Barrages: L'Ukraine, le maudit
La star
Andreï Iarmolenko. A 23 ans, il a endossé les habits du sauveur lors de ces éliminatoires. S'il est resté muet lors des scores fleuves contre le Monténégro (4-0) ou San Marin (9-0), il ne l'a pas été lors des matches décisifs. Après deux nuls et une victoire, il a été le premier à montrer le chemin lors de la victoire en Pologne (3-1) en mars dernier. Idem lors de la venue de la Moldavie (2-1), puis lors de la réception de la Pologne (1-0) le 11 octobre dernier. Avec quatre réalisations, e natif de Saint-Pétersbourg, arrivé en Ukraine dès 3 ans, est le co-meilleur buteur de sa sélection. Formé au Dynamo Kiev depuis qu'il a 13 ans, champion d'Europe des moins de 19 ans en 2009 avec l'Ukraine, il a rapidement été surnommé le "nouveau Sheva", en référence à un autre ancien du Dynamo, Andreï Chevtchenko. Mais il veut faire mieux que l'ancien capitaine de la sélection, battu en barrages du Mondial-1998, de l'Euro-2000, du Mondial-2002 et du Mondial-2010, et qui n'a participé qu'à une seule Coupe du monde, en 2006 (élimination en quarts de finale contre le futur champion italien). Malgré son mètre quatre-vingt-neuf, il est doté d'une belle vitesse et surtout d'une excellente technique. Placé sur le côté droit, il adore dribbler (la roulette est l'un de ses pêchés mignons) et rentrer dans l'axe où son pied gauche devient un danger extrême pour les défenses.
La force
Sa solidité. Depuis que Mikhaïl Ivanovich Fomenko a pris la succession du mythique Oleg Blokhine à la tête de la sélection ukrainienne, celle-ci ne perd plus. Huit victoires, deux nuls, et lors des 7 matches de qualification, 33 buts inscrits et 2 encaissés (il est vrai avec les matches aller et retour contre San Marin). En remettant une base défensive forte, avec notamment deux milieux défensifs (dont l'inoxydable capitaine Timotchouk) devant son arrière-garde, le sélectionneur a trouvé le bon équilibre. Et il s'appuie sur une ossature qui évolue dans quatre clubs: le Shakhtar Donetsk, le Dynamo Kiev, le Metalist Kharkiv et le FC Dnipro Dniepropetrovsk.
La faiblesse
Malgré la montée en puissance sur la scène européenne des clubs ukrainiens (le Shakhtar vainqueur de la Ligue Europa en 2009, le Dynamo Kiev demi-finaliste la même année), les Ukrainiens n'ont pas encore l'expérience des compétitions internationales. Et leurs clubs ayant de plus en plus d'atouts financiers pour les retenir, ils sont de moins en moins nombreux à s'aguerrir à l'étranger. Dans le groupe, seul l'ancien du Bayern Munich, Timotchouk, évolue au Zenit St-Petersbourg. Et l'Histoire récente (éliminations lors des 4 derniers barrages disputés) montre bien cette relative fragilité lorsque le niveau monte d'un cran.
Le parcours en qualifications
Deuxième du groupe H derrière l'Angleterre avec 6 victoires, 3 nuls et une défaite pour un total de 21 points. Vingt-huit buts marqués pour quatre encaissés. C'est la cinquième meilleure attaque des qualifications du Mondial, zone Europe, ayant tiré profit de la présence notamment de San Marin dans ce groupe.
Le chiffre
Zéro. En sept affrontements avec la France dans toute l'Histoire (depuis 1999), l'Ukraine n'est jamais sortie victorieuse du terrain. Elle a tout de même récolté trois matches nuls contre les Bleus.
Les cinq précédents face-à-face
Ukraine - France 0-2 à Donetsk le 15 juin 2012 en phase de poules de l'Euro
Ukraine - France 1-4 à Donetsk le 6 juin 2011 en amical
Ukraine - France 2-2 à Kiev le 21 novembre 2007 en qualifications pour l'Euro
France - Ukraine 2-0 au Stade de France le 2 juin 2007 en qualifications pour l'Euro
France - Ukraine 1-0 au Stade de France le 6 juin 2004 en amical
Le match marquant
Le dernier duel entre les deux équipes remonte à moins d'un an et demi. A l'Euro-2012 organisé en Pologne et en Ukraine, l'équipe de France se présente sans certitude, mais avec l'obligation de s'imposer. Lors de son premier match, elle a concédé le match nul (1-1) contre l'Angleterre. Pour éviter le match couperet contre la Suède, les Bleus de Laurent Blanc doivent déjà franchir un obstacle de taille: un orage terrible qui s'abat sur Donetsk, interrompant le match dès la 5e minute et durant près d'une heure. Il faut attendre pratiquement l'heure de jeu pour que la France trouve enfin la solution, par deux passes de Benzema pour Ménez (53e) et Cabaye (56e), qui inscrit son premier but sous le maillot tricolore. Cette victoire est la première des Bleus dans une phase finale internationale depuis la demi-finale gagnée contre le Portugal (1-0) au Mondial-2006.
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