Beaubois entame une nouvelle carrière au Mans
A la salle Antarès du Mans, Rodrigue Beaubois se trouve encore sur le parquet après l'entraînement. Il aligne les tirs dans un silence troublé seulement par les crissement des baskets et le son du ballon traversant, presque à chaque fois, le filet du panier. "Je ne suis pas blessé, c'est le plus important. Je suis à 100% à ce niveau-là", souffle le meneur-arrière de 26 ans quand il s'assoit sa série de shoots terminée. Une phrase lourde de sens pour un joueur souvent blessé ces dernières années. Parti en 2009 tenter l'aventure américaine, chez les ambitieux Dallas Mavericks, il signe une première saison très prometteuse. Mais une blessure au pied à l'été et des problèmes physiques récurrents l'empêchent de se faire une place dans les rotations de l'équipe texane les saisons suivantes. C'est du banc qu'il assiste à la victoire en finale NBA 2011 contre Miami. En 2013, une fracture de la main gauche lors de sa dernière année de contrat avec les Mavericks lui vaut une année quasi-sabbatique, avant de renouer avec la compétition en fin de saison dernière en Belgique, au Spirou Charleroi. Un expérience statistiquement satisfaisante (8,9 pts, 3,2 rebonds et 2,3 passes décisives de moyenne) mais frustrante sportivement pour ce compétiteur-né. "On aurait aimé mieux faire collectivement. L'objectif était de gagner la Coupe de Belgique ou le championnat et on a fait 0/2. Donc, il y a beaucoup de déception. Mais il faut prendre le positif de cette expérience: ça m'a permis de retrouver du basket", résume-t-il.
"Je ne voulais pas attendre"
Cet été, il n'avait qu'une priorité: "signer vite, parce que je ne suis pas encore exactement là où je voudrais au niveau condition physique. J'avais à coeur de faire toute la préparation avec l'équipe pour rattraper mon retard". Il voulait aussi "jouer dans une équipe qui a de l'ambition, qui a envie de gagner. C'est très important, ça force chaque jour à se transcender, à se donner au maximum pour aider l'équipe à atteindre ses objectifs". C'est Le Mans, entraîné par Erman Kunter, qui a été une sorte de mentor à Cholet, où le Guadeloupéen a été formé, qui a emporté le morceau. "Erman, je le connais. Je ne pense pas qu'il ait changé depuis Cholet, c'est quelqu'un qui veut tout gagner", relève Beaubois. Il aurait pu signer dans un club prestigieux, jouant l'Euroligue alors que Le Mans ne disputera que l'EuroChallenge. "Il y avait des pistes à l'étranger, mais mon objectif principal était de signer un an, pas forcément pour repartir en NBA, mais je voulais avoir des options. Les propositions européennes, le plus souvent, étaient des contrats longue durée", souligne-t-il. Cet été, il a tout de même disputé une Ligue d'été aux États-Unis, organisée par les Los Angeles Lakers, signe que son nom n'a pas disparu des radars outre-Atlantique. Une clause dans son contrat au Mans lui permettait d'ailleurs de retourner aux États-Unis en cas de contrat ferme. "Si j'y ai participé, c'est que j'espérais quand même un petit peu avoir une opportunité là-bas. Il y avait des équipes intéressées, mais qui n'étaient pas pressées. Je ne voulais pas attendre et espérer qu'une équipe me prenne", poursuit Beaubois. Et même s'il a connu ce qui se fait de mieux dans le basket mondial, en NBA, il n'arrive pas en terrain conquis en France. "Depuis que je suis parti, je pense que la Pro A et les championnats européens ont encore évolué. Je viens avec beaucoup d'ambition et beaucoup de respect aussi, parce que je sais que ça ne va pas être simple. Il y a un très bon niveau et un très bon basket qui se joue ici", conclut Rodrigue Beaubois.
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