Les 5 clés pour un bon Euro tricolore
Parker-Batum, les armes fatales
Parker et Batum, deux stars estampillées NBA, deux éléments majeurs de Vincent Collet, le sélectionneur. Depuis 13 ans, Tony Parker s'échine en équipe de France. Devenu le fer de lance et le symbole d'un basket français en plein essor, le meneur de jeu n'a toujours pas connu la récompense rêvée en Bleu. Sa science du jeu, sa capacité d'accélération, son adresse à longue distance et sa capacité à bien défendre font de TP le meilleur à son poste sur le Vieux Continent, surtout en l'absence de l'Espagnol Navarro. Conscient qu'il ne peut pas tout faire, il a appris à laisser d'autres prendre le jeu à leur compte. Mais il a rarement été en pleine possession de ses moyens ces dernières années. Et la France en a pâti. Ménagé lors de la préparation, il sera le métronome tricolore, en espérant qu'il soit sur un tempo très élevé. Avec lui, le jeu tricolore prend une grande dimension. Et il peut compter sur Nicolas Batum pour l'épauler. Très bon défenseur, le joueur de Portland a amené sa dimension physique et sa belle adresse aux Bleus. C'est le deuxième gros scoreur de la formation, un homme qui a pris l'habitude chez les Blazers d'assumer un rôle de leader qui est aussi le sien en équipe nationale aujourd'hui. A 25 ans, cet Euro doit être celui de son plein rayonnement.
La défense, la tradition tricolore
Longtemps limitée dans le domaine offensif, l'équipe de France s'est construite sur une défense intraitable, incarnée par Florent Piétrus, ce guerrier de 2.02m insatiable dans sa raquette. Cela tombe bien, dans le basket moderne, aucune équipe ne peut prétendre à la victoire finale sans avoir de sacrées certitudes en défense. Mais cette année, le profil collectif a évolué, avec des joueurs plus créateurs que défenseurs (Diot, Heurtel, De Colo, Gelabale). Certes, Piétrus est toujours là, Charles Kahudi apporte un impact physique énorme dans ce domaine, Parker et Batum sont forts comme Boris Diaw ou Johan Petro. Mais lors des matches de préparation (7 victoires pour 3 défaites), l'équipe de Vincent Collet a peiné dans le repli défensif. Ce secteur était donc au coeur du travail tricolore des derniers jours. Et les Français vont retrouver une fraîcheur physique attendue après l'intense préparation, et la montée en puissance espérée pourrait redonner plus de garanties.
Le jeu intérieur, l'enjeu de taille
Privée comme aux JO de Londres de son plus grand talent, Joakim Noah, l'équipe de France a dû encore une fois parer au plus pressé. D'autant que Noah n'a pas été le seul à décliner une place à l'Euro-2013, Séraphin, Mahinmi et Turiaf manquant également à l'appel dans un secteur intérieur qui est souvent déficitaire, surtout en taille. Vincent Collet peut néanmoins compter sur deux hommes très intéressants: Johan Petro (2.11m), Alexis Ajinça (2.15m). Et il faut ajouter Joffrey Lauvergne (2.09m), qui peut passer d'ailier fort à pivot. Pour une fois, les centimètres sont donc là, mais cette taille a fait perdre de la mobilité. "Ce que les deux ou trois joueurs concernés nous ont montré est plutôt encourageant", se réjouit le sélectionneur. Sans les Espagnols Pau Gasol et Serge Ibaka, les intérieurs français pourraient devenir la bonne surprise de cet Euro. Barrer le chemin de leur raquette sera leur premier objectif, et offrir quelques points et une alternance offensive sera un atout supplémentaire pour la France.
Le banc, la délicate transition
Si l'équipe de France possède un potentiel de champion d'Europe, elle ne peut le devenir qu'avec un collectif solide et homogène. C'est ce que le staff tricolore a essayé de construire pour cet Euro. L'or, c'est à 12 que les Français iront le chercher. Pour permettre au cinq majeur de souffler sans perdre de terrain ni prendre la marée, les rotations seront vitales. La base arrière tricolore est sans doute sa meilleure arme, avec une multitude de profils et de permutations possibles. Avec Antoine Diot, Thomas Heurtel et Nando De Colo, la France dispose de trois remplaçants de Tony Parker pour le poste de meneur (et d'arrière). Avec des profils bien différents. Performants, ils donneront du temps pour souffler à "TP", qui sera alors plus percutant lors de son retour sur le parquet. Cela a souvent été la faiblesse de cette équipe, où le N.9 tricolore passait bien trop de temps sur le terrain, puisant dans ses réserves pour atteindre le "money-time" en manque de lucidité et de force. Derrière Michaël Gelabale et Nicolas Batum, les gâchettes longues distance ne sont pas nombreuses, même si Diot, Parker et De Colo peuvent remplir ce rôle. En ailier-fort, Piétrus et Diaw représentent les socles surtout défensifs. Lauvergne sera un bon soutien, ses 2.11m venant bien compléter l'impact physique des deux autres.
La confiance, un joyau à entretenir
Après sept victoires pour trois défaites en matches amicaux, l'équipe de France ne s'est pas offert un chèque en blanc pour l'Euro. Très bons par moments, inquiétants parfois, les Français savent qu'ils doivent encore progresser, mais qu'ils ont les moyens de leurs ambitions. L'Allemagne (sans Nowtizki), la Grande-Bretagne (sans Deng), Israël, Ukraine et Belgique sont des adversaires à leur portée. Plus encore, les coéquipiers du capitaine Boris Diaw doivent profiter de ce 1er tour pour emmagasiner de la confiance, se rassurer sur tous ses fondamentaux, tout en faisant tourner l'effectif pour concerner tout le monde, et ne pas fatiguer les joueurs majeurs. Confiance et fraîcheur seront les clés pour parvenir sereinement au 2e tour, et viser plus loin la finale le 22 septembre prochain à Ljubjana.
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