Une Toyota s'envole au Mans
Une Toyota en tête pour 20h00, l'état major du constructeur japonais en rêvait. Déchaînées, les deux TS030 Hybrid feront bien l'ouverture des journaux TV. Mais pas pour les mêmes raisons. Haussant leur rythme petit à petit, Sebastian Buemi et Nicolas Lapierre avaient grignoté secondes après secondes depuis deux heures. Ils étaient revenus au contact de l'Audi N.1 pilotée par Benoît Tréluyer. Mais à cause d'une consommation plus élevée les obligeant à ravitailler un tour plus tôt, la R18 e-tron quattro avait conservé son avantage. Mais quand la R18 passait à son tour au stand, elle ressortait avec une seconde d'avance sur la première Toyota. Nicolas Lapierre s'empressait de renouer le contact et après plusieurs chassés-croisés s'emparait du commandement. C'était la première fois qu'une Toyota menait au Mans depuis 1999.
Le clan nippon n'avait pas le temps de savourer car dans la même seconde, les ralentis des écrans géants montraient deux voitures arrêtées à Mulsanne. Une dans les pneus, une sur le toit. Le ralenti était terrible : la Ferrari N.81 de Piergiuseppe Perazzini se rabattait sur la Toyota N.8 qui perdait son adhérence et s'envolait dans les airs. Cela rappelait le looping des Mercedes en 1999 et le crash de McNish l'an passé avec Audi. Après l'accident des Flèches d'Argent, la FIA avait décidé de réduire la bosse de Mulsanne. Cette fois le dénivelé n'y est pour rien. En revanche, c'est de nouveau une GTE-am qui est à l'origine de l'accident... Retombant sur ses roues après le décollage, la TS030 filait ensuite à haute vitesse dans les piles de pneus. Quel choc ! On craignait le pire mais Anthony Davidson rassurait tout le monde en levant assez rapidement le bras et ne souffrait que de quelques douleurs au dos. A côté, la 458 Italia d'AF Corse finissait sur le toit. Le pilote italien, chirurgien de profession, était également indemne. Encore une fois on ne peut que jouer la sécurité des voitures qui résistent à des crashes de plus en plus violents.
Quelques minutes plus tôt, c'était une Audi qui avait tapé dans les pneus. Engagé dans une course poursuite après la crevaison de sa voiture en début de course, Romain Dumas avait ruiné les chances de l'Audi Ultra N.3. Le futur concurrent de Pikes Peak faisait un peu de hors piste en voulant doubler la Porsche N.79 du Flying Lizard dans la première chicane des Hunaudières. Le Gardois perdait le contrôle de sa voiture en passant sur la partie sale de la piste et s'encastrait dans les pneus. Fou de rage, Dumas arrachait la carrosserie avant de sa voiture et parvenait à rentrer au stand. Malgré la réparation, le vainqueur 2010 ne peut plus viser la victoire. Colonne de direction cassée, la Pescarolo 03 N.16 a elle officiellement abandonné. Au classement, c'est donc la Toyota N.7 qui mène devant trois Audi. Le chasseur devient chassé...
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