Les Bleus sur courant alternatif
La France a en effet une nouvelle fois soufflé le chaud et le froid avant de signe une victoire qui lui offre la première place de son groupe. Les coéquipiers de Tony Parker, encore une fois le fer de lance de l'équipe avec ses 20 points, ont montré un de leurs pires visages en première période, avant de se transfigurer complètement lors de la seconde.
Ce n'était pas un secret avant l'Euro et c'est encore plus évident après ce match, au cours duquel les Français, très inconstants, ont proposé un infâme brouillon de basket pendant vingt minutes, avant de se ressaisir. Comme face à l'Allemagne, lors de leur première rencontre, perdue 80 à 74, les Bleus sont d'abord apparus anesthésiés. Leur absence complète d'agressivité en défense - 4 fautes commises à la pause seulement - a mis en confiance les Belges. Après dix minutes de jeu, la défense tricolore avait complètement pris l'eau (19-30), les Belges allumant avec délectation à trois points. Pendant ce temps, l'attaque française venait s'échouer régulièrement sur leur défense de zone.
Parker à la rescousse
La France se reposait trop sur le talent du seul Tony Parker (12 points à la pause). Et quand les Belges étaient battus, ils n'hésitaient pas à commettre une faute pour couper le jeu rapide français. A la 20e minute, l'écart montait à 15 points (31-46), sans qu'une esquisse de révolte n'apparaissent dans les rangs français. Elle sonnait subitement au retour sur le parquet, à l'initiative de Parker et de Nando de Colo. Les Bleus parvenaient à voler quelques ballons et à enfin accélérer le rythme. Le duo des Spurs se chargeait de concrétiser en attaque. En sept minutes, la France passait un 19-4 aux Belges pour reprendre la tête (53-50). Portés par la frénésie collective, Alexis Ajinça et Boris Diaw commençaient à imposer leur taille à l'intérieur. Les Français jouaient enfin à l'unisson et prenaient 11 points d'avance sur deux tirs primés d'Antoine Diot (63-53, 30e). En dix minutes ils venaient de marquer presque autant de points que sur les vingt premières (32 contre 34). Ayant repris le contrôle du match, la France ne le lâchait plus, avec un Joffrey Lauvergne très actif (14 points, 6 rebonds), s'offrant même le luxe de laisser Parker sur le banc dans les dernières minutes.
Il faudra toutefois voir comment évolue la blessure de Nicolas Batum. L'ailier de Portland s'est blessé au pied droit dimanche face à l'Ukraine. L'encadrement tricolore a préféré le laisser au repos devant la Belgique, après des examens qualifiés de "rassurants". La France ne peut espérer aller loin dans cet Euro sans un Batum en pleine possession de ses moyens.
Les Bleus en position favorable
La France arrivera en position de force au deuxième tour, où elle rencontrera la Serbie, la Lituanie et l'étonnante Lettonie, qui s'est immiscée sans qu'on l'y attende dans ce trio. Avec deux victoires, les Bleus n'auront probablement besoin que de gagner un match pour atteindre les quarts de finale. Ils pourraient aussi être en mesure de se livrer à quelques calculs en vue de cette échéance. Mais, à moins que les surprises ne continuent à se multiplier, ils ne devraient pas échapper à un gros poisson en quart. Si la tendance actuelle se confirme, ils pourraient croiser l'Espagne, l'Italie, la Slovénie et la Grèce, voire la Finlande. Au moins, les vice-champions d'Europe, qui commenceront mercredi devant la Lituanie, arriveront-ils sur une belle dynamique, après avoir aligné une quatrième victoire d'affilée face aux Belges.
Déclarations
Tony Parker : "Aujourd'hui ils nous sont rentrés dedans. Ils mettaient tous leurs shoots au début, un peu comme l'Allemagne. En deuxième mi-temps, on a mieux défendu et on a réussi à retourner la tendance. C'est une bonne victoire, qui compte en plus pour le deuxième tour. On monte en régime. J'ai l'impression qu'on progresse de match en match.
Alexis Ajinca : "On était déjà focalisé sur le deuxième tour et moins concentré qu'on ne devait l'être. Il faut régler ça parce que ce n'est pas normal. D'autant que ce match avait beaucoup d'enjeu. Après comment travailler là-dessus? Je ne sais pas. Il faut essayer d'être concentré dès le début. Dans le vestiaire (à la mi-temps, ndlr), le capitaine et les anciens ont parlé. Florent (Pietrus) aussi a poussé un petit coup de gueule. On savait qu'on jouait mal et qu'il fallait hausser le ton, surtout en défense."
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