s'il continue à ce rythme, Antoine Diot regarde l'avenir avec appétit. "J'ai pour objectif de retrouver l'Euroleague, pourquoi pas la NBA, et l'équipe de France aussi. Mais pour l'instant je me focalise sur la saison avec Paris parce que rien n'arrivera si je ne fais pas une bonne saison. Je veux faire les choses étape par étape " affirme-t-il, lucide. Revenu de l'enfer et membre du Cinq Majeur français pour le All-Star Game, Antoine Diot pourrait toucher le ciel à Bercy ce dimanche. Avant un retour sous le maillot frappé du coq à l'été 2013?
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