L'Espagne, première demi-finaliste de l'Euro
Championne du monde en 2006, championne d'Europe en titre, l'Espagne pouvait-elle craindre beaucoup de la Slovénie. Qualifiée de la dernière heure pour les quarts de finale après un succès sur la Finlande, cette équipe n'avait pas les arguments pour rivaliser pleinement. Pourtant, le début de match pouvait plaider pour les Slovènes, qui prenaient les devants dès le début du match pour atteindre un avantage de +8 (14-6) après quatre minutes de jeu sur un tir à 3pts de Lakovic. Mais petit à petit, les Ibères resserraient un peu plus leur défense, et Juan Carlos Navarro commençait à prendre le jeu à son compte, et les frères Gasol voyaient leur travail de sape peu à peu récompensés sur la ligne des lancers-francs. A 1'36 du terme du 2e quart-temps, sur un panier de Reyes, l'Espagne prenait pour la première fois l'avantage (29-28). Jamais plus les Slovènes ne passeront devant. Un panier longue distance de Navarro et Pau Gasol dans son sillage, voilà comment les tenants du titre prenaient huit longueurs d'avance après seulement une minute en deuxième période. L'écart enflait peu à peu, et le match se terminait sur un avantage de 22 points (86-64). Dans l'équipe de Slovénie, Goran Dragic (14pts, 5rbds) et Mirza Begic (10pts, 5rbds) ont été les seuls à franchir la barre des dix points personnels.
"La Slovénie a été très agressive mais on n'a pas paniqué, on a continué à mettre la balle à l'intérieur et à provoquer les fautes de leurs grands. Et on a ensuite fait la différence grâce aux gros shoots de Juan Carlos (Navarro)", a commenté le sélectionneur de la Roja Sergio Scariolo. Même la sortie de Jose Manuel Calderon, qui s'est tordu la cheville gauche, n'a pas enrayé la machine ibérique, supérieure dans tous les domaines et qui a pu reposer ses rouages essentiels dans le dernier quart-temps. "Ca n'a pas l'air trop grave pour Jose Manuel mais il faut voir comment sa cheville va réagir à froid", a estimé Scariolo. Une blessure sérieuse d'un de ses cadres semble à ce jour le seul vrai danger qui menace son armada. Les Espagnols, qualifiés pour leur 7e demi-finale européenne consécutive, n'affronteront pas les très attendus lituaniens.
Malgré deux premiers tours un peu poussifs, les hôtes de cet Euro étaient tout de même favoris pour accéder au dernier carré, surtout en affrontant la Macédoine en quarts. Car cette dernière, même si elle avait fini juste derrière la Russie lors du 2e tour, n'était pas du tout attendue à ce niveau là de la compétition. Avec 23pts, Bo McCalebb a été l'un des grands artisans du cauchemar lituanien, avec Predrag Samrdziski (7pts, 10 rebonds) et Vojdan Stojanovski (15pts, 3rbds). Avec seulement 13% de réussite à 3pts, la Lituanie a totalement sombré, à l'image de Sarunas Jasikevicius, auteur de seulement 7pts, 5rbds et 5 passes, alors que Mantas Kalnietis ramenait 9pts et 9rbds, et Robertas Javtokas (13pts, 6rbds).
C'est Vlado Ilievski qui a été le héros du match pour les Macédoniens en marquant un panier à trois points à onze secondes de la fin pour faire passer en tête son équipe, menée pendant pratiquement toute la partie. Simas Jasaitis a ensuite raté, dans un silence de mort, le tir de la victoire à deux secondes de la fin. C'est une immense déception pour un peuple fou de basket qui attendait de son équipe un quatrième titre de champion d'Europe, le premier depuis 2003. Mais les coéquipiers de Sarunas Jasikevicius, qui a perdu deux ballons capitaux en fin de match, n'ont jamais réussi à vraiment prendre leurs marques dans le tournoi. Ils étaient 15.000 encore mercredi à pousser leur public, dans la splendide Kaunas Arena, digne des plus belles salles NBA, inaugurée en grande pompe le 19 août dernier par un succès sur l'Espagne, championne d'Europe en titre. Cela semble très loin. La Lituanie devra pourtant sécher ses larmes pour tenter de disputer les JO de Londres l'année prochaine, elle qui a atteint le dernier carré olympique lors de ses cinq dernières participations. "C'est une énorme déception mais il faut qu'on montre du caractère car notre tournoi n'est pas encore fini", a commenté Kemzura. Cela passe impérativement par une victoire sur la Slovénie.
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