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Bachelot tance les Bleus et calme la FIFA

Après l'annonce de la démission de Jean-Pierre Escalettes, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports, a voulu donner quelques gages à la Fédération internationale. "En aucun cas, le politique ne saurait faire ingérence dans la gouvernance des instances sportives", a-t-elle déclaré devant les députés de la Commission des Affaires culturelles et de l'Education. En revanche, elle a été beaucoup plus cinglante avec l'équipe de France.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Bachelot : " Les Bleus ont terni l'image de la France"

La démission annoncée de Jean-Pierre Escalettes a fait du bien. Alors que la Fédération internationale (FIFA) a multiplié les appels à la non-ingérence des politiques dans les fédérations nationales, Roselyne Bachelot a ainsi pu baisser d'un ton. "Je veux lever tout malentendu. En aucun cas, le politique ne saurait faire ingérence dans la gouvernance des instances sportives", a déclaré la ministre de la Santé et des Sports. Qu'aurait-elle dit si le président de la FFF n'avait pas annoncé sa démission hier ? On ne le saura jamais. Mais l'homme a certainement enlevé une épine du pied au gouvernement français, rappelé à l'ordre durant le week-end par le secrétaire général de la FIFA et ce matin par son président, Sepp Blatter. "Le président de la Fédération française n'a pas été soumis à despressions", a-t-elle déclaré. "A aucun moment, je ne lui ai demandé sadémission car justement sa nomination relève d'un processusdémocratique. Il n'a pas été nommé par le gouvernement."

Désormais en passe d'avoir un nouveau dirigeant, la FFF n'est plus pris entre deux feux: la pression des politiques français, et celle de la FIFA. Face aux élus de la Commission des Affaires culturelles et de l'Education de l'Assemblée nationale, la ministre des Sports a donc fait dans le diplomatique. Sans pour autant revenir en arrière: "Je m'attache à préserver la fédération de toute forme d'ingérence mais je resterai extrêmement attentive aussi à ce qu'elle respecte scrupuleusement ses statuts dans la période actuelle". Et de revenir sur une fin de semaine dernière très agitée: "Ce que j'ai simplement dit, car la situation devenait difficile du fait de la pression médiatique, c'est que sa démission allait devenir inéluctable. Ce n'était pas une pression mais une constatation. Les rappels à l'ordre de la Fifa ne valent pas pour la France. Il n'a jamais été question de mettre la Fédération française sous tutelle et que nous intervenions dans le fonctionnement de la fédération."

Première à s'exprimer devant les députés, elle a ainsi donné le ton à la veille de l'audition de Raymond Domenech et de Jean-Pierre Escalettes. Et elle est entrée dans le vif du sujet, venant contredire les propos de certains joueurs qui se sont exprimés publiquement depuis l'élimination: "J'ai vu des joueurs qui fonctionnent en autarcie, coupés de la Fédération et de leur équipe technique", a déclaré Mme Bachelot, présente au camp de base des Bleus en Afrique du Sud, à Knysna, au plus fort de la crise (exclusion d'Anelka, grève de l'entraînement). J'ai vu aussi un sélectionneur (Raymond Domenech, ndlr) en difficulté, qui n'avait plus d'autorité sur ses troupes. J'ai vu enfin des responsables fédéraux dépassés et désorientés par le cours des événements. La crise que nous avons connue, ce n'est pas la crise du football français, celui-ci fonctionne bien. La crise que nous avons connue en Afrique du sud, c'est la crise de l'équipe de France."  En revanche, elle refuse de lier ce fiasco aux salaires des joueurs: "Dire que l'échec de l'équipe France est un échec du football fric, c'est un contre-sens et quelque chose de simpliste".

Et de conclure plus largement, sorte de prémisse des états-généraux du sport: "Le mode de gouvernance des grosses fédérations et de celles abritant un secteur professionnel structuré en ligue doit être étudié et sûrement repensé. Mais la spécificité du modèle fédéral doit être préservée".

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