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Cinq raisons de croire au sacre bleu

Malgré trois défaites depuis le début de l'Euro en Slovénie, l'équipe de France se trouve qualifiée pour les quarts de finale. Ce soir, elle sera opposée à la nation hôte, elle aussi battue à trois reprises. Les Français ont pourtant bien des arguments pour viser encore la plus haute marche du podium européen. En voici cinq raisons.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Les Français unis avec Diot, Gelabale, Parker, Diaw et de Colo

1. L'absence de match plein

Depuis le début de la compétition, l'équipe de France joue sur courant alternatif. De bons passages offensifs, de très bonnes séquences défensives, des mi-temps convaincantes comme la première contre la Lettonie, mais jamais le collectif n'a carburé à son maximum durant quarante minutes. Jamais les cadres du groupe n'ont été à leur maximum en même temps. Après avoir assuré l'essentiel jusque-là, les Français savent qu'ils n'ont plus le droit à l'erreur désormais. "La pré-saison est terminée", scande Nicolas Batum. La mauvaise copie collective rendue lors du match contre la Serbie dimanche a certainement provoqué une prise de conscience, voire titillé la fierté des joueurs.

2. Le réveil attendu de Batum

Nicolas Batum est devenu la saison dernière l'un des cadres de Portland, avec son rutilent contrat (46 millions de dollars sur quatre ans). Avec la frustration née de l'épopée inachevée aux JO de Londres, il devait prendre les rênes de l'équipe de France à cet Euro, avec Boris Diaw et Tony Parker. Il le voulait, l'avait annoncé. Cela n'est pas encore arrivé. Les 17 points contre la Grande-Bretagne et les 19 contre la Lettonie ne peuvent masquer son insuffisant apport offensif, né d'une maladresse criante en début de compétition. Si son influence défensive est grandissante, il ne peut se contenter de cela. Joueur estampillé NBA, habitué à la pression, Nicolas Batum doit être l'un des gros scoreurs des Bleus dès les quarts de finale. Il le sait, et scande depuis quelques jours que la récréation est terminée. A lui de le montrer sur le terrain, pour redonner de la variété au jeu offensif tricolore.

3. Un jeu intérieur qui pèse

Les forfaits de Noah, Traoré, Séraphin, Mahinmi avaient sinistré la raquette française avant la compétition. Alexis Ajinça lui a redonné de belles couleurs. Avec une moyenne de 10.9 points par match et 6.5 rebonds, l'intérieur de Strasbourg a apporté beaucoup de solutions à Vincent Collet qui le connaît bien pour le diriger dans le club alsacien. Ses 2.15m et sa combativité l'ont transformé en joueur essentiel de cette équipe de France. Avec Joffrey Lauvergne dynamique et accrocheur, et la densité de Florent Piétrus et Boris Diaw (10pts par match, près de 4 rebonds et 3.4 passes) notamment en défense au poste 4, la France a existé dans son jeu intérieur. Sans être devenu pour autant son point fort, et sans empêcher certains pivots adverses de briller, comme le Serbe Krstic. Si Johan Petro, en retrait, hissait son niveau, la raquette française deviendrait encore plus embêtante pour ses adversaires.

4. Un banc qui joue son rôle

Cela fait longtemps que l'équipe de France dispose d'un cinq majeur de conquête. Mais elle a souvent pêché en raison du manque de rotations valables. Depuis le début de l'Euro, ce n'est pas le cas. Outre Joffrey Lauvergne (4.3 pts par match, 3.1 rebonds), Antoine Diot (4.4pts de moyenne par match à 57% à 3pts, 2.1 rebonds et 1 passe) et Nando De Colo (8.8pts par match dont 42% de réussite à 3pts, 1.9 rebonds), en position de meneur ou d'arrière, ou de Florent Piétrus, Vincent Collet dispose de plusieurs solutions de repli de premier ordre, en attaque comme en défense. Leurs performances ont offert du repos aux autres cadres, sans que la performance soit altérée. Thomas Heurtel a également apporté un soutien dans la rotation au poste de meneur, même s'il n'a pas toujours été clairvoyant. Seul Charles Kahudi, très peu utilisé, et Johan Petro, pas transcendant, n'ont pas encore apporté à la France. 

5. Une opposition également inconstante

Avec l'absence des nombreuses stars (P. Gasol, Kirilenko...), la hiérarchie de cet Euro n'est pas aussi clairement établie qu'en 2011. Parmi les quarts de finaliste, aucune équipe n'a pu rester invaincue depuis le début de la compétition. Seule l'Italie était sortie vierge de revers du 1er tour, avant de tomber à deux reprises au 2e tour. Même les doubles champions d'Europe en titre espagnols ont gagné leur ticket pour les quarts d'extrême justesse, se retrouvant face à la Serbie dans cet ultime sprint, tandis que les shooteurs-fous de la Lituanie défieront les Italiens. Avec son lot de calculs lors des derniers matches, difficile de déterminer le grand favori à l'aube de ces quarts. C'est maintenant que tout se joue, maintenant que les vrais visages doivent apparaître. Pour la France comme pour les autres, les compteurs sont remis à zéro.

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