Arras renverse Bourges
Thibaut Petit (entraîneur d'Arras): "Notre plus belle victoire, c'est d'y avoir cru jusqu'au bout. On n'a jamais lâché. Au départ, peut-être juste pour ne pas être ridicule. Avant le match, je leur avais demandé de montrer qu'on n'était pas si mauvais que ça, que Bourges n'avais pas gagné d'avance.Quelle joie de vivre ça. Je suis très fier des filles."
Le trophée tendait les bras à Bourges, le champion de France en titre, affublée logiquement de l'étiquette de favori, et qui a bien mené sa barque, comme attendu dès l'entame du match. Les Berruyères pensaient avoir fait la différence dès les premières minutes, en s'appuyant sur l'incroyable adresse extérieure de l'arrière américaine Cathy Joens (4 sur 4 à trois points dans le premier quart-temps).Au bout de dix minutes, l'écart était de 26 à 13 et l'affaire semblait pliée. En resserrant leur défense, les Nordistes ont tout de même réussi à s'adjuger le deuxième quart-temps (11-7), l'adresse des Berruyères ayant soudainement chuté. L'écart est un instant monté à 18 points dans le troisième quart-temps, mais Arras a continué à s'accrocher grâce à deux paniers primés de Sabrina Reghaissia et Gabriella Marginean (52-41, 30e).
Valérie Garnier (entraîneur de Bourges): "On n'a pas su les respecter comme elles le méritaient. On a laissé la porte ouverte, elles se sont engouffrées dedans avec beaucoup d'énergie. L'humilité fait partie de notre sport. Mentalement, on n'était pas prêt à vivre ça."
Bourges se contentait de gérer mais n'affichait plus la même concentration, perdant un nombre incalculable de ballons dans le quatrième quart temps, en ne parvenant plus à trouver la mire. Du coup, les filles d'Arras s'enhardissaient au fur et à mesure qu'elle grignotait un peu de leur retard. Un nouveau nier primé de Reghaissia les ramenaient à cinq longueurs. La défense berruyère a commencé à se fissurer et l'énergie au rebond d'Alexandra Tchangoué a changé le cours du match. C'est Reghaissia, nommée MVP (meilleure joueuse) du match, avec ses 19 points et 4 rebonds, qui a fait définitivement pencher la balance en faveur d'Arras, à 50 secondes de la fin, sur un nouveau tir primé. Les filles e Bourges, médusée, ne pouvaient que constater les dégâts, et pouvaient s'en vouloir d'avoir dilapidé un avantage conséquent dans un match qu'elles avaient en main, par manque de lucidité et de concentration, ou par excès de confiance. Le contraste était saisissant avec une équipe d'Arras que tout le monde prédisait battue d'avance (surtout en l'absence de sa meilleure marqueuse et rebondeuse Pauline Akonga et et sa meilleure passeuse Leilani Mitchell, repartie aux Etats-Unis) mais qui a su trouver beaucoup d'abnégation et d'envie pour s'imposer.
Sabrina Reghaissia (intérieure d'Arras): "Personne ne nous attendait. C'est ce qui nous a le plus motivées. On les fait déjouer. Si vous les attaquez à leur rythme, vous perdez. On s'était fixé comme objectif de jouer vite. On n'a jamais lâché, car on le voulait vraiment. On n'est pas arrivé là par hasard, on s'est battu. Quand on joue sans pression, c'est là qu'on est le mieux. Pour nous être en finale, c'était déjà une victoire. Ca fait vraiment plaisir de faire tomber Bourges sur le parquet de Bercy."
Céline Dumerc (meneuse de Bourges): "On s'est peut-être un peu relâché. Elles méritent leur victoire. Je suis triste pour l'équipe, celà aurait été un joli finish. On a manqué d'humilité. Il y a de notre responsabilité, mais elles ont aussi été le chercher. Elles ont fait vivre le ballon. Elles se sont amusées."
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