Olivia Epoupa : "Repartir en Australie, cela faisait partie des options"
Comment se sont passées les choses de votre côté ces derniers mois ? Vous avez juste eu le temps de remporter le championnat australien avec votre club des Canberra Capitals avant que le confinement ne soit prononcé...
Olivia Epoupa : "Oui, on a eu la chance en Australie de terminer notre saison, chose qui a été très rare en Europe. On a terminé début mars puis les choses se sont vite accélérées en France. Ici, il n'y avait pas une telle ampleur par rapport au Covid-19, on n'en parlait pas autant. C'est grâce à mon entourage que j'ai vraiment compris. C'est pour ça que je suis retournée auprès de mes proches, je suis arrivée à temps en France, le 16 mars exactement, ce qui m'a permis de faire la totalité du confinement à Paris avec eux."
Et comment avez-vous vécu votre confinement ?
OE : "Très bien, la vie a suivi son cours. J'en ai profité pour passer un maximum de temps avec mes proches parce qu'en saison, ces moments sont très rares et encore plus quand on joue à l'étranger. Cela m'a permis de me régénérer après la fin du championnat en Australie. J'ai repris mes entraînements fin mars à domicile. Mes journées étaient bien occupées, ce n'était pas une période d'ennui pour moi. Ensuite le déconfinement a fait du bien, c'est un retour à la vie sociale, même si c'est particulier avec le port du masque et certaines restrictions évidemment. Maintenant on attend de voir comment ça va se passer pour la suite."
"Le report des Jeux olympiques ? Je pense que la décision a été raisonnable (...) Nous n'étions pas dans les meilleures conditions pour de la haute performance"
Vous avez aussi appris pendant cette période le report des Jeux olympiques de Tokyo. Quel a été votre sentiment à ce moment-là ?
OE : "C'est vrai qu'en tant qu'athlète, quand on prépare les Jeux depuis pas mal d'années, on a des objectifs forts. Mais je pense que la décision a été vraiment raisonnable de reporter les JO, même si cela a des coûts économiques importants notamment pour le Japon. Nous n'étions pas dans les meilleures conditions pour de la haute performance. On s'y attendait, je le sentais, j'en avais parlé à mon coach en Australie."
Ensuite, nouvelle décision importante avec la Ligue australienne de basket qui décide de fermer ses portes aux joueuses étrangères. Vous vous y attendiez ?
OE : "J'avais des contacts en Australie, j'étais préparée à cette éventualité donc ça n'a pas été une surprise en tant que tel. Le pays a été l'un des moins affectés par l'épidémie, donc il n'y a pas eu véritablement de cause... Dans le pays, il y a un grand respect des normes d'hygiène. Maintenant c'est une décision que je respecte. Repartir en Australie car je m'y sentais bien, cela faisait partie des options. Mais il faut l'accepter. On n'a pas le contrôle sur certaines choses de la vie, c'est comme ça. On attendait juste la décision des autorités, ils l'ont prise, c'est tout."
Votre coach Paul Goriss était particulièrement déçu. Il a expliqué sur le site de la Ligue australienne toute sa déception de vous perdre et qu'il allait être très compliqué de remplacer une joueuse aussi talentueuse...
OE : "Je ne doute pas des capacités de Canberra à reproduire du très bon jeu. J'étais entourée d'excellentes joueuses, il y a un bon effectif. Les joueuses locales répondront présentes, je n'en doute pas du tout. Ils avaient déjà une ossature. Alors oui, il faut s'adapter à des contraintes extérieures avec cette crise sanitaire mais c'est un groupe solide. Ils feront partie des favoris pour le titre la saison prochaine. Ça ne sera pas possible d'être avec elles la saison prochaine mais peut-être que dans le futur, on verra."
Vous retenez quoi de cette expérience en Australie ?
OE : "J'ai adoré le pays, comme la Turquie (où elle a évolué durant deux ans, de 2017 à 2019, NDLR). Ce sont deux coups de coeur avec des expériences totalement différentes. L'Australie a été un enrichissement à tous les niveaux : j'ai apprécié la manière dont j'ai été accueillie, je ne me suis jamais sentie dépaysée... Mes coéquipières m'ont fait me sentir bien, le staff aussi. C'est vrai que la distance peut faire peur dans le sens où c'est loin de la France, il y a un décalage horaire important etc. Mais ça a toujours été un challenge et il a été rempli. On a atteint notre objectif collectif avec le "back to back" (remporter le championnat deux années consécutivement, NDLR) et individuellement ça s'est bien passé avec le titre de MVP des finales. Donc oui, très belle expérience."
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Début avril vous deviez partir aux États-Unis pour un camp d'entraînement avec le club de Phoenix, et peut-être rejoindre le "roster" (effectif, NDLR) pour évoluer en WNBA, le championnat américain. Malheureusement cela n'a pas pu se faire...
OE : "Oui je devais faire partie du "training camp" et éventuellement avoir ma chance pour faire partie du "roster" final. Mais on a été handicapés par cette pandémie, des personnes ont été affectées à des niveaux totalement différents. J'ai été pénalisée par la tournure que cela a pris. Maintenant, je pars du principe que certaines choses arrivent pour une raison. Si ce n'était pas le timing cette année, ce le sera peut-être l'année prochaine ou dans l'avenir. La coach a été très correcte. Mais j'avais en tête que plus le temps passait, plus les choses allaient se resserrer pour le roster et que j'allais faire partie des joueuses non retenues."
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Comment vont se passer les prochaines semaines, les prochains mois ? Vous avez déjà une idée de votre futur club ?
OE : "Pour le moment j'attends, je ferai des réunions avec mon entourage et on verra comment ça se passe pour l'année prochaine. Je ne suis pas dans le rush au vu de la situation. Certes le temps avance mais je travaille tranquillement avec mon équipe. On est dans un cadre serein, professionnel. On a déjà eu la réponse de l'Australie mais comme je vous l'ai dit je m'y attendais. Maintenant on verra ce qui se passera, en fonction aussi de ce que je souhaite faire."
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