Les Bleues forcent le destin
Jamais sans doute depuis le début de la compétition, les Françaises n'ont été aussi mal embarquées. La faute à des Suédoises renouant avec un tel niveau pour la première fois depuis plus de vingt-cinq ans, dominatrices aux rebonds et insolentes d'adresse à l'image des soeurs Eldebrink alors que les filles de Pierre Vincent, beaucoup mieux organisées collectivement, avaient du mal à trouver le panier. Face à la pression offensive des petits gabarits très dynamique et efficace dans les shoots xtérieurs, la défense française, habituellement le point fort de ce groupe, a longtemps été déstabilisée, face à une équipe qui a joué totalement libérée .
Grâce à un banc plus fourni, de l'expérience, et une envie démesurée de ne pas céder sans combattre, et bien que fébriles sur certains actions, les Françaises ont alors insisté sur leur collectif pour déborder leurs adversaires.
Un sursaut d'orgueil
A la pause, la Suède menait 39-38 et , dans ce chassé-croisé, les choses allaient de mal en pis pour la France avec la quatrième faute de sa capitaine Céline Dumerc (24e), qui honorait sa 200e sélection. L'adresse à trois points de Gaëlle Skrela et les prises d'intervalle d'Edwige Lawson-Wade redonnaient ine courte avance aux Françaises (60-54, 28e). Mais la Suède, animée par Elin Eldebrink, la soeur, parfaite à la mène (17 points) reprenait le dessus (77-73, 38e). C'est alors que Céline dumerc, l'ensorceleuse des JO, revenue sur le parquet, prenait ses responsabilités avec trois tirs primés surgis de nulle part pour faire exploser de joie le public français. Elle entraînait derrière elle tout un groupe revigoré qui parvenait à bien gérer la fin de match.
Maintenant, la Turquie
Après avoir énormément souffert, les Braqueuses se retrouvent tout de même là où elles voulaient être, au moins dans le dernier carré de leur Euro. Mais pour aller chercher une nouvelle consécration, elles vont devoir tirer les enseignements de ce match laborieux, en étant conscientes qu'elles ne pourront pas toujours s'en tirer sur l'orgueil et sur la réaction. Cela commencera par une sortie réussie contre leurs prochains adversaires turcs, qui a mis au pas le Belarus (55-41). Il y a deux ans en Pologne, les Turques avaient créé la surprise en s'imposant (68-62). Les Françaises avaient rebondi le lendemain en décrochant le bronze aux dépens de la République Tchèque. Ce sera sans doute une autre leçon à méditer pour les Bleues.
Déclarations
Céline Dumerc : On est censé être une équipe qui défend fort et on s'est fait un peu maltraiter défensivement. Non par une absence de défense, mais parce qu'elles ont des qualités offensives incroyables. Elles n'avaient peur de rien. Elles avaient tout à gagner. On les a vues à la mi-temps, j'avais l'impression qu'elles avaient gagné. Et je me suis dit : +Mais il reste une mi-temps ou pas?+. Elles étaient tellement euphoriques que rien ne pouvait leur arriver. Sauf que nous, on n'avait pas envie de les laisser passer. Ce n'était pas évident. On n'avait encore jamais été mises en difficultés comme ça. Et encore une fois on trouve des ressources, au troisième quart-temps. On a défendu fort, on a pu trouver des ballons de contre-attaque qui nous ont un peu redonné le moral aussi, puis des shoots extérieurs qui rentrent. Donc c'est assez magique, parce que vraiment on revient de loin. Cela fait taire toutes les mauvaises langues qui peuvent dire que le Championnat d'Europe n'est pas de haut niveau. La Suède a prouvé qu'elle était un grand pays de basket."
Pierre Vincent : "Tout le monde nous explique depuis le début qu'on n'a pas d'adversaire. Il y a un manque de respect des commentateurs vis-à-vis de certaines équipes. On disait que la Suède n'était pas bonne parce qu'elle n'était pas venue depuis longtemps à l'Euro. Mais elles ont du talent, elles sont très adroites et elles n'avaient rien à perdre. On s'en est sorti et ça va nous rendre plus fort."
- France-Turquie, à 20h sur France 4 et Francetvsport.fr
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