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Mahinmi et Beaubois succèdent à Parker

En participant plus (Mahinmi) ou moins (Beaubois) au sacre de Dallas, les deux joueurs français des Mavs ont inscrit leur nom au palmarès des vainqueurs NBA. Ce sont les premiers à le faire depuis les trois bagues décrochées par Tony Parker avec les Spurs (2003, 2005, 2007), faisant mieux que Ronny Turiaf (Lakers 2008) et Mickaël Piétrus (Orlando 2009). Mais leur statut n'est pas pour autant le même que TP.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le Français Ian Mahinmi au coeur des dallas Mavericks lors de la finale 2011

A respectivement 24 ans et 23 ans, Ian Mahinmi et Rodrigue Beaubois ont gravi l'Everest. Comme Tony Parker l'avait fait en 2003 à l'âge de 21 ans. En remportant la finale NBA aux dépens de Miami, Dallas a placé ses deux joueurs dans le cercle très fermé des Français avec une bague au doigt. Ils ne sont que trois à l'avoir fait. Et contrairement au meneur de jeu de San Antonio, les lumières médiatiques n'ont pas accompagné leur ascension. Car les deux hommes sont avant tout cantonnés au banc de touche, pour diverses raisons.

Après une première saison de feu, Rodrigue Beaubois se voit privé de matches, d'abord en raison d'une fracture du cinquième métatarsien qui lui fait manquer 54 matches, puis en raison du rendement de ses coéquipiers-adversaires. Son retour à la compétition comme titulaire n'a été que de courte durée, et l'ancien Choletais a dû se résoudre à supporter son équipe, sorti avant le début des play-offs.

Pour Ian Mahinmi, le scénario est inverse. Arrivé des Spurs où il n'avait jamais pu avoir un temps de jeu significatif, il a été peu utilisé durant la saison (3pts et 2rbds de moyenne). Les play-offs n'ont pas changé grand-chose à son sort, jusqu'à la blessure de Brendan Haywood, en finale. Habituel N.3 de la rotation des "big men" des Mavs, il a su saisir sa chance, jouant 28 minutes pour 9 points et 5 rebonds en trois apparitions. Et le sixième match a été le point culminant de sa participation à l'effort collectif: 11 minutes, 4 points (2/3 aux tirs), 3 rebonds (dont 2 offensifs) et 1 interception. En début de deuxième quart-temps, il a enchaîné un panier, une interception sur Mario Chalmers et un rebond offensif. Déséquilibré sur le rebond, il a eu l'intelligence de lancer la balle sur un adversaire pour que Dallas en garde la possession. Plus tard, il a eu le culot de mettre un panier à la sonnerie du troisième quart temps pour donner une avance de 9 points à Dallas. "Un panier au buzzer!", s'est exclamé, incrédule, ce géant de 2,11 m et 104 kg, venu de Rouen, avant de scander ses phrases: "On est champion. J'ai fait un gros match. Devant ma famille. Que demande le peuple ? Ce sont des moments inoubliables. J'ai toujours vu les autres, comme Tony (Parker), ouvrir le champagne à la télé mais vivre ça en vrai, c'est quelque chose de fou... Je n'ai pas de mots. "C'est extraordinaire, c'est incroyable. Je fais  un des meilleurs matches de ma vie en finale NBA, c'est magique."

La victoire finale a effacé toute une frustration chez Rodrigue Beaubois: "On l'a fait !", s'est réjoui le Guadeloupéen de 23 ans. "Je suis super content, surtout pour quelqu'un comme (Dirk) Nowitzki qui attendait ça depuis longtemps. C'est une personne et un joueur exceptionnels. C'est un truc d'équipe et je partage leur joie, a-t-il ajouté. Tout le monde pensait que Miami allait gagner. Mais on savait que c'était notre année."

Désormais, pour les deux Français, une bague de champion ornera à jamais leur doigt. Il leur faudra bientôt gagner un peu plus de temps de jeu dans une formation championne en titre, attendu à chaque match par leurs adversaires. Le plus dur commence peut-être pour eux.

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