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Euroligue : poids lourd en France mais encore novice en Europe, où situer Monaco face aux équipes du Final Four ?

Qualifié pour le Final Four de l'Euroligue pour la première fois de son histoire, l'AS Monaco, qui affronte l'Olympiakos vendredi, ne possède pas encore l'historique de ses concurrents. Si l'écart se réduit, la réalité montre que le chemin est encore long.
Article rédigé par franceinfo: sport, Julien Faure
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
Mike James face à Lorenzo Brown, lors du match 5 entre l'AS Monaco et le Maccabi Tel-Aviv, à Monaco, le 10 mai 2023. (VALERY HACHE / AFP)

Pour sa première apparition au Final Four d'Euroligue, l'AS Monaco pouvait difficilement rêver d'un plateau plus prestigieux. À eux trois, le Barca (2), le Real Madrid (10) et l'Olympiakos (3), totalisent 15 titres dans la compétition et ont compté certains des meilleurs joueurs de l'histoire dans leurs rangs. Autant d'éléments qui font de Monaco le petit poucet de cette édition 2023 du Final Four, outre le budget, largement inférieur. Retour sur les différences entre Monaco et les ténors d'Euroligue, à l'heure d'affronter l'Olympiakos en demi-finales, vendredi 19 mai à 17 heures, à Kaunas en Lituanie.

Une salle encore loin des standards du Final Four 

Si le projet monégasque n'a eu de cesse de grandir depuis près de 10 ans, il existe pourtant un point noir principal, celui de la salle. Si son antre de Gaston Médecin est capable d'exulter pour son équipe, elle n'en reste pas moins une salle à la capacité relativement faible. Des travaux entrepris l'an dernier ont fait passer la jauge maximale à environ 4 600 personnes.

"Nous travaillons sur un plan raisonnable et réaliste, de construction d’une nouvelle salle. Lorsque nous parlons d’un projet à moyen terme de quatre ou cinq ans, l’un des sujets principaux est de travailler sur un programme réaliste de développement de notre salle", explique Oleksiy Yefimov, directeur général de l'AS Monaco. De quoi permettre au club de satisfaire les normes minimales réclamées par l'Euroligue pour le moment.

La Zalgirio Arena, antre du Final Four d'Euroligue 2022-2023, à Kaunas, Lituanie, le 23 avril 2019. (MAXPPP)

Sur ce point-là, Monaco fait pâle figure vis-à-vis de ses adversaires du week-end. Le Barça, club le moins bien loti du trio et sa salle du Palau Blaugrana peuvent aujourd'hui accueillir un peu plus de 7 500 spectateurs. Une salle bientôt remplacée par la nouvelle version, qui devrait être en mesure d'accueillir plus de 12 000 fans dans les prochaines années.

Un chiffre que tutoie l'Olympiakos. Au Pirée, le Stade de la Paix et de l'Amitié possède déjà 12 000 places, lui allouant une ambiance suffocante. Les Monégasques en ont déjà fait l'amère expérience l'an dernier. Enfin, le Real Madrid possède avec sa salle du WiZink Center une enceinte capable de rassembler 15 000 supporters dans le même temps. Une galaxie à laquelle Monaco ne peut pour l'instant que rêver. En attendant, c'est la Zalgirio Arena de Kaunas et ses 15 552 places qui attendent les Monégasques dès vendredi. 

Un déficit d'expérience conséquent 

Si les actionnaires monégasques n'ont jamais lésiné sur les moyens, ils n'ont cependant pas encore réussi à constituer un groupe à l'expérience européenne conséquente. À titre d'exemple, seul Mike James avait déjà disputé un Final Four au sein de l'effectif monégasque. Si quelques joueurs comme Jaron Blossomgame, Elie Okobo ou Jordan Loyd ont déjà évolué en NBA, ils n'y ont jamais pesé. À l'exception de Mike James et de Donatas Motiejunas, la ligue américaine n'est pas le terrain de jeu des Monégasques. 

Tout le contraire du Barça ou du Real. Pour le club catalan, plus de la moitié de l'effectif était présent lors des denières campagnes terminées au Final Four et la quasi totalité des joueurs a déjà participé à l'événement. Le Barca compte même dans ses rangs deux anciens MVP de l'Euroligue, Nikola Mirotic et Jan Vesely, tous deux passés par la NBA durant plusieurs années. 

Du côté du Real Madrid, Walter Tavares, qui n'a jamais réussi réussi à s'imposer durablement Outre-Atlantique, est devenu triple meilleur défenseur de l'Euroligue avec le club espagnol. Une récompense que son coéquipier Adam Hanga a lui aussi obtenue. Dzanan Musa, Gabriel Deck ou encore Mario Hezonja sont des joueurs de premier plan en Euroligue après une tentative avortée en NBA. Sans oublier les deux meneurs espagnols, Sergio Rodriguez et Sergio Llull, respectivement MVP en 2014 et 2017.

Sasha Vezenkov lors du match entre l'Olympiakos et le Fenerbahce en Euroligue, au Pirée, le 9 mai 2023. (AFP)

Enfin, en plus de compter dans ses rangs des joueurs à la solide expérience NBA ou européenne comme Kostas Papanikolaou, Konstantínos Sloúkas, Isaiah Canaan, Moustapha Fall ou Taril Black, l'Olympiakos possède désormais dans ses rangs un MVP de la compétition. En effet, l'ailier fort Sasha Vezenkov vient d'être nommé meilleur joueur de l'édition 2022-2023 après une campagne à 17,2 points et 6,8 rebonds par match. 

Sur le parquet, Monaco dans le haut du panier

C'est finalement le seul point où Monaco peut regarder dans les yeux ses adversaires du Final Four. Pire défense des équipes encore en course (82,1 points encaissés par match), Monaco devra verrouiller derrière. Notamment face à une équipe de l'Olympiakos qui possède la quatrième attaque de la compétition, juste devant ces mêmes Monégasques (83,1 points par match contre 82,9).

Mais là où Monaco se distingue le plus de ses compères du Final Four sur le plan offensif, c'est en termes de passes décisives. Avec le 13e bilan de la compétition (15,5 passes), la Roca Team se situe loin de ses futurs adversaires, qui font tous trois parties du top six d'Euroligue dans la catégorie. Des chiffres qui montrent une forte dépendance de Monaco aux exploits individuels de ses joueurs – Mike James et Elie Okobo en tête – qui marquent d'ailleurs 17,6 lancers francs par match, deuxième meilleur total d'Europe.

Donatas Motiejunas au lancer franc lors du match d'Euroligue entre Monaco et le Maccabi Tel-Aviv, à Monaco, le 10 mai 2023. (VALERY HACHE / AFP)

En revanche, sous les panneaux, personne n'a pris plus de rebonds offensifs par match que l'AS Monaco cette saison. Avec 12,3 prises volées dans la raquette chaque soir, les Monégasques réalisent même jusqu'ici la deuxième meilleure performance de l'histoire de la compétition. Les forces de Monaco sont donc clairement identifiables, tout autant que ses faiblesses, que les Grecs ne se gêneront pas d'exploiter au maximum.

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