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Pourquoi les Golden State Warriors vont vous réconcilier avec la NBA

Vous avez arrêté de suivre le basket américain quand Michael Jordan a pris sa retraite ? Il est temps de remettre votre réveil aux aurores pour voir jouer Stephen Curry et sa bande.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 8min
Le joueur des Golden State Warriors Draymond Green fête un point lors d'un match contre les Memphis Grizzlies, le 2 novembre, à Oakland (Californie). (NOAH GRAHAM / GETTY IMAGES)

Pour voir du beau jeu et s'en prendre plein la vue, il y a le Barça au foot, les All Blacks au rugby et... les Golden State Warriors au basket. L'équipe californienne, basée à Oakland dans la banlieue de San Francisco, pulvérise tous les records en ce début de saison de NBA, avec une série de 19 victoires consécutives pour commencer – un record–, dont la dernière lundi 30 novembre contre les Utah Jazz. Champions en titre, les coéquipiers de la star Stephen Curry font déjà figure d'immenses favoris pour réaliser le doublé. S'il vous manque encore la motivation pour régler votre réveil à 5 heures du matin et assister à leurs rencontres, lisez ce qui suit.

Parce que l'équipe s'éclate sur le parquet

"La plus importante de nos valeurs, c'est la joie. Il faut que les joueurs s'amusent sur le terrain", martèle Luke Walton, l'entraîneur intérimaire des Warriors, avant d'ajouter : "Il faut que je m'amuse à coacher l'équipe." Et ça se voit sur le parquet. L'équipe californienne, qui figure depuis quelques années dans le classement des meilleures attaques de NBA, est unanimement considérée comme la plus spectaculaire et la plus belle à voir jouer depuis deux ans, avec un jeu de petits gabarits mobiles qui tranche avec le tout-physique d'équipes constituées d'armoires à glace et de machines à dunker.

Les Warriors, eux, détiennent le record de réussite au tir à trois points, les plus lointains. Les plus spectaculaires, aussi. Les audiences télé de leurs matchs épousent la courbe de progression de l'équipe, devenue la chouchoute des amoureux du ballon orange.

Parce que leur salle est un chaudron

L'Oracle Arena d'Oakland, en Californie, lors d'un match entre les Golden State Warriors et les Sacramento Kings, le 29 novembre 2015. (NOAH GRAHAM / NBAE)

Dans la plupart des salles de NBA, le public, confortablement assis sur des sièges rembourrés, ne daigne se lever que pour refaire le plein de hot-dogs et de soda. Parmi les quelques exceptions à la règle figure l'Oracle Center d'Oakland. Une salle trapue bâtie dans les années 1960, avec un sol en béton, un plafond bas et une réverbération du son maximale, mesurée à 110 décibels par ESPN, soit le bruit d'un avion qui décolle.

Des scientifiques ont montré qu'un tel boucan permettait de troubler l'équipe adverse. "On est obligé de lire sur les lèvres de son partenaire", confie un entraîneur des Houston Rockets à Sports Illustrated (en anglais). Et n'escomptez aucune désaffection quand les résultats seront moins bons : l'affluence de la salle figure dans le top 10 de la Ligue depuis des années. Et dire que les propriétaires du club ont pensé, un temps, jouer 50% de leurs matchs à San Diego, situé à... huit heures de voiture. 

Parce que le secret de leur réussite est un protège-dents

Stephen Curry, meneur des Golden State Warriors, mâche son protège-dents avant un lancer-franc, contre Denver, le 22 novembre 2015, à Oakland (Californie). (DOUG PENSINGER / GETTY IMAGES)

Le secret de la réussite des Golden State Warriors se trouve peut-être dans la bouche de Stephen Curry. Le meneur de jeu vedette a perdu une dent dans un choc au début de sa carrière. Depuis, il ne joue jamais sans son protège-dents, à qui le New York Times (en anglais) a consacré un article fleuve. Il le mâche entre deux lancers francs et il le jette à terre quand il n'est pas content. Les psychologues du sport interrogés par le quotidien new-yorkais y voient le même type de rapport qu'entre un bébé et son doudou, pour rassurer le joueur avant un moment important. "J'en change tous les trois ou quatre matchs", a confié le joueur, qui reconnaît une habitude "pas très saine".

Le Wall Street Journal (en anglais) a même calculé que Steph Curry avait un meilleur pourcentage de réussite aux lancers francs lorsqu'il mâchait son protège-dents plutôt que quand il le garde dans sa bouche (92,5% contre 89,5%). Une statistique qui a dû faire plaisir à la société MoGoSport, qui commercialise depuis 2013 le protège-dents de Stephen Curry aromatisé goût limonade.

Parce qu'ils raflent tout, même sans leur coach

L'extraordinaire saison 2014-2015 des Golden State Warriors était en grande partie due à leur coach Steve Kerr, qui avait mis au point le "management compassionnel". Une méthode à l'opposé des entraîneurs qui décrochent à peine un mot à chaque joueur à l'entraînement. Mais depuis le début de la saison, Kerr est sur le flanc après deux opérations au dos. C'est donc le jeunot Luke Walton, ex-entraîneur des jeunes chez les Lakers, qui s'y colle. Là où Kerr avait posé la stratégie du club sur PowerPoint, Walton navigue à vue, un peu dépassé par le fait de devoir prendre "mille décisions par jour".

Chacun de ses traits de caractère est même scruté par la presse. ESPN (en anglais) a ainsi analysé sa propension à parler à un joueur en lui posant le bras sur l'épaule : "Cela peut sembler incorrect, mais une étude menée par la NBA sur la communication physique montre que les leaders sont plus tactiles", écrit le média sportif. Les résultats suivent... même si les victoires actuelles des Warriors sont créditées à Steve Kerr, le règlement de la NBA empêchant de les attribuer à un entraîneur remplaçant.

Parce que leurs seuls rivaux sont les Bulls de Jordan

Pour trouver un rival crédible aux Golden State Warriors, à côté desquels les Cavaliers de Cleveland emmenés par LeBron James, l'autre grande star de la NBA, font pâle figure, les journalistes sont obligés de remonter le temps. Les articles comparant les Warriors 2015 aux Bulls de 1996 – qui avaient démarré leur saison par une invincibilité similaire – fleurissent. Et le record de 72 victoires pour 10 défaites en saison régulière, établi par les Bulls en 1995-1996 ne paraît plus inatteignable. Le site de statistiques FiveThirtyEight (en anglais) a ainsi utilisé la méthode de classement ELO – appliquée d'abord aux échecs, puis au football – pour conclure que les Warriors 2014-2015 étaient tout simplement la troisième meilleure équipe de NBA de tous les temps.

Kevin Garnett, le vétéran de 39 ans, qui a connu l'époque Jordan et joue toujours aux Minnesota Timberwolves, et réputé avare en compliments, a carrément déclaré au sujet de Stephen Curry : "Comme Michael Jordan était dans une autre dimension, ce gars est unique. C’est magnifique pour le basket." Après son début de saison stratosphérique, son PER (Player Efficiency Ratings, un indice composite pour mesurer les performances d'un joueur) se situe à 34,73, soit largement au-dessus du record historique établi sur une saison en 1963 par Wilt Chamberlain, l'homme qui a marqué 100 points dans un match. 

Dès 2013, alors que Golden State n'était pas l'épouvantail de la NBA, Stephen Curry avait déjà une très haute idée de lui-même. Invité à choisir entre Michael Jordan, Kobe Bryant et trois autres vedettes du basket américain, il avait répondu sans hésiter : "Jordan. Et juste après, moi."

Parce que c'est tout simplement du très beau basket

Plutôt que des longs discours, il suffit de voir leurs plus belles actions de ce début de saison pour réaliser que les Golden State Warriors jouent le plus beau basket actuellement.

La maestria de Curry pour semer les défenseurs : 

Le lob au-dessus de la défense. 

La passe aveugle :

La combinaison exécutée les yeux fermés : 

Et l'art de la contre-attaque parfaite : 

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