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Toyota apprend vite

Audi n'aura pas attendu très longtemps un rival du niveau de Peugeot. Au bout de trois courses, le géant d'Ingolstadt n'a vu que les échappements de Toyota lors de la manche brésilienne du WEC. Samedi, la TS030 nippone de Nicolas Lapierre et Alex Wurz a fait parler sa pointe de vitesse sur les 6 heures de Sao Paulo, se payant même le luxe de ravitailler une fois de plus que les deux R18. Trop juste pour Le Mans, Toyota a franchi une marche. La plus haute !
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
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Après un premier coup de semonce au Mans (une Toyota est furtivement passée en tête peu avant la 5e heure) et une belle deuxième place à Silverstone, la montée en puissance de Toyota s'est confirmée au Brésil. Et même mieux que ça car la seule TS030 engagée a dominé les débats en qualifications comme en course. Ses problèmes de consommation en partie résolus, le prototype japonais a pu lâcher les chevaux et les watts. En tête dès le départ, la N.7 a patiemment construit son avance et ne s'est arrêtée qu'une fois de plus que les Audi (7 au lieu de 6), et encore par précaution, à quatre minutes de la fin de la course, pour un dernier ravitaillement en essence. A l'arrivée, les Audi n'ont pu que constater les dégâts en terminant à plus d'une minute. La meilleure Audi reste la R18 hybride de Tréluyer-Fässler-Lotterer qui restaient sur deux victoires d'affilée aux 24 Heures du Mans et aux Six Heures de Silverstone. L'équipe N.1 conforte toutefois son avance au classement des pilotes. A Sao Paulo, Nicolas Lapierre a nagé dans le bonheur. Impressionnant en piste, le Français a largement contribué à faire la différence avec les deux Audi. "Depuis le début, nous savons que nous avons une auto rapide. Après avoir mené Le Mans, nous avons dû travailler sur la fiabilité. Après le podium à Silverstone, nous avons dû travailler sur la consommation, explique-t-il. Nous l’avons fait. Toute l’équipe a très bien travaillé depuis le début du projet et également ce week-end. Alex a fait un superbe job en qualif pour signer la pole et, durant la course, nous avons bien géré les pneus. La voiture s’est parfaitement comportée tout au long de la journée et le système hybride nous a apporté une incroyable performance. C’est tout simplement merveilleux."

Avec ce succès logique, Toyota démontre que sa motorisation essence et son système hybride sont parfaitement au point. Depuis 2006, l'hybridation est un défi pour les ingénieurs japonais. Un défi maîtrisé. "Aujourd’hui, le système a fonctionné parfaitement et il est évident que le boost de 300 chevaux a fait une réelle différence au niveau des chronos, révèle Hisatake Murata, responsable du Projet Hybride. Le freinage hydraulique et la récupération de l’énergie ont fonctionné en parfaite harmonie : je suis par conséquent très fier de ce que nous avons accompli. Gagner face à une opposition aussi coriace et expérimentée qu’Audi, avec une telle technologie de pointe, est un bel honneur pour tous ceux qui ont été impliqués." Parti de la 2e ligne, l'équipage McNish-Kristensen-di Grassi, sur l'autre Audi engagée, non-hybride, complète le podium devant un autre prototype à moteur Toyota, la Lola de l'écurie suisse Rebellion, partagée par le Français Nicolas Prost avec le Suisse Neel Jani.

Du travail pour Audi

Chez Audi, on se retrouve dans un schéma connu. Dominatrices au Mans, les Allemandes étaient régulièrement battues par les 908 sur les autres circuits. Toyota n'a fait que reprendre le flambeau de Peugeot. "Nos voitures accomplissaient de plus longs relais avec un plein, mais ils ont été plus rapides au final et ont mieux géré le facteur pneumatiques. Nous n’avons pas commis d’erreur, nos ravitaillements se sont bien déroulés, nos pilotes ont été véloces et Lucas (Di Grassi, ndlr) a réalisé une prestation particulièrement positive pour sa première course. Mais ne pas commettre d’erreur pour ne pas gagner n’est pas notre objectif. Nous devons voir ce que nous pouvons améliorer", a indiqué le directeur technique Ralf Jüttner. Si le titre constructeur est déjà en poche, Audi se doit de réagir pour l'honneur à Bahreïn, au Japon (Fuji) ou en Chine (Shanghai).

Dans les autres catégories, le spectacle a été au rendez-vous. En LMP2, Stéphane Sarrazin, ex-pilote Peugeot Sport engagé sur un petit prototype Honda, a permis à l'écurie américaine Starworks de s'imposer une nouvelle fois avec une belle 7e place au général. Le podium est complété par l'Oreca-Nissan du PeCom Racing et la Morgan-Nissan du Oak Racing. L'Italien Giancarlo Fisichella a gagné en GTE-Pro dans une Ferrari 458 de l'écurie AF Corse. Quant au GTE-Am, il est revenu à la Corvette C6-ZR1 de Larbre Compétition jusqu'au déclassement de l'écurie de Jack Leconte pour une hauteur de caisse non réglementaire. Du coup, la victoire revient à la Porsche N.88 du Team Felbermayr-Proton.

Classement des 6 heures de Sao Paulo

1. Wurz-Lapierre (AUT-FRA/Toyota TS030 Hybrid) 247 tours
2. Tréluyer-Fässler-Lotterer (FRA-SUI-GER/Audi R18 e-tron) à 1:00.778
3. Kristensen-McNish-di Grassi (DEN-GBR-BRA/Audi R18 ultra) 1:14.679
4. Prost-Jani (FRA-SUI/Lola-Toyota) 5 tours
5. Leventis-Watts-Kane (GBR/Honda HPD-ARX) 7 tours
6. Belicchi-Primat (ITA-SUI/Lola-Toyota) 7 tours
7. Sarrazin-Dalziel-Potolicchio (FRA-GBR-VEN/Honda HPD-ARX) 13 tours
(1er catégorie LMP2)
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19. Fisichella-Bruni (ITA/Ferrari F458) 26 tours
(1er catégorie GTE-Pro)

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