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Mondial 2019 : Pour les Bleus, la parole est à la défense

Dimanche face à l'Allemagne (14h30), l'équipe de France lancera à Shenzhen sa Coupe du monde en Chine. Avec une sélection renforcée de Batum et Gobert mais aussi de spécialistes défensifs, Vincent Collet visera d'abord à ne pas revivre les cauchemars défensifs qui avaient conduit à la piteuse élimination en huitième de finale du dernier Euro, en 2017.
Article rédigé par Théo Gicquel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Ça aurait pu être Elie Okobo, Timothé Luwawu-Cabarrot, Edwin Jackson ou Guerschon Yabusele pour une équipe de France résolument offensive. Ce sera finalement Andrew Albicy, Frank Ntilikina, Axel Toupane ou Mathias Lessort, tous spécialistes de la défense.

Après le fiasco de l'Euro 2017, Vincent Collet a fait son choix : exit le feu d'artifice offensif, place à une forteresse peinte de bleu pour la Coupe du monde, qui débute dimanche. Privés de leurs piliers Nicolas Batum et Rudy Gobert il y a deux ans, les Bleus avaient pris l'eau sous les arceaux, encaissant 84 points de moyenne en 6 matches, avant de céder contre l'Allemagne de Dennis Schröder en huitième de finale (84-81). 

Plusieurs spécialistes défensifs

Collet a donc tranché. Avec au moins un spécialiste défensif à chaque poste, le sélectionneur veut remettre les barbelés pour donner une identité à cette équipe encore orpheline du talent offensif naturel et du leadership de Tony Parker.

Les matches de préparation ont fait office de premier révélateur, et un cinq majeur Ntilikina-Fournier-Toupane-Batum-Gobert donne déjà des sueurs froides aux Allemands. Même si pour leur dernière sortie, les Bleus ont réalisé une dernière sortie poussive face à une Serbie avec le frein à main et privée de Bogdanovic et Bjelica (56-61).

"On a été cohérents en première mi-temps en défense (23 points encaissés). On a perdu moins de ballons. On a progressé, depuis le début, dans pas mal de secteurs. Mais ce n'est pas suffisant. Il en reste beaucoup à faire pour réussir une belle Coupe du monde.", tempérait le sélectionneur Vincent Collet à L'Equipe.(Nouvelle fenêtre)

Plus tôt, dans la préparation, les Bleus avaient pourtant posé des bases défensives intéressantes, comme face à l'Argentine, limitée à 29 % au tir. "Je pense que c’est le point fort de l’équipe. Encore plus depuis que nous avons perdu Adrien Moerman et Thomas Heurtel qui étaient des très fort joueurs offensifs. Cela nous oblige encore plus à nous concentrer sur la défense. Après, l’Argentine était sans doute aussi fatiguée par ses 3 matchs en 3 jours avec peu de rotations mais il ne faut pas minimiser notre performance. Nous avons respecté nos principes défensifs.", se félicitait Matthias Lessort, (Nouvelle fenêtre)MVP de la rencontre avec 13 points à 100%, 5 rebonds et 3 interceptions.

Avec Lessort et Labeyrie dans la raquette et Albicy, Ntilikina, Lacombe et Toupane à l'extérieur, la France a pris un virage fortement défensif, avec des joueurs de devoir et athlétiques pour jouer en transition. "Mon rôle est d’apporter de l’énergie en sortie de banc, du rythme en défense comme en attaque, courir et mettre des shoots ouverts.", expliquait Toupane(Nouvelle fenêtre) après son bon match face au Monténégro. Mais elle ne pourra donner sa pleine mesure que si son capitaine Nicolas Batum et Rudy Gobert, double meilleur défenseur NBA en titre, répondent présent. 

Fournier, De Colo et Batum esseulés en attaque

Eux auront une responsabilité supplémentaire qui incombe à leur statut de cadre : alimenter la marque de l'autre côté. Avec autant de spécialistes défensifs, Nando de Colo, Evan Fournier et Nicolas Batum auront la lourde tâche de marquer l'essentiel des points des Bleus en Chine. 

Fournier, appelé à devenir le leader offensif, a rassuré lors de la préparation. Il n'a réalisé que deux matches sur huit en dessous des 10 points (3 points face à l'Argentine, 7 face à la Serbie), et a même pris un coup de chaud face à l'Italie (29 points). Toujours dans un rôle de facilitateur, Batum a connu des difficultés à l'allumage avec six premiers matchs à moins de 10 points, mais sa fin de préparation a été plus rassurante. Quant à De Colo, absent des deux premiers et du dernier match, son expérience devrait lui permettre de monter en puissance malgré une prépa tronquée.

Reste donc à trouver l'alchimie et la constance entre les deux côtés du terrain. Face à l'Allemagne dimanche, puis la Jordanie et la République dominicaine, les leaders auront à coup sûr du déchet en attaque. Mais avec une telle assise défensive, la marge d'erreur devrait être plus grande. Premier test grandeur nature face à l'Allemagne, son dernier bourreau à l'EuroBasket.

Le calendrier des Bleus : 

Dimanche 1er septembre : France-Allemagne (Shenzhen, 14h30)
Mardi 3 septembre : Jordanie-France (Shenzhen, 14h30)
Jeudi 5 septembre : République Dominicaine-France (Shenzhen, 14h30)

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