Tréluyer : "J'ai cru qu'on allait tout perdre"
Benoît Tréluyer, vous avez encore hérité dune situation chaude au petit matin...
Benoît Tréluyer : Cétait un peu comme en 2010 (il devait remonter sur la Peugeot de tête, ndlr). A cause du problème de Marcel avec la Corvette, il fallait se cracher dans les mains et aller bosser. Cest un vrai plaisir au Mans le matin daller chercher le chrono, de faire tour rapide sur tour rapide. Jétais content de retrouver les mêmes sensations que lan dernier.
La différence avec lUltra nétait pas si flagrante...
BT : On est pénalisé par le règlement car on ne peut pas utiliser notre système hybride avant 120 km/h. Où on a le plus besoin de puissance, cest vraiment en sortie de virage. Ce système hybride à lavant nous donne un avantage dans des conditions difficiles comme sous leau car on a quatre roues motrices. Mais sur le sec, il nous manque de la puissance avant darriver aux 120 km/h. Et avec nos deux litres en moins dans le réservoir, on doit aussi plus économiser. Tout ça nous met au niveau de performance des Ultra.
Vous y avez cru quand ?
BT : Jy ai cru depuis le début, le tout cest de rester concentré. A un moment, jai cru quon allait la perdre car je ne savais pas si jallais être capable de suivre le rythme dAllan. On ne sait jamais où on en est. Il arrive quon ne soit pas dedans. Javais la motivation et jétais prêt à tout pour y arriver. Je me suis surpassé dans la voiture et ça a marché. Ce sont des sensations qui me manquent depuis que je ne roule plus au Japon. En endurance, on ne roule jamais à 100 %. Il faut gérer le trafic. Rouler à ce niveau, pousser autant sur un tel circuit et face à un adversaire de la même équipe ce nest pas facile. On nous a dit à la radio de ne pas prendre des risques inutiles. Jai essayé de gérer mais en sport-auto on est obligé de prendre des risques.
Est-ce plus difficile que contre Peugeot car il faut faire attention à lautre voiture ?
BT : Non car jarrivais à rester à distance. Ça aurait été compliqué si on avait été roue dans roue vraiment. Donc jai tout fait pour le laisser assez loin. Il y a eu des moments à 120 % avec Allan mais cétait un vrai plaisir. On préfère se battre contre une autre marque. Toyota nous a montré un très beau potentiel en début de course et on est pressé de les retrouver lannée prochaine au Mans et en WEC.
Gagner une deuxième fois, cest plus fort ?
BT : La première, cest la première fois. Tout le monde sen rappelle
La seconde, jai du mal à réaliser. On était mieux préparé et jai un peu moins démotion mais il y a toujours autant de plaisir. Nous avons eu le temps daccuser le coup à une heure de larrivée car on gardait un bon rythme et on avait un tour davance. Cest mieux que 13 secondes (écart avec la Peugeot en 2011, ndlr). On avait la pression car cest une nouvelle technologie, lhybride-diesel, et Audi voulait vraiment gagner.
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