Zarco repart en campagne
L'objectif est volontairement mesuré. Pour le binôme Zarco Fellon, pas de plan sur la comète, les futurs succès s'obtiendront dans le travail. La Moto2 est une catégorie très ouverte ou les pilotes qui marchent sont ceux qui ont réussi à jouer du frein moteur. Zarco le sait et a travaillé tout l'hiver pour appréhender au mieux ce type de pilotage. "Dès le 3 janvier j'étais en Espagne sur une 600 R6, raconte-t-il. Avec les essais Moto2, j'ai couvert environ 6000 km. Si on n'avait pas tout fait ça, on se dit qu'on n'aurait pas pu commencer à régler la moto et moi la gérer correctement. Je ne suis pas comme ces pilotes qui changent de catégorie et s'adaptent en deux séances. S'adapter prend du temps."
Seizième chrono des derniers essais à Jerez à une seconde des meilleurs, Zarco a respecté ses premiers temps de passage. D'ici peu, il espère être en mesure de hausser le rythme et chatouiller les pilotes de pointe. "Si on gagne 5/10e, on peut toucher le top 10, indique-t-il. C'est notre objectif pour le Qatar et pas le top 5 comme beaucoup le pensent." Face à l'attente du public et des médias, Zarco calme le jeu. Pas question pour lui de "se ronger l'estomac et se miner". Il ne sera pas aussi performant que Marc Marquez, vice-champion du monde de la catégorie dès sa première année. "Gianluca Montiron (patron du team JIR) m'a engagé pour rouler aux avants-postes. Il a remplacé De Angelis par un jeune qui sera plus motivé, qui aura plus de hargne. Entre 8 et 10 il sera satisfait. Je dois gagner en maturité dans cette catégorie qui est la dernière avant la catégorie reine qu'on vise avec nos partenaires."
En a-t-on fini avec Zarco-show ? Pas vraiment car le jeune pilote garde à l'esprit la pugnacité qui a fait sa réputation et parfois aussi son malheur (ndlr : en 2011, une victoire lui a été retirée après un dépassement viril avec Terol à Barcelone). "On n'a pas le couteau sous la gorge comme Mike di Meglio mais on fait en sorte de se le mettre, rappelle-t-il. Il faut se mettre dans cet état pour se transcender sur la piste et faire des résultats comme en 2011." L'an dernier, le déclic a eu lieu au Mans lors du GP de France. Maverick Viñales, 16 ans, battait Nicolas Terol. "Ça m'a agacé et je me suis dit que c'était à moi de le faire." Dans la Sarthe, Zarco aimerait bien faire de coup de Viñales et transformer la pression en "énergie positive". "Je veux faire comme les Espagnols et les Italiens lorsqu'ils courent à domicile. Il faut avoir cette fierté de représenter la France au GP de France." Rendez-vous les 18, 19 et 20 mai prochain sur le circuit Bugatti.
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