Aviron - Mondiaux - Un quatre français en argent
Un seul bateau a été récompensé samedi, le quatre de couple poids léger, un bateau non olympique. Ils avaient manqué le podium l'année dernière pour quelques centièmes. Cette fois, Alexandre Pilat, Pierre-Etienne Pollez, Stany Delaire et Frédéric Dufour sont montés sur "la boîte". Ils se sont posés sur la deuxième marche, une fois de plus. Et pourtant ! Les quatre garçons ont réussi l'exploit de battre les Italiens (4e), nonuples champions du monde en titre, mais ont échoué à glaner le titre qu'ils n'ont jamais eu et qui est revenu aux Allemands. "On a basé notre course sur les Italiens. Ca a été la course parfaite avec eux. Mais on n'a pas gagné. C'est dommage", a souligné Dufour, le doyen (34 ans) de la coque Dufour, qui n'a jamais connu l'or, a tout de même apprécié cet argent et c'est les larmes aux yeux qu'il a expliqué être "le papa du bateau" après être celui depuis deux mois d'une petite Laureline. Delayre, lui, était bien content d'accrocher une première médaille à son jeune palmarès."Elle est belle, cette médaille. C'est quelque chose d'exceptionnel de battre les Italiens. Mais on n'a pas réussi à aller chercher les Allemands", a expliqué le rameur de 23 ans qui a été inspiré par "son copain, son idole", Julien Desprès, médaillé d'or vendredi en quatre de pointe.
Le deux de pointe d'Adrien Hardy, champion olympique et double champion du monde, et Sébastien Lenté a terminé sans surprise à la sixième et dernière place alors qu'ils étrennaient leur association. Après 18 ans passés en couple, auréolés des plus beaux titres, Adrien Hardy est passé cette saison en pointe avec l'envie de gagner encore. Avec pour objectif une place en finale, il avait rempli son contrat mais il aurait aimé partir le coeur léger en ayant livré une belle ultime course. Cela n'a pas été le cas. Dimanche, Cédric Berrest et Julien Bahain, les deux meilleures chances françaises, devront faire "la" course de leur vie pour espérer glaner leur premier titre.
Le Néo-Zélandais Mahe Drysdale et la Bélarusse Ekaterina Karsten, deux skiffeurs qui régnaient sans partage depuis plusieurs années, ont été déchus de leur titre. Ce fut comme une onde de choc sur les eaux du lac Karapiro. Drysdale et Karsten se sont présentés en ultra favoris dans l'une des deux épreuves phare de l'aviron. Que ce soit chez les dames ou chez les messieurs, le challenge était de décrocher un cinquième titre mondial d'affilée. Du jamais vu. Au lieu de ça, les deux stars ont été malmenées par des rameurs qui ont propulsé leur bateau comme des boulets de canon. Drysdale, 31 ans, n'a pas pu lutter contre le Tchèque Ondrej Synek, invaincu cette saison et qui s'est offert son premier grand titre à tout juste 28 ans après s'être imposé avec deux minutes d'avance sur Drysdale. Le Kiwi a presque été soulagé par cette deuxième place alors qu'il avait une très forte pression devant son public et qu'il effectuait son retour quatre mois après avoir été sérieusement blessé au dos.
A 38 ans, Karsten n'a rien perdu de sa puissance ni de sa volonté. Pourtant, pour la première fois depuis bien longtemps, elle tombée sur plus forte qu'elle; la Suédoise Frida Svensson, avec qui elle a lutté jusqu'à la ligne d'arrivée. Svensson a marqué par sa performance, d'autant qu'elle a un tout petit gabarit, ce qui est rare en skiff. "C'était une course serrée avec des filles fortes. Je suis peut-être la plus petite mais je n'abandonne jamais !", a lancé la Suédoise, qui n'avait encore rien gagné jusque-là.
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