Boris Diaw, basketteur modèle, photographe, navigateur et gastronome
Ballon en main, il était un régal pour les puristes, l'incarnation du joueur complet. Grand (2,03 m), costaud, technique, adroit, cet ailier fort, capable de jouer à plusieurs autres postes, avait surtout une incomparable science du jeu, qui n'excluait pas l'esthétique. Un jour à la télévision, le légendaire joueur américain Bill Walton avait même comparé son jeu à... la musique de Beethoven. Ses qualités de "couteau-suisse" du basket lui ont permis de faire l'une des plus belles carrières d'un Français en NBA, longue de 14 saisons. Seule celle de son grand ami Tony Parker, avec qui il a partagé tant de fois le maillot de l'équipe de France, la surpasse.
14 ans en NBA
Sa trajectoire américaine, commencée en 2003 après sa formation à Pau-Orthez (et un titre de champion de France), l'a conduit des Atlanta Hawks, sa première franchise, au Utah Jazz, sa dernière, en passant par les Phoenix Suns et les Charlotte Bobcats. C'est avec les San Antonio Spurs qu'il a connu, en 2014, la consécration d'un titre de NBA aux côtés de Parker, rencontré dès l'adolescence à l'Insep. Diaw n'était pas du genre à se mettre en avant. Certains regrettaient même que son altruisme confine parfois à l'effacement. Ses qualités étaient telles qu'on aurait voulu qu'il soit une locomotive, alors qu'il a toujours préféré faire le lien entre les wagons, être celui qui fluidifie le jeu, bonifie ses partenaires avec ses passes et ses écrans et ne prend que les shoots nécessaires. Un vrai manuel vivant du basketteur.
Capitaine exemplaire des Bleus, Boris Diaw a toujours été d'une fidélité sans faille au maillot. Il n'a jamais décliné une sélection et sa contribution aux cinq médailles françaises, quatre à l'Euro (or en 2013, argent en 2011 et bronze en 2005 et 2015) et une au Mondial (bronze en 2014), a été décisive. C'est avec lui et des camarades de promotion comme Florent Piétrus et Michael Gelabale que la France est devenue une puissance du basket. Il a égalé en juin le nombre de sélections de sa mère (247 capes), Elisabeth Riffiod, l'une des meilleures joueuses françaises de l'Histoire, mais il ne battra pas le record d'Hervé Dubuisson (259). Boris Diaw avait créé la sensation l'été dernier en annonçant son arrivée à Levallois, un modeste club de ProA entraîné par son vieil ami de Pau-Orthez Frédéric Fauthoux. Il a fait une honnête dernière saison mais n'a jamais reçu le coup de fil qu'il attendait d'une franchise de NBA.
Une foule de projets
"Babac", de son deuxième prénom Babacar, ne devrait avoir aucun mal à occuper son temps car il regorge de projets: par exemple faire le tour du monde à la voile (il était ces dernières semaines dans un périple en Méditerranée) et même aller dans l'espace. Il s'est déjà lancé dans diverses affaires, à but lucratif ou pas, comme l'achat d'un hôtel de luxe à Pau (avec notamment l'écrivain Frédéric Beigbeder) ou l'organisation de camps de basket pour les jeunes au Sénégal, le pays de son père. Il a aussi investi dans la production de vin dans le Bordelais. En dehors des salles de sport, Diaw est un homme à la riche personnalité. Photographe et vidéaste passionné, il est aussi un gastronome doté d'un solide coup de fourchette, à tel point que les San Antonio Spurs avaient inclus dans son contrat une prime... s'il évitait de prendre du poids.
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