EuroBasket - La France s'incline en prolongation contre la Finlande pour ses débuts
5 balles perdues dans les 9 premières minutes du match, 15 à la mi-temps. Cette seule statistique explique en grande partie les difficultés majeures des Bleus contre la Finlande, dans ce match si important pour cette équipe renouvelée après les retraites de Parker, Piétrus et Gelabale. Et pourtant, à la pause, les Français étaient devant d'un petit point (33-32). S'ils ont pu rester dans le match, c'est grâce à leur défense, mais aussi et surtout la maladresse des adversaires dans les tirs de loin. Après 20 minutes de jeu, la Finlande affichait un bilan de 9% à 3 points. Un exercice où cette équipe peut être extrêmement adroite et tueuse.
Après la mi-temps, la Finlande infligeait un terrible 8-0 pour mener (40-33). C'est alors que Nando De Colo prenait les choses en main. Des pénétrations, des fautes subies, une adresse sur la ligne de lancers-francs et quelques éclairs comme ce jeu rapide entre Westermann, Diaw et Fournier, lequel permettaient à la France de repasser devant (42-41) à mi-chemin de ce 3e quart-temps. Les Bleus semblaient repartis sur de meilleures bases derrière la star du CSKA Moscou, mais la machine s'enrayait de nouveau.
Markkanen impitoyable
Après avoir compté 9 points d'avance (65-56 à 5 minutes du terme du match), les Bleus voyaient leurs adversaires recoller avec deux tirs à 3 points de suite de Markkanen et de Salin. Il ne restait plus qu'une minute dans cette rencontre. Evan Fournier venait conclure d'une pénétration une offensive tricolore (72-70), avant que Wilson l'imite pour égaliser (72-72) à 15 secondes du terme du match. Le dernier ballon du match était pour De Colo, qui ratait la cible en tête de raquette.
La prolongation était donc au programme, et elle débutait par une faute anti-sportive sifflée logiquement contre Boris Diaw. Markkanen prenait feu dans la raquette, Fournier et De Colo maintenaient la France dans le sillage. Mais la Finlande faisait la course en tête., et Markkanen, drafté par les Bulls, plantait son 2e panier à trois points pour son 22e point individuel, et offrir à son équipe une belle avance (84-79 à 1'15 de la fin de la prolongation). Une énorme défense de Labeyrie, suivie d'un 3 pts de Fournier remettait la France à égalité (84-84) à 25" de la fin. Mais Wilson parvenait à trouver le chemin du cercle en pénétration. Il ne restait plus que cinq secondes et, sans temps mort, la France remontait la balle mais De Colo ratait la cible à 3 points.
La France tombait d'entrée contre la nation hôte de cet Euro, au terme d'un match qu'elle aurait pu gagner. Boris Diaw (9pts, 9rbds, 3 passes), devenu le troisième rebondeur de l'histoire durant cette rencontre (derrière Nowitzki et Gasol), devra remobiliser ses coéquipiers. Les 25 points (4rbds et 3 passes) de Fournier, les 21pts et 6rbds de De Colo ont été insuffisants. La Finlande, qui culminait à 19% de réussite à 3pts dans les 20 premières minutes, a fini la rencontre à 32% de réussite dans cet exercice.
Réactions
Boris Diaw (capitaine français): "Avec 23 pertes de balles, si tu gagnes le match, tu ne le mérites pas. C'est quelque chose qu'on peut facilement corriger car ce n'est pas dans nos habitudes de perdre autant de ballons. Il y avait peut-être un peu d'anxiété, les Finlandais ont été très agressifs défensivement et nous ont fait perdre ces ballons. On a fait quelques erreurs défensives qui nous coûtent cher sur la fin du match, notamment sur des trois points qu'on avait su éviter jusque-là. On avait de l'avance et on aurait pu gagner ce match-là. Ce n'est pas la fin de la compétition. Il va falloir bien entendu se mettre à gagner des matches si on veut sortir du groupe. Le premier match, c'est toujours un peu particulier. C'est un peu la rentrée des classes, les équipes ont soit de l'euphorie soit de l'anxiété."
Vincent Collet (sélectionneur français): "Dans les dernières minutes on avait le match en main. On peut s'en vouloir d'avoir mal négocié les trois dernières minutes quand on avait huit ou neuf points d'avance. On avait dû batailler pour obtenir cet écart et malheureusement on n'a pas sur le conserver en grande partie à cause d'erreurs défensives, alors qu'on avait très bien défendu depuis la fin du premier quart-temps. On a relâché la garde au plus mauvais moment et ils ont réussi quelques exploits sur lesquels on est souvent fautif. Il faut réagir mais on sait que ce sera dur car l'équipe de Grèce est solide, avec un tout autre profil que la Finlande. Nous avons pris un avertissement. On a trop souvent oublié le collectif et la patience. On a aussi manqué beaucoup de paniers faciles dessous."
Evan Fournier (ailier français) "C'est un scénario qui arrive au basket. Ils nous sont rentrés dedans et ça a changé le momentum du match. (Est-ce qu'on peut gagner en perdant autant de ballons) Clairement non. On savait qu'ils allaient être très agressifs sur les pick-and-roll. C'est quelque chose qu'on avait travaillé, mais malheureusement on est tombé dans le piège."
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