LeBron James devient le meilleur marqueur de l’histoire de la NBA et ancre un peu plus sa légende
Il faisait partie de ces records que personne n’imaginait être battus, un des trésors les mieux gardés dans l’histoire si riche de la NBA. Comme les 100 points en un match de Wilt Chamberlain, les 38 387 points en carrière de Kareem Abdul-Jabbar semblaient un horizon impossible à atteindre depuis la retraite de “KAJ” en 1989. Pourtant, s'il y en avait un seul qui avait les temps de passage depuis trente ans, c'est bien LeBron James. Et ce mardi 7 février, le "King" y est parvenu, vingt ans après son entrée dans la ligue, en 2003. Avec ses 38 points face à Oklahoma City, alors qu'il lui en manquait 36, LeBron James a dépassé la marque historique d'un autre Laker pour pointer à 38 390 points.
C’est sur un step back que LeBron James a finalement écrit l’histoire, faisant se lever d’un seul homme la Crypto.com Arena de Los Angeles qui bouillonnait de célébrer son nouveau héros, un peu plus de trois ans après le tragique décès de l’idole locale, Kobe Bryant, et provoquant un court arrêt de la rencontre à dix secondes de la fin du 3e quart-temps. Le temps que les proches de l’Américain, les journalistes, le patron de la NBA Adam Silver et le légendaire Kareem Abdul-Jabbar en personne n’entrent sur le parquet pour une cérémonie improvisée avec un passage symbolique de ballon entre les deux stars des Lakers. "Etre en présence d'une telle légende signifie beaucoup pour moi. C'est une grande leçon d'humilité", a déclaré LeBron, ému aux larmes, à propos de "KAJ" avant de remercier sa famille et "les fidèles des Lakers", pour leur soutien.
Les messages se sont ensuite succédé sur les écrans géants jusqu'à la fin de ce match dont le résultat final n'importait (presque) plus (défaite des Lakers 133-130). Même le président des États-Unis Joe Biden est venu saluer cet exploit. Si bien que cette soirée est devenue le point d’orgue d’une saison chaotique pour les Lakers, 13e de la conférence Ouest et loin d’une qualification assurée en playoffs. La chasse au record, déjà dans toutes les têtes depuis le début de saison, s'était d'ailleurs accélérée ces dernières semaines après les performances gargantuesques d’un LeBron James en mission.
Une longévité jamais vue
Car si mission il y avait, seul le "King" pouvait en faire une affaire personnelle en NBA. Pour battre ce record, la conjonction des critères indispensables semble impossible à 99 % des joueurs : une très longue carrière, sans grosse blessure, avec une moyenne proche des 30 points par match chaque saison. Avec plus de 1 400 matchs depuis sa draft en 2003 à 18 ans, 27 points de moyenne et aucune saison à moins de 55 matchs (sur 82), LeBron James s’était mis en position de succéder à Kareem Abdul-Jabbar en fin de carrière, là où Karl Malone (36 928), Kobe Bryant (33 643) et Michael Jordan (32 292) avaient échoué.
Une marque historique qui ajoute une ligne de plus à son CV dans la course officieuse de meilleur joueur de tous les temps face à Michael Jordan. "His Airness", immaculé en finales NBA (six victoires en six finales) contrairement à LeBron James (quatre victoires en dix finales), observe les records tomber, battus les uns après les autres par "The Chosen One" ("L’Elu"), bien loin de l’ado au bandeau dont le magazine Sports Illustrated avait fait la Une avant même son entrée en NBA. "Je pense qu’il va avoir la plus grande carrière de tous les temps. Pour moi, c’est même déjà le cas. Je pense que Michael [Jordan] est le plus grand de tous les temps, mais cela n’enlève rien à LeBron. LeBron a la plus grande carrière", juge Doc Rivers, l’entraîneur des Philadelphie Sixers.
Toujours aussi dominateur cette saison (30 points, 8,5 rebonds et 7,1 passes de moyenne) à 38 ans, LeBron James va pouvoir encore accroître cette marque, et sans doute dépasser la barre des 40 000 points. "Je sais que je peux jouer encore quelques années, a-t-il jugé au micro de TNT après le match face au Thunder. Je le sais à la façon dont je me sens, dont mon corps réagit cette saison. Tout dépend de mon état d'esprit. C'est un sentiment assez surréaliste de pouvoir jouer à ce niveau 20 ans après mes débuts, d'être au sommet de mon basket". De quoi mettre loin dans le rétroviseur les jeunes comme Luka Doncic ou Giannis Antetokounmpo, qui lorgneront peut-être sur ce record qui lui appartient désormais. Lui qui souhaite jouer en même temps que l’un de ses fils, Bronny (18 ans) et Bryce (15 ans), va sans doute pousser encore quelques années, afin de devenir le premier joueur de l’histoire de la NBA à jouer avec son rejeton. Encore un record que personne n’aurait imaginé. Mais LeBron James est définitivement un joueur à part.
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