NBA : plusieurs équipes genou à terre après les violences à Washington
L'image est devenue courante en soutien au mouvement Black Lives Matter, mais mercredi soir c'est pour une autre cause que plusieurs équipes de NBA ont mis le genou à terre avant leur match. Pendant que des manifestants pro-Trump prenaient d'assaut le Congrès américain, pour protester contre les résultats de l'élection américaine, les joueurs ont débattu pour savoir comment réagir. A Miami par exemple, la rencontre entre le Heat et les Celtics a débuté avec un peu de retard, après que les membres des deux équipes ont discuté 45 minutes sur la conduite à suivre après les événements chaotiques survenus plus tôt dans la capitale fédérale.
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La NBA dénonce la différence de traitement
"2021 est une nouvelle année, mais certaines choses n'ont pas changé. Nous jouons le match de ce soir avec le cœur lourd après la décision d'hier à Kenosha, et sachant que les manifestants dans la capitale de notre pays sont traités différemment par les dirigeants politiques en fonction du côté duquel ils se trouvent sur certains sujets", ont indiqué les deux clubs dans un communiqué commun. Une déclaration forte alors que mardi, les policiers impliqués dans les tirs ayant grièvement blessé l'Afro-Américain Jacob Blake en août à Kenosha, dans le Wisconsin, ont été exemptés de poursuites judiciaires.
"La différence radicale entre la manière dont les manifestants ont été traités au printemps et l'été dernier et les encouragements donnés aux manifestants d'aujourd'hui, qui ont agi illégalement, montre à quel point nous avons encore du travail à faire"
"La différence radicale entre la manière dont les manifestants ont été traités au printemps et l'été dernier et les encouragements donnés aux manifestants d'aujourd'hui, qui ont agi illégalement, montre à quel point nous avons encore du travail à faire", ont-ils insisté. Et de conclure: "Nous avons décidé de jouer le match de ce soir pour essayer d'apporter de la joie dans la vie des gens. Mais nous ne devons pas oublier les injustices dans notre société, et nous continuerons à faire entendre nos voix pour mettre en lumière ces problèmes et faire tout ce que nous pouvons pour travailler pour une Amérique plus équitable et juste".
De l'autre côté du pays, en Californie à San Francisco, les joueurs des Warriors et des Clippers ont également posé un genou à terre pendant l'hymne américain, tandis qu'à Milwaukee, ceux des Bucks et des Pistons l'ont fait au début du match, pendant deux possessions, soit deux fois 24 secondes. A Phoenix, les membres des Suns et des Toronto Raptors ont, eux, observé un moment de silence enlacés en centre du parquet.
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Depuis que la saison a débuté le 22 décembre, il n'y avait pas eu d'agenouillement en NBA, contrairement à ce qui s'était produit avant chaque match de la fin de saison passée jouée dans la bulle de Disney World, où joueurs, entraîneurs, staffs, arbitres, officiels avaient ainsi décidé de soutenir Black Lives Matter. Fin août, après le drame vécu par Jacob Blake, les Milwaukee Bucks avaient même boycotté un match contre Orlando. Un mouvement sans précédent embrayé par d'autres équipes de baseball, de football ainsi que par la star japonaise du tennis Naomi Osaka.
"Je vais le dire, car je ne pense pas que beaucoup de gens le fassent. Pouvez-vous imaginer aujourd'hui, si c'étaient tous des Noirs prenant d'assaut le Capitole, ce qui se serait passé?"
Mercredi, avant ces signes de protestation, de nombreuses personnalités de la NBA ont réagi aux évènements survenus à Washington, sur les réseaux sociaux ou auprès des médias. Parmi eux, l'entraîneur de Philadelphie Doc Rivers, qui a également insisté sur la "différence de traitement" de la part des policiers, pour les manifestants pro-Trump par rapport à ceux de Black Lives Matter.
"Je vais le dire, car je ne pense pas que beaucoup de gens le fassent. Pouvez-vous imaginer aujourd'hui, si c'étaient tous des Noirs prenant d'assaut le Capitole, ce qui se serait passé?", a-t-il fait observer. "Combien de temps aurait-il fallu pour déployer la Garde nationale s'ils avaient été noirs et combien auraient été morts? Ce n'est PAS l'Amérique! Un Président assis l'a fait, le lâche Donald Trump", s'est insurgé Bill Russell, légende des Celtics, pionnier de l'activisme en NBA.
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