NBA : LeBron, Kobe, Parrain, styles… Los Angeles Lakers – Miami Heat, cette si spéciale finale
• LeBron James dans les pas du Mamba…
Année après année, LeBron James reste le joueur-référence de la planète basket. Peu importe les trophées de joueur de la saison, les talents les plus clinquants, au moment de décerner les champions, le nom du King revient systématiquement sur la table quand il faut déterminer qui est le patron de la NBA. Finaliste pour la dixième fois de sa carrière, l'ailier vise un quatrième titre. Le numéro 23 des Los Angeles Lakers est surtout en mission : reprendre le flambeau laissé par Kobe Bryant, la dernière grande star de la franchise californienne, et combler le vide laissé par la disparition du "Black Mamba" dans un tragique accident d'hélicoptère le 26 janvier dernier.
"Chaque fois qu'on enfile le maillot pourpre et or, on pense à son héritage, expliquait LeBron James après le succès des siens en finale de la Conférence Ouest contre Denver samedi. On pense à lui et à ce qu'il représentait pour cette franchise pendant plus de 20 ans." Apporter un 17e sacre aux Angelinos serait le plus beau des hommages et une histoire à la happy end digne d'Hollywood.
• … et de son passé floridien
Vedette absolue de cette finale, LeBron James ne va pas seulement tenter de porter la mythique franchise de L.A. vers des sommets qu'elle n'a plus atteint depuis 2010. Il y retrouve son ancienne équipe, le Miami Heat. Dans sa quête effrénée vers les cimes de l'histoire du basket-ball, "LBJ" a connu l'échec en début de carrière avec les Cleveland Cavaliers. Incapables de passer le cap et d'emmener "sa" franchise (il est originaire d'Akron, dans l'Ohio) vers le titre il avait cédé aux tentations de "South Beach" en 2010 pour aller chercher sa première bague.
A son arrivée en Floride, James avait assuré être venu pour décrocher "non pas un, ni deux, ni trois, ni quatre…" trophées. L'idylle n'aura finalement duré que quatre saisons avec ses compères Dwyane Wade et Chris Bosh, pour deux sacres consécutifs en 2012 et 2013. Arrivé dans la disgrâce et reparti comme un prince, LeBron James était alors passé de roi sans couronne à cador respecté de tous, grâce à Miami. Face au Heat, il a désormais l'occasion de donner un peu plus de poids à sa candidature au rang de meilleur joueur de l'histoire de ce sport, en devenant champion pour trois formations différentes.
• Showtime vs Heat Culture, l'opposition de style presque parfaite
Entre les Lakers et le Heat, tout s'oppose, à part peut-être le climat. Les deux franchises sont presque diamétralement opposées, tant par leur histoire, que par leur caractéristiques. Les Angeles Lakers comptent parmi les pionniers de la NBA, présents depuis sa première saison en 1949. Miami n'a débarqué dans la ligue que 38 ans plus tard et fait encore partie des franchises les plus "jeunes" du championnat. Surtout, il existe un monde entre le "bling bling" de L.A. et l'identité de cols bleus de Miami, encore plus vaste que les 3600 kilomètres qui séparent les deux villes.
Les Lakers, c'est l'équipe des stars et du Showtime, ce style de jeu flamboyant où le spectacle est aussi important que la gagne. Seul, LeBron James n'avait pu emmener les siens ne serait-ce qu'en play-offs l'an passé. Avec l'intérieur Anthony Davis arrivé comme lieutenant de grand luxe l'été dernier, le champion de l'Ouest fait peur à tout le monde. Lui aussi absent des phases finales la saison passée (jamais deux finalistes n'avaient manqué les playoffs la saison précédente), le Heat n'était guère qu'un outsider à l'Est, un poil-à-gratter difficile à jouer. Il s'est finalement développé en une machine à essorer ses adversaires implacable. Le choc n'en est que plus alléchant.
• La bulle de Disney World, l'autre vainqueur de la saison
Cette année, l'avantage du terrain ne sera un atout pour aucun des deux finalistes. La reprise post-coronavirus à Orlando se déroule dans un Disney World privatisé pour l'événement. Cette bulle hermétique a montré quelques rares tremblements, mais surtout que l'exemple d'une compétition en un lieu unique à l'organisation millimétrée était viable d'un point de vue sanitaire. Depuis la reprise de la compétition, aucun joueur n'a été déclaré positif. Ce, alors que les familles des joueurs et des entraîneurs ont été autorisés à rejoindre les lieux fin août.
Cette bulle a aussi permis à la NBA de confirmer son rang de ligue la plus progressiste et socialement engagée aux Etats-Unis. Le mouvement Black Lives Matter a trouvé en cette nouvelle scène d'Orlando un moyen de s'exprimer tout en continuant le jeu. Si le basket ne résoudra pas seul les problèmes raciaux qui rongent le pays, il a au moins permis aux basketteurs de faire entendre leur voix, alors que les stars de la balle orange font partie des plus influentes du monde du sport dans la société outre-Atlantique.
• Une finale déséquilibrée ? Pas si vite...
Sur le papier, les Lakers, qui avaient déjà la faveur des pronostics avant même le début de la saison, partent favoris. Ils possèdent dans leur rang les deux meilleures individualités en LeBron James et Anthony Davis. Ils possèdent plus d'expérience à ce niveau avec de nombreux vétérans comme le shooteur Danny Green ou encore les pivots Dwight Howard et JaVale McGee. Et ils ont même remporté les deux oppositions contre le Heat en saison régulière. Mais cette finale pourrait en réalité être bien plus serrée qu'il n'y paraît. Miami comme Los Angeles n'a perdu que trois petits matches depuis le début des play-offs, écartant sèchement le favori à l'Est Milwaukee (4-1) sur son passage.
Le Heat, par sa dureté défensive et la qualité de son collectif en attaque, a les armes pour gêner l'escouade de Los Angeles. Le duel à l'aile entre James et Jimmy Butler, féroce défenseur, devrait faire des étincelles. Les deux hommes se sont rencontrés à 34 reprises dans leur carrière : 17 victoires partout. Un dernier chiffre pour vous convaincre ? Les deux entraîneurs Erik Spoelstra (Heat) et Frank Vogel (Lakers) se connaissent par cœur, surtout depuis le long passage du deuxième à Indiana durant la décennie 2010. Là aussi, difficile de sortir un vainqueur net : 26-24 en faveur du coach de Miami.
• Le Parrain Pat Riley, l'ADN de champion du Heat
Il ne sera peut-être que dans une loge, mais Pat Riley est un des acteurs incontournables de cette finale, et plus largement de la NBA toute entière. Ancien joueur et entraîneur des Lakers, il est le boss du Heat depuis son arrivée en 1995. Coach, manager général, puis actuellement président, il a tout connu avec la franchise floridienne. Il est celui qui l'a emmené à son premier titre en 2006 comme entraîneur, celui qui a convaincu LeBron James et Chris Bosh de venir pour rajouter deux bagues en 2012 et 2013 avant d'être le boss sportif de la reconstruction actuelle de la franchise.
Riley est réputé pour son caractère affirmé, voire dur, avec ses ouailles. Alors l'effectif de Miami lui ressemble comme deux gouttes d'eau, constitué de fortes têtes dévouées pour le groupe et soudées autour de Jimmy Butler. Arrivé l'été dernier, l'ailier avait été pointé du doigt comme "l'élément perturbateur" dans tous les effectifs par lesquels il était passé auparavant. Il est désormais un leader qui fait l'unanimité. De Duncan Robinson, qui avait déjà préparé sa reconversion comme journaliste pensant ne pas faire carrière à la sortie de la fac, à Andre Iguodala, finaliste pour la 6e saison de rang et que certains croyaient trop vieux pour pouvoir être performant, ce Miami Heat porte la trace du parrain de South Beach gominé. Le plus bel exemple de cet patte Riley reste l'entraîneur Erik Spoelstra, que l'intéressé avait promu à sa suite sur le banc pour gérer les "Heatles" LeBron – Wade – Bosh. Il n'était alors qu'un assistant inconnu qui avait gravi les échelons un à un au sein de la franchise. "Spo" le lui a bien rendu. Avec cette finale, Pat Riley (75 ans) réussit un exploit colossal : atteindre les finales NBA pour la sixième décennie de rang, quel que soit son rôle.
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