Les Braqueuses survolent les Serbes
Les Françaises savaient qu'elles ne risquaient pas grand-chose contre la Serbie. Au lendemain de leur succès sur la Lettonie en ouverture de cet Euro, elles avaient l'obligation de s'imposer, bien sûr, mais aussi de gommer les quelques imperfections de la veille. Tout en ne puisant pas trop dans leurs réserves, et en huilant un peu mieux les rouages collectifs. Face aux Serbes, le contrat a été bien rempli. Et Pierre Vincent a pu constater qu'il avait un énorme banc, capable de suppléer ses habituelles cadres.
Ainsi, le premier panier à 3 points de l'Euro pour la France a été rentré par Gaëlle Skrela, après 8'50 de jeu, laquelle a enchaîné avec un deuxième pour finir ce 1er quart-temps avec une belle avance (20-8). Sortie du banc, la soeur du rugbyman David Skrela a d'ailleurs inscrit les 8 points de son équipe, à cheval sur les deux quarts-temps, donnant aux Françaises un bon élan alors qu'en début de match, l'adresse fuyait les deux équipes (2-2 après quatre minutes de jeu). Après n'avoir laissé que 8 points aux Serbes dans les dix premières minutes, les Braqueuses ne leur en laissaient que 7 au 2e quart-temps, Céline Dumerc trouvant elle aussi le panier à longue distance à deux reprises dans les deux dernières minutes, pour offrir à la France un écart abyssal (38-15).
Skrela meilleure marqueuse de son équipe
En deuxième période, sans avoir besoin de mettre son jeu intérieur en lumière en attaque, l'équipe de France maintenait la cadence, sans forcer. Endene Miyem se mettait en évidence, enchaînait deux paniers en début de 3e quart-temps, tout comme Skrela (meilleure marqueuse tricolore avec 14pts, 3 passes), et même Valeriane Ayayi, auteur de son premier panier à 3pts en équipe de France pour donner à la Serbie un dernier coup de boutoir en fin de 3e quart-temps (55-25).
Malgré une Dabovic très incisive en défense sur Dumerc et seule à surnager offensivement (15pts, 3rbds, 2 passes), la Serbie de Marina Maljkovic ne pouvait que constater la supériorité tricolore. Après dix dernières minutes de gestion, le bilan était lourd: +44 points (76-32). Isabelle Yacoubou s'est encore fendue d'un match très solide (10pts, 8rbds), comme Céline Dumerc (10pts) et l'expérimenté duo Gruda (8pts)-Lawson (8pts, 3rbds, 4 passes). La dernière minute du match a même été jouée avec une "standing ovation" du public, conquis par ces Françaises si séduisantes, combatives et maîtresses du jeu.
Cela sera d'une grande utilité pour affronter les Britanniques, lundi soir. Un match très important dans l'optique du tour suivant, entre deux formations déjà qualifiées et qui s'étaient affrontées en août dernier aux Jeux Olympiques (victoire 80-77 en prolongation).
Réactions
Emmeline Ndongue (intérieure de l'équipe de France ) : "On est là pour travailler. Le coach nous dit de prendre les matches les uns après les autres. Demain (lundi contre la Grande-Bretagne, Ndlr), on sait que ce sera un gros combat. On reste concentré. Même si on donne l'impression qu'on rigole sur le terrain, on est là pour taffer."
Sandrine Gruda (intérieure de l'équipe de France) : "On a montré un beau basket. Tout le monde a été impliqué dans le match, dans le scoring. La Serbie n'a pas pu développer son jeu. C'est aussi la volonté du coach de faire tourner. Il y a 12 joueuses capables de sortir un match. On verra contre la Grande-Bretagne, ce sera une autre paire de manche."
Pierre Vincent (entraîneur de l'équipe de France) : "Ce soir, nous avons contrôlé le tempo et été adroits. Nous avons su prendre nos responsabilités, nous avons bien shooté. L'équipe est dense, c'est difficile d'être en Équipe de France. Plus que la profondeur de banc, ce qui est intéressant c'est que j'ai senti ce soir que tout le monde était rentré dans la compétition. Toutes les joueuses ont pris leurs responsabilités et se sont investies. C'est important pour nous. Si on veut aller loin on aura besoin de tout le monde."
Gaëlle Skrela (ailière de l'équipe de France): "Le coach a beaucoup insisté sur l'alternance du jeu. On a un secteur intérieur très fort donc il nous a dit, à nous les petites, de prendre nos shoots ouverts. Après, la réussite, ça dépend des matches. Aujourd'hui, on a réussi à alterner le jeu, c'était le discours tenu par le coach hier (samedi) après le match. Plus la compétition va avancer, plus ça va être difficile. La Grande-Bretagne est une équipe accrocheuse. Elles ont gagné leurs deux matches et les filles avaient eu du mal à les battre aux JO."
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