Les Bleus face à leur destin
Maintenant il faut assumer. Assumer un statut de favori, assumer une défaite "arrangée" face à l'Espagne lors du dernier match de la 2e phase afin d'hériter d'un quart de finale plus facile. Quitte à retrouver à ce stade de la compétition le tortionnaire grec qui a tant fait souffrir les Bleus dans un passé pas si éloigné. Les blessures auront-elles cicatrisé au moment de retrouver le bourreau ? Les Français assurent que oui et qu'ils sont prêt à exorciser les vieux démons.
C'est l'heure, le rendez-vous d'une génération, sans doute la plus douée de toutes, celle de Tony Parker qui sait que ce match-là, il ne faut pas le rater. "Je continuerai à jouer en équipe de France après 2012 et j'espère que des matches importants, il y en aura d'autres", dédramatise le meneur des Bleus. Mais il sait aussi, pour avoir raté déjà à deux reprises les jeux Olympiques, qu'un nouvel échec serait terrible. Pour entretenir le rêve olympique de Londres, les Bleus doivent terminer dans les six premiers à l'Euro. A défaut d'une victoire face à la Grèce, ils auraient une deuxième occasion vendredi en match de classement. Mais c'est un scénario à éviter car l'exercice, déprimant et capital à la fois, ne leur a jamais réussi et l'adversaire, le perdant de Russie-Serbie, serait, sur le papier, plus redoutable que la Grèce. "On sait que c'est maintenant et qu'il n'y a pas de demain", résume Joakim Noah, qui jouera jeudi sous les yeux de son père, Yannick.
La Grèce allégée
Le sort, et aussi un peu eux-mêmes, a jeté les Bleus dans les pattes d'une équipe face à laquelle ils n'ont que des mauvais souvenirs. Mais contrairement à ce qui leur était arrivé à l'Euro-2009, lorsqu'ils ont été rossés par l'Espagne en quarts, cela ne doit pas les effrayer. D'ailleurs, cela ne les effraie pas. "On n'a pas de complexes", souligne le sélectionneur Vincent Collet, impatient d'atteindre au plus vite "l'objectif fédéral", assurer une présence présence au tournoi de qualification olympique en juillet 2012. En vérité, les Bleus voient déjà plus loin et ne s'en cachent même plus. Ils ont affiché ces derniers jours une grosse confiance, alimentée par une série record de 14 victoires de rang avant leur revers, pas vraiment disputé, contre l'Espagne, qui ne les a "pas affectés", comme l'assure Steed Tchicamboud.
"On a un but, c'est d'aller au bout" Joakim Noah
Au détour des conversations, les Bleus se lâchent. "On a un but, c'est d'aller au bout", glisse Noah. "La finale, on y pense déjà", dit Tchicamboud. Aller en finale, ce qui permettrait de se qualifier directement pour les JO, les Bleus en ont certainement les moyens dans une partie de tableau sans l'Espagne ni la Lituanie. Mais l'exemple de 2003, où ils avaient également du talent et fait un joli parcours, doit les rappeler à la vigilance. Après deux demi-finales en 2003 et 2005 et deux échecs en quarts en 2007 et 2009, il faut déjà reprendre pied dans le dernier carré, et cela passe par un succès sur la Grèce, leur meilleur ennemi et leur pire bourreau. Avec ce qu'ils ont montré jusque-là, les Bleus peuvent rêver à une revanche contre la Grèce, qui effacerait en partie le souvenir de la demi-finale de 2005, encore si vivace. Pour la première fois, ils partiront grands favoris, face à une sélection amputée de sept joueurs majeurs de ces dernières années.
Hormis Fotsis, Zisis et Bourousis, la Grèce ne ressemble plus que de loin à la formidable équipe devenue championne d'Europe en 2005, vice-championne du monde l'année suivante et encore troisième à l'Euro-2009. "Mais ils ont gardé la même culture. Ils vont chercher à faire un match à 60 points, à pourrir le jeu, à nous toucher, à nous intimider et à imposer un faux rythme", prévient Vincent Collet, très méfiant et qui espère pouvoir aligner Mickaël Gelable pour ce match charnière. "Tout ce qu'on a fait jusque là ne vaudra rien, souligne le sélectionneur. Tout se joue maintenant. L'Euro commence jeudi soir".
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