Sébastien Loeb : "Le Dakar va arriver vite"
Quelles sont vos premières impressions au volant de ce proto BRX ?
Sébastien Loeb : "Plutôt pas mal ! J’ai roulé six jours. C’était nos premiers essais en conditions réelles, hors Angleterre. Jusqu’a présent, je n’avais roulé qu’une journée avec. On a eu des petits problèmes techniques, électriques, des trucs classiques de voiture neuve. En dehors de çà, question moteur, boîte, suspensions, globalement ça se passe plutôt bien. La voiture est sympa à conduire. Elle est bien équilibrée, elle ne donne pas l’impression de vouloir se renverser, je me suis bien amusé. On aurait pu être arrêté toutes les dix minutes, ce n’est pas le cas. On l’a bien testé, sans la mettre sur le toit ! On s’est focalisé sur les réglages, sur des boucles de 40/50 kilomètres, pas sur de longs runs. Dans le cassant, on a un peu cassé le châssis. C’était le but, voir jusqu’où on pouvait aller. On y retourne en décembre, pour travailler l’endurance. On a une voiture qui vient juste d’être conçue, il fallait dégrossir tout çà. Il faut optimiser le temps qu’on a. Le Dakar va arriver vite."
Les premières photos laissent entrevoir un look différent…
S.L. : "Oui, ça change ! Ils ont bien bossé l’aéro. C’est sûr, l’aileron, on ne peut pas le rater! La conception est assez semblable à la Toyota : le moteur est très reculé, la boîte de vitesses est derrière. Ils ont beaucoup travaillé sur le centrage des masses. Ca paie en comportement. Au volant, on ne sent pas le poids, l’inertie d’une voiture de deux tonnes. J’arrive à jouer avec. Bon, l’inconvénient, c’est que l’accès mécanique est compliqué. En spéciale, mieux vaut ne pas mettre les mains dedans, sinon on va galérer !"
"Je me fais vraiment plaisir"
On vous sent rassuré après ces premiers essais…
S.L. : "Question performance, la voiture n’est pas à l’arrêt ! C’est dur de juger quand tu roules tout seul mais j’ai l’impression qu’elle marche plutôt bien. Après, on va peut-être prendre 3 minutes en 200 bornes…Mais ça m’a plu. Je prends du plaisir à la conduire. La Peugeot était une machine à gagner, mais question sensations, c’était complètement décalé. En termes de franchissement, c’était incroyable mais je m’y retrouvais moins en pilotage pur. Là, elle est typée rallye WRC. Je me fais vraiment plaisir avec !"
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Vous avez toujours couru pour des équipes d’usine, des programmes officiels. En quoi est-ce différent avec le Bahrain Raid Xtreme ?
S.L. : "Ils ont les moyens de bien faire. L’usine est plus impressionnante que ce que j’ai connu chez Peugeot ou Citroën. Les locaux sont ultra-modernes, ils font quasiment tout : du tournage, du composite, c’est un gros truc ! Par contre, en essais, il y a moins de monde sur place, on n’est pas en surnombre. Après, on part aussi avec une équipe sans expérience. Sur le terrain, ceux qui en ont le plus, ce sont les équipages. Mais les gars sont motivés, ils sont à l’écoute. C’est bien structuré, ça fonctionne."
"David Richards est un Monsieur du sport auto"
Vous voilà donc dans une équipe anglaise…(Bien connue en WRC, l’équipe Prodrive, dirigée par David Richards, engage les deux BRX T1 sur le Dakar) Entre vous, c’est une longue histoire depuis vos débuts en WRC…
S.L. : "C’est comme ça ! (rires)… Bon, chez Hyundai, ça parlait déjà anglais. David Richards , c’est un monsieur du sport auto, ça me fait plaisir de rouler pour lui. Je l’ai toujours un peu admiré. Le Dakar, c’est un de ses derniers grands projets. Tout construire ensemble, c’est un projet sympa. Après le San Remo 2001, tous les constructeurs m’ouvraient les portes. David Richards est venu me rencontrer à Strasbourg! Il me proposait un programme complet avec Subaru. A l’époque, j’ai préféré rester chez Citroën pour une demi-saison en mondial…L’histoire du Monte Carlo 2002 ? Ça remonte à loin ! C’était surtout Mäkinen…(vainqueur du Monte Carlo 2002, l’alsacien est déclassé après une réclamation de Subaru, alors dirigée par David Richards . La victoire revient sur tapis vert à Tommi Mäkinen, au volant de la Subaru.)"
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Daniel Elena, votre co-pilote, a t’il pu tester la tablette numérique ? (Testée en Andalousie et grande nouveauté du Dakar 2021, la tablette remplace le traditionnel road-book en papier)
S.L. : "Vaguement. Il a pu se familiariser avec un peu avec le système. Bon, après, il faut juste appuyer sur le bon bouton (rires) ! Ce n’est pas insurmontable. La vraie nouveauté, c’est qu’avant, Daniel pouvait préparer la spéciale pendant 5h, le soir, la nuit, avant le départ. Il pouvait demander des conseils, on s’en parlait. Là, c’est 15 minutes avant. Il va falloir interpréter. C’est plus çà qui m’inquiète."
Comment se passe votre collaboration avec Nani Roma, votre coéquipier (double vainqueur du Dakar moto 2004 et auto 2014) ?
S.L. : "Avec Nani, on s’est toujours apprécié. C’est un des mecs les plus cools du système. Sa présence a d’ailleurs participé à mon choix. De par son expérience, il apporte beaucoup à l’équipe. Il y a une bonne ambiance, on partage tout, sans tension."
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