Basket 3x3 : un an et demi après sa création, le club de Paris se fait une place au sein de l'élite mondiale

C’est la belle histoire du basket 3x3 français. Créé il y a tout juste un an et demi, le club de Paris va jouer, du vendredi 8 au samedi 9 novembre à Jeddah (Arabie saoudite), sa première finale du World Tour, une compétition réunissant les 14 meilleures équipes professionnelles de 3x3. Première équipe française à atteindre ce niveau de compétition depuis la création du circuit mondial en 2012, le club parisien connaît une ascension fulgurante qui n’est en rien le fruit du hasard.

Dès sa création en juillet 2022, l’équipe parisienne a immédiatement affiché de hautes ambitions. Vincent Fauché, un des joueurs de l’équipe, le reconnaît : participer à la finale du World Tour est, depuis le début, "un objectif majeur". L’an dernier, le coup n'était déjà pas passé loin. Finaliste du Master (plus haut niveau de tournoi) de Maastricht en septembre, l’équipe avait fini dans le top 15 mondial alors qu’elle n’avait pris part qu’à la moitié de la saison.

De quoi impressionner, surtout quand on sait que les six joueurs de l’équipe, Alexandre Aygalenq, Paul Djoko, Vincent Fauché, Jules Rambaut (blessé en 2022 et remplacé par Sylvain Sautier), Franck Segula et Alex Vialaret, recrutés via un appel à candidature, étaient tous issus du 5x5.

"Il a fallu qu’on s’adapte aux spécificités du 3x3. Les matchs durent seulement 10 minutes mais l’intensité est plus élevée. On a 12 secondes pour attaquer ou défendre contre 24 en 5x5, ça va très vite", explique Vincent Fauché. "Sur ce plan, notre première saison nous a servi d’apprentissage. On a gagné de l’expérience et depuis, on a progressé à la fois sur le plan individuel et collectif. On a gagné en intensité, on est plus physique aussi car on a cette fois eu une vraie préparation physique de trois mois avant le début de la saison", précise l'ancien espoir du CSP Limoges.

La Fédération française de basket-ball, véritable atout

Derrière ces récentes améliorations qui ont permis à l’équipe de percer sur le devant de la scène cette année, avec une victoire au Master de Wuxi (Chine), le 5 novembre, face aux n°1 mondiaux serbes de Ub Huishan, le club peut se targuer d’avoir une base solide, qui a sans nul doute permis sa progression express. Depuis ses débuts, le 3x3 Paris peut notamment compter sur le soutien infaillible de la Fédération française de basket-ball (FFBB), qui est tout simplement la créatrice du club.

Objectif de l’institution à travers ce projet : permettre à la France, en vue des JO, de progresser au classement mondial du 3x3 (qui évolue en fonction des points accumulés par les 25 meilleurs joueurs de chaque pays) et lancer un mouvement de professionnalisation. Lors de sa création à l'été 2022, "la France était un des seuls pays qui n’avait pas d’équipe professionnelle qui tourne sur le circuit mondial", se souvient Karim Souchu, l’entraîneur de l’équipe.

Au quotidien, la fédération se mue en support logistique. "On peut vraiment remercier la Fédé, confie Vincent Fauché, ils nous mettent dans des conditions parfaites en gérant les hôtels, les transports… Nous, on peut se concentrer sur l’aspect sportif. C’est un avantage par rapport à d’autres clubs". Coût estimé du fonctionnement de l’équipe : "un million d’euros annuel, assumé par la FFBB et l’Agence nationale du sport", pouvait-on lire dans le dossier de presse présentant le club de 3x3 Paris, publié le 1er juillet 2022.

Un groupe solide et solidaire

Parmi les dépenses, le salaire des joueurs. Ces derniers bénéficient d’un salaire fixe et perçoivent l’intégralité des "prize money" remportés sur les tournois afin qu’ils se concentrent uniquement sur le World Tour. En contrat jusqu’en juin 2024, aucun des joueurs n’a quitté l’effectif depuis le début de l’aventure, il y a un an et demi. "Cela permet de créer des automatismes", constate Karim Souchu. Avec une équipe 100% française, la cohésion est aussi "facilitée" selon Vincent Fauché. "On l’a remarqué face à des équipes en Chine qui ont investi sur des joueurs étrangers et qui alignent des joueurs de différentes nationalités", analysent-ils.

Autant d’éléments qui ont permis à l’équipe d’atteindre son "objectif majeur" en moins de deux ans. Lors de ce tournoi, il faudra d’abord sortir des "play-in", sortes de phase préliminaire. Face aux équipes de Jeddah et San Juan (Porto Rico), Paris devra s’imposer pour rejoindre le tour principal, composé des onze meilleures équipes de la saison. Et se donner le droit de rêver à un premier titre.