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Mondial de basket : Pas de finale pour la France, étouffée par l'Argentine

L'équipe de France ne disputera pas sa première finale de Coupe du monde, après avoir été battue largement par l'Argentine (80-66) en demi-finale de la Coupe du monde en Chine. Dominés par des Argentins plus réalistes, mieux organisés et plus physiques, les Français sont passés totalement à travers ce match. Symbole de ce naufrage tricolore: les 23% de réussite à 3pts des Bleus, alors qu'ils tournaient à 52% depuis le début de la compétition.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Le rêve est passé. Il n'a pas duré très longtemps. Pour rivaliser avec l'Argentine, il fallait éviter qu'elle joue ses contres, et il fallait les déplacer en défense. La France a commencé la rencontre en faisant tout le contraire. Après les deux premiers points de la rencontre marqués par Frank Ntilikina au bout de 30 secondes, les Bleus ont en effet encaissé dix points de rang dans les trois minutes qui ont suivi. Dont 7 par le toujours intenable Luis Scola, malgré ses 39 ans. L'ancien joueur de Houston se chargeait même de réaliser un "coast to coast" juste après que Rudy Gobert ait été contré par Marcos Delia, alors qu'Evan Fournier s'entêtait à tenter des shoots sans avoir enclenché de mouvement collectif. Du coup, le meilleur marqueur français de la compétition (21 points par match) était fanny.

Après 4 minutes, Vincent Collet posait son premier temps-mort. Il changeait son cinq: Albicy remplaçait Ntilikina, De Colo Fournier et Labeyrie prenait place dans la raquette en lieu et place de Gobert. Plus dynamique, la France reprenait un peu pied avec un 3 points de Labeyrie, puis un premier panier marqué enfin par Fournier après 7'30 de jeu. Un deuxième tir primé de Labeyrie ramenait la France à deux longueurs (14-12). A l'issue de ce premier quart-temps, l'écart était réduit (21-18), avec une nette domination argentine au rebond (10 contre 5).

Ntilikina sort du lot

Avec un cinq majeur plus petit, en laissant Rudy Gobert sur le banc, les Français revenaient en impulsant enfin leur jeu. Sur un lay-up de Fournier, ils recollaient à une longueur (23-22), et sur une passe géniale et lumineuse de De Colo pour Lessort dans la raquette, ils prenaient l'avantage (24-23). Mais d'un coup, les Bleus repartaient dans leurs travers: de la précipitation en attaque, un manque de construction, de la maladresse et au bout du compte, l'Argentine se régalait dans ce jeu moins structuré et plus rapide. Du coup, la France encaissait un 6-0 (29-24). Il fallait s'en remettre à un Frank Ntilikina pour inscrire de nouveau des points, après plus de trois minutes d'échecs et de frustrations (31-26). Le joueur des Knicks était encore là pour ramener un peu plus son équipe à deux points (34-32) à moins d'une minute de la fin de cette première période. Mais une dernière action, symbole de ce match, venait contrecarrer ce retour: un shoot à 3pts raté par Batum, un rebond offensif arraché dans les mains de Gobert, et Campazzo envoyait un tir impossible, qui rentrait pour trois nouveaux points et offrir sept longueurs d'avance aux siens (39-32) à la pause. A ce moment du match, le jeu collectif tricolore se réduisait à seulement 4 passes décisives en 20 minutes.

Dans le 3e quart-temps, l'équipe de France tentait d'entretenir l'espoir. Mais lorsqu'Andrew Albicy, à sa deuxième tentative, rentrait un panier à 3pts (42-35), il était imité quelques minutes après par Luca Vildoza dans le même exercice (45-35). Dominé physiquement par une Argentine plus accrocheuse, plus bagarreuse, plus rapide et simplement plus forte, la France s'enfonçait petit à petit. Rudy Gobert, si impressionnant contre les Etats-Unis, n'était jamais servi dans de bonnes conditions. Du coup, après trente minutes de match, il était toujours coincé à un petit point. Symbole de cette incapacité à profiter de sa taille supérieure: ce dunk qu'il ratait, et qui offrait une contre-attaque aux adversaires. A (60-48) à la fin du 3e quart-temps, la messe était pratiquement dite.

A cinq minutes de la fin du match, l'écart n'était plus que de 5 points (65-57). Mais rien ne tournait dans le bon sens. Sans révolte, sans solution, les Bleus subissaient. Quatre ans après avoir échoué à accéder à la finale, la France voyait encore son rêve de première finale mondiale s'éteindre en demi-finale. Pour la quatrième fois en autant de duels en Coupe du monde contre l'Argentine, elle s'incline. Il lui reste à retrouver l'énergie contre l'Australie pour aller chercher, comme en 2014, une médaille de bronze.

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