Eurobasket 2022 : les clés de la demi-finale de l'équipe de France contre la Pologne
En demi-finales du championnat d'Europe de basket, vendredi, les Bleus sont opposés à la Pologne, tombeuse des tenants du titre slovènes en quarts de finale.
L'équipe de France masculine n'est plus qu'à un match de la médaille assurée, à deux victoires du deuxième sacre européen de son histoire (après 2013). Mais pour atteindre l'objectif annoncé fièrement avant le début de l'Eurobasket, les Bleus devront se méfier de la Pologne, vendredi 16 septembre en demi-finales (17h15), tombeuse surprise de la Slovénie au tour précédent (90-87). Franceinfo: sport vous livre les clés du match.
La gestion des pertes de balle
La faille principale de l'équipe de France est clairement connue de tous : les trop nombreux ballons perdus. Depuis le début de la compétition, la France gâche en moyenne 15,9 munitions par match. Personne ne fait pire dans cet Eurobasket. À titre de comparaison, la Pologne perd 4,5 ballons de moins par rencontre. L'Allemagne et l'Espagne, affiche de l'autre demi-finale, protègent encore mieux la "gonfle".
"On est très préoccupés par nos balles perdues, c'est un talon d'Achille. C'est une faiblesse structurelle de notre équipe", avait affirmé le sélectionneur Vincent Collet à la veille du quart de finale contre l'Italie (93-85 après prolongation). "Il faut que ça s'arrête parce qu'il ne peut pas y avoir de suite, quel que soit l'adversaire. Ça vient d'un manque de discipline, d'effort sur les démarquages", s'agaçait-il après la victoire contre la Turquie (87-86 après prolongation), en huitièmes de finale, où les 21 ballons égarés par les Bleus ont amené 36 points (!) turcs. Hormis les neuf balles perdues contre la Lituanie (77-73), la France n'a jamais égaré moins de 17 ballons. Face à la Pologne, le moment pourrait être opportun pour régler ce problème majeur.
Mieux aborder le troisième quart-temps
Outre la gestion du ballon, les Bleus ont un autre gros point faible dans cet Eurobasket : le retour des vestiaires. Depuis le début de la compétition, les coéquipiers de Vincent Collet ont perdu à cinq reprises (en sept matchs) le troisième quart-temps. Au total, c'est un différentiel de 26 points en leur défaveur qu'ils ont encaissé dans le troisième acte (137-111). En huitièmes et en quarts de finale, cela a failli être fatal aux vice-champions olympiques avec notamment un 19-0 encaissé contre la Turquie et un 17-3 face à l'Italie.
"Ce sont des moments pendant lesquels on perd un peu notre 'flow'. Ça vient souvent de l'attaque, décrypte Rudy Gobert, en conférence de presse, à la veille de la demi-finale. On se démarque moins bien, on est moins connectés et derrière on a de mauvais shoots ou bien on perd des ballons. Ça offre aux équipes en face des paniers faciles car il est très difficile de défendre après des pertes de balles." Les chiffres confirment l'analyse du triple meilleur défenseur de la NBA (2018, 2019 et 2021) puisque les Bleus ont été contenus à moins de douze points dans le troisième quart-temps contre l'Allemagne (12), la Lituanie (10), la Bosnie-Herzégovine (8) et la Turquie (6).
Contrôler Mateusz Ponitka
Dans le coup de tonnerre qu'a été la victoire polonaise face à la Slovénie (90-87), mercredi, en quarts de finale, un homme a crevé l'écran : Mateusz Ponitka. L'arrière du Zénit Saint-Petersbourg a sorti une prestation majuscule avec un triple-double : 26 points, 16 rebonds et 10 passes décisives. Il avait déjà réalisé une grosse partie face à l'Ukraine (94-86), en huitièmes de finale, avec 22 points, neuf rebonds et six passes. Grâce à sa vitesse et sa lecture du jeu, il est la plaque tournante de son équipe. Terry Tarpey III et Timothé Luwawu-Cabarrot auront pour mission de limiter son influence.
À ses côtés, deux autres joueurs sont bien connus du championnat de France. A.J. Slaughter, un Américain naturalisé, a fait les beaux jours de Cholet, Chalon-sur-Saône, Strasbourg et l'ASVEL avec qui il avait remporté le titre national en 2019. À 35 ans, l'arrière n'est plus aussi saignant mais marque tout de même 14,3 points par rencontre sur la compétition. Enfin, la belle histoire porte le nom d'Aaron Cel. International polonais depuis 2014, le natif d'Orléans a porté le maillot de l'équipe de France avec les sélections de jeunes, des moins de 16 ans aux moins de 20 ans. "Si ça va être le plus grand match de ma vie ? Oui. C’est magique pour moi, c’est un rêve, d’autant plus pour mon dernier tournoi", a déclaré sur BeBasket celui qui prendra sa retraite internationale à l'issue de l'Eurobasket.
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