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Nanterre frôle l'exploit face à Moscou

Nanterre a frôlé l'exploit face à l'ogre moscovite du CSKA Moscou en match de poule de l'Euroligue. Admirables de courage et de volonté, les Franciliens ont échoué à un panier des Russes. 59-62, la défaite est dure mais elle est belle.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4 min
Trenton Meacham (JSF Nanterre) (FRED DUFOUR / AFP)

On ne regarde pas le CSKA Moscou les yeux dans les yeux comme un vieux briscard quand on n’a aucun match européen au compteur. Nanterre est forcément impressionné par l’adversaire et l’évènement. Moscou n’est lui pas à son premier match continental et met ce qu’il faut d’intensité pour démarrer son match sereinement (2-8). Les Verts ne baissent pas les yeux trop longtemps. Après 3 minutes d’observation, la JSF finit par y voir plus  clair dans son jeu (9-8, 5e). Will Daniels est dans tous les bons coups avec 12 pts en  moins de sept minutes (14-11). Même avec les rentrées de Teodosic et Krstic, le CSKA a des étoiles qui tournent au dessus de la tête. Messina doit prendre un temps après un dunk rageur de Jaiteh (18-11, 10e). Un dernier tir primé de Thomas permet à la JSF de créer un premier écart (21-11). Oui, cette équipe de Nanterre peut encore surprendre. Rien ne lui semble impossible. Ce début de match est pourtant bien improbable. Mais Nanterre ne fait pas que rêver ses rêves. Elle les vit. DeShaun Thomas prend le relais de Daniels. La vitesse et les shoots en première intention de la JSF gênent les Moscovites. Messina n’a pas encore trouvé la parade et les Franciliens en profitent (27-14, 14e). Le CSKA ne doute pas mais serre les boulons avec quelques parties de coudes de Krstic. Le métier du Serbe et de ses coéquipiers remet les Russes à l’endroit. Nanterre résiste mais dans cette ambiance électrique, Johan Passave-Ducteil se retrouve sur le banc pour trois fautes. Heureusement, Meacham plante une dernière banderille avant le buzzer (35-28).

Après la mi-temps, le CSKA montre un autre visage. Celui du guerrier. Messina a galvanisé ses joueurs qui ont compris que sans combat, le petit Poucet pourrait créer la surprise. La JSF entre dans un trou noir de presque cinq minutes. Aucun point inscrit quand Moscou en passe 10 (35-38, 25e). Le cœur vaillant, les Franciliens s’accrochent. Cette volonté de ne rien donner à l’adversaire est admirable. Des vertus qui ont couronné les Blancs et Verts la saison dernière et qui lui font passer un nouveau cap. A dix minutes de la fin, Moscou n’est qu’à une possession (48-50, 30e). La terre promise n’est pas loin mais terrasser le CSKA est le plus haut sommet que la JSF n’ait jamais connu. Avec des bras comme des piolets, les joueurs de Pascal Donnadieu grimpent sans oxygène. Ils gobent des rebonds offensifs comme s’il en pleuvait et repassent en tête pour la première fois depuis plusieurs minutes (55-54, 35e). On approche les 8.000 mètres. Le drapeau est prêt à être planté devant une salle debout et conquise. Des deux côtés les paniers sont difficiles à marquer. Khryapa place le CSKA en bonne position à l’entrée de la dernière minute. Meilleur marqueur ce soir, Daniels n’a plus ses mains du premier quart. Jaiteh a l’égalisation au bout des doigts mais son tir à 3 pts est trop court. La victoire s’évapore dans ces soixante secondes fatales (59-62). Nanterre tombe avec les honneurs. L’Europe du basket n’a pas encore succombé à la JSF mais la cote des Franciliens va remonter.

Réactio​ns

Pascal Donnadieu (entraîneur de Nanterre) :  "Quand on est compétiteur, on a toujours envie d'aller plus loin. Donc c'est un  sentiment forcément partagé. Mais quand on est là pour faire le maximum, vu le  scénario du match, on est obligé d'être déçu. Même si effectivement on peut  considérer d'un autre côté qu'on a été héroïque. Là c'est plus la déception qui  prédomine, mais je pense que demain (vendredi) à froid ce sera plus la  satisfaction. On ne pensait pas pouvoir jouer les yeux dans les yeux avec eux.  On a su hausser notre niveau de jeu. Maintenant, il va falloir gérer ces  matches avec une telle débauche d'énergie. Être compétitif dans 48 heures  contre le Paris-Levallois et ainsi de suite. On connaît des petites équipes qui  démarrent pied au plancher et après avec le rythme des matches... Donc je reste  prudent. Je suis vraiment très fier de ce qu'on a fait, maintenant je dois bien  gérer mon groupe pour qu'on puisse jouer sur les deux tableaux."
   
Johan Passave-Ducteil (intérieur de Nanterre) : "On n'est pas passé loin.  C'est frustrant parce que ça s'est joué sur des détails. Si on ne fait pas ces  petites erreurs, peut-être qu'on peut le prendre. C'était une vraie bataille.  L'apprentissage de l'Euroligue a été au-delà de mes espérances. Ça a été très  intense. Et toujours avec la même philosophie, c'est à dire la solidarité, être  conquérant, on peut faire de grandes choses. Là on est un peu sur notre faim,  mais à froid on se dira que pour un premier grand test en Euroligue c'était  plus que satisfaisant, même si je n'aime pas me satisfaire d'une défaite."

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