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Une Peugeot 908 déroutante...

Deux envols. Deux de trop pour la nouvelle Peugeot 908. Un mal étrange semble affecter les prototypes du Lion qui ont connu deux énormes sorties de piste en novembre dernier à Aragon et le 23 février au Castellet. Problème de conception ou défaut de fabrication ? Si un triangle de suspension est en cause dans le premier accident, le 2e envol reste inexpliqué... L'inquiétude grandit à quatre jours des 12 Heures de Sebring.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

Lors de la présentation de la 908 en février, Peugeot Sport annonçait fièrement que son nouveau prototype roulait depuis le 27 juillet 2010. Le constructeur sochalien avait omis de préciser qu'il volait également. En quatre mois, la voiture a connu deux énormes crashes qui interpellent, notamment les pilotes qui la jugeait très vive depuis son apparition sur la piste. A Aragon, Marc Gené, déjà miraculé au Mans en 2008, s'en est tiré sans égratignure. Une chance. Victime d'un tête-à-queue dans les S de la Verrerie sur le Paul Ricard, Nicolas Minassian a eu moins de chance. Pas de problème de dos comme l'avait annoncé Peugeot dans un premier temps mais trois côtes cassées selon une source proche du pilote. Le Marseillais est bien évidemment forfait à Sebring où la piste extrêmement bosselée confine parfois à une vraie torture. Il sera remplacé par Pedro Lamy. Sa participation à la journée test des 24 Heures du Mans n'est elle pas (encore ?) d'actualité.

Depuis ce deuxième décollage en essais privés, beaucoup de questions se posent sur le potentiel de cette 908 et sa "dangerosité. La première réponse est une évidence : l'aileron de requin imposé par l'ACO et la FIA n'empêche pas les LMP1 de s'envoler. Selon les responsables sarthois, cette épine dorsale n'est utile qu'en cas de sortie latérale. Au cas où une voiture se transformerait en hélicoptère... La deuxième réponse est une confirmation : malgré la blessure de Minassian, la 908 reste une auto "sûre" comme en témoigne l'état de la coque après deux violentes sorties de piste. Les 908 sont presque détruites mais les pilotes ont été préservés grâce à la solidité de l'habitacle en carbone. En revanche, à la question du pourquoi ces sorties, Peugeot entretient le flou. Si Bruno Famin assure dans L'Equipe du 15 mars "qu'il n'y a pas de tare sur l'auto", la répétition des incidents interpelle.

Le premier accident a été imputé à un triangle arrière cassé alors qu'il semble plus probable qu'il s'agisse d'un problème mécanique ou aérodynamique. Même si Peugeot admet connaître des problèmes, le deuxième accident reste sans explication alors qu'il existe une forte similitude entre Aragon et le Castellet. Très rétive et plutôt instable à haute vitesse, la 908 s'avère délicate à mettre au point. "Elle n'est pas du tout limite, on a simplement du réglage à faire", a expliqué le directeur technique de Peugeot Sport. Les réglages à affiner, c'est juste une hypothèse. Pas forcément une hypothèse juste. La 908 est peut-être simplement mal née ou bien ne supporte-t-elle pas les contraintes imposées par les roues de 18" à l'avant ? A défaut de réponse, les questions ne manqueront pas de fuser ce week-end en marge des 12 Heures de Sebring.

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