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Pourquoi Michael Schumacher est-il transféré à Lausanne?

Le champion de formule 1 est sorti du coma et a été transféré au CHU Lausanne, près de sa famille et dans un service de neurologie très réputé. Les explications de Jean-Daniel Flaysakier, spécialiste santé à France Télévisions.

Article rédigé par Jean-Daniel Flaysakier, Martin Gouesse
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des journalistes devant le Centre hospitalier universitaire vaudois, où Michael Schumacher a été transféré, à Lausanne (Suisse), le 16 juin 2014. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

C'est dans la discrétion que Michael Schumacher a quitté le CHU de Grenoble, lundi 16 juin, pour celui de Lausanne (Suisse). Toute la communication autour de l’état de santé de l'ancien champion de formule 1 est verrouillée, mais on dispose néanmoins de quelques éléments. 

Cela fait déjà plusieurs semaines que le pilote allemand a pu être réveillé, après plusieurs tentatives. Le coma dans lequel il avait été plongé était médicalement induit., le but des médecins étant de le mettre sous assistance respiratoire et de pouvoir lui prodiguer les soins que nécessitait son état. 

Selon certaines informations, depuis son réveil, Schumacher réagissait à des visages familiers mais sans autre forme de communication, ce qui laisse entendre qu’il ne parlait pas à ce moment-là. Pour l'équipe médicale, les soins de rééducation qui lui ont été prodigués pour limiter la fonte musculaire et les éventuelles séquelles neurologiques avançaient de façon satisfaisante. Le pilote avait d’ailleurs quitté l’unité de soins intensifs pour passer dans un service de neurologie classique.

Un transfert pour des raisons personnelles et médicales

Son transfert au CHU vaudois de Lausanne, le CHUV, est assez logique pour deux raisons. Tout d’abord, il se rapproche de sa famille. Le pilote possède une propriété dans le canton de Vaud, sur les bords du lac Léman, et l’hôpital de Lausanne est à une demi-heure de cette résidence. Et les médecins connaissent l'importance de la présence de l'entourage pour aider aux progrès du patient.

La seconde raison est plus médicale. Le CHUV possède un excellent service de rééducation neurologique avec des équipes de renom international. Cet hôpital, qui met en avant, lundi, son service de neurobiologie sur son site, travaille sur la rééducation en phase aiguë dans un service dirigé par le docteur Karin Diserens. Ce médecin travaille beaucoup sur la communication et l’environnement des personnes ayant eu une lésion cérébrale, notamment par des études d’imagerie fonctionnelle et des recherches sur des interfaces informatiques permettant au patient de rétablir une certaine communication. Elle a donné il y a deux ans une très intéressante conférence sur ces thèmes (vidéo en anglais).

Une étape dans une convalescence qui s'annonce longue

Mais le CHUV possède également une unité de neuropsychologie et de rééducation neurologique très réputée et qui traite des patients au décours de leur accident, traumatique ou vasculaire, c'est-à-dire quand leur état commence à s'améliorer. 

Et il ne faut pas oublier que ces services entretiennent des liens étroits avec l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), un centre de renommée internationale dans le domaine des bioprothèses, notamment. L’exosquelette qui a permis à un paraplégique de donner le coup d’envoi du Mondial 2014 a été en partie conçu par l’EPFL. 

Si on compte moins de journalistes devant l'hôpital vaudois que devant celui de Grenoble, la famille de Michael Schumacher restera encore discrète sur les progrès de l'ancien pilote et on ne saura certainement pas grand-chose de l’état du champion automobile ni de son devenir. On peut cependant supposer qu’il part pour un très long parcours de rééducation. Parcours qui va requérir beaucoup de courage et d’énergie car les progrès se comptent en millimètres quotidiens. Mais c’est aussi le propre du champion de ne jamais renoncer.

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